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Rapport Caunhye - Gurib-Fakim: «Il est important de corriger ce qui a été dit sur moi»

1 décembre 2022, 11:00

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Rapport Caunhye - Gurib-Fakim: «Il est important de corriger ce qui a été dit sur moi»

L’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, est passée à l’acte, hier. Elle a déposé au greffe de la Cour suprême sa demande de révision judiciaire du rapport de la commission d’enquête sur sa personne, qui était présidée par l’ancien juge Asraf Caunhye. Requête qui concerne aussi les deux autres membres de cette commission, en l’occurrence la Senior Puisne Judge Nirmala Devat et la juge Gaitree Jugessur-Manna. Elle a ensuite animé une conférence de presse pour expliquer sa démarche.

Sa motion sera présentée devant la cheffe juge Bibi Rehana Mungly-Gulbul, le 16 janvier 2023. Son document légal contient plus de 40 paragraphes. D’emblée, l’ancienne présidente Gurib-Fakim considère que son audition devant la commission d’enquête n’avait pas pour but de rechercher la vérité. C’était pour elle un exercice de «mere eye-washing» contre elle.

Pour elle, il y a eu «an unacceptable flagrant flouting of the elementary principles of fairness» par le président de cette commission d’enquête et ses deux assesseurs. Ameenah Gurib-Fakim est d’avis que les recommandations de cette commission sont «vitiated by their blatant lack of impartiality and non-observance of the elementary rules of natural justice». Elle est d’avis que le président et ses deux membres ont agi «ultra vires» dans l’exercice de leur mandat. Pour elle, il ne fait de doute que le rapport de cette commission d’enquête est «erroneous».

Par rapport à l’utilisation de la carte de crédit offerte et qu’elle a utilisée pour faire du shopping, Ameenah Gurib-Fakim indique que les commentaires du président de la commission d’enquête et de ses assesseurs ont porté un coup à sa réputation, que cela n’est qu’une «spéculation» et qu’il n’y a aucune preuve indiquant que l’utilisation de cette carte de crédit était illégale sous les lois de Maurice. Elle estime qu’il n’y a pas un iota de preuve que les fonds «were proceeds of criminal and fraudulent activities. This is simply made of bad faith.»

Elle indique aussi notamment que les communiqués de presse et les questions à l’Assemblée nationale «gave a totally different outlook on the business activities of Dr Alvaro Sobrinho in Mauritius». Les commentaires faits par la commission sur les activités de Sobrinho doivent, soutient-elle, être enlevés.

L’ancienne présidente de la République a, en outre, déclaré qu’elle est désormais allégée du fardeau de la commission d’enquête et qu’elle pourra parler. Elle a aussi soutenu qu’elle a été attaquée «above and below the belt», chose qu’elle ne souhaite pas à son pire ennemi. Selon elle, il est important de contester ce rapport maintenant car elle n’a rien à voir avec la politique. Elle a rappelé qu’elle était une professionnelle respectée. «Au cours des cinq dernières années, il y a eu beaucoup de conséquences au niveau de ma vie privée et professionnelle. (…) Tou séki ékrir, resté lor Google. Donc, il est très important de corriger ce qui a été dit sur moi.»

Faire de la politique n’est pas d’actualité pour elle. «La bataille sera longue et je suis prête pour cela… nous sommes prêts.» Elle a ajouté que ce moment est particulier et qu’elle aurait tant souhaité que son père, décédé en juillet dernier, soit à ses côtés car «il a toujours cru en moi». Elle a aussi évoqué le soutien constant de son mari, qui n’a pas «écouté les ragots de la presse» qui l’ont traitée de «confidente» de l’homme d’affaires angolais, certains allant jusqu’à dire qu’elle entretenait «une relation très proche» avec lui. «Je suis issue d’une famille très conservatrice et tout cela a été très lourd à porter.»

Pour rappel, la commission d’enquête a été instituée le 17 mai 2018 pour faire la lumière sur les activités d’Ameenah Garib-Fakim comme présidente de la République de Maurice et ses relations avec Alvaro Sobrinho. Les recommandations de cette commission ont été rendues publiques le 12 septembre.