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Affaire Bruneau Laurette: haschich vs graines de chia…

29 novembre 2022, 11:00

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Affaire Bruneau Laurette: haschich vs graines de chia…

L’activiste-politicien Bruneau Laurette a comparu en cour de Moka hier. L’une des accusations provisoires qui pesaient sur lui, soit possession de cannabis synthétique, a été rayée par la magistrate Jade Ngan Chai King.  Ceci après les conclusions du rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) qui a déterminé que les 700 g de ‘produits’ saisis n’étaient pas de la drogue synthétique, alors que  la police avait estimé la valeur marchande de cette ‘substance’ à Rs 3.5 M de roupies...  La défense, elle, avait avancé que ce n’était pas du synthé mais des graines de chia... 

En revanche, les trois autres charges provisoires sont toujours maintenues contre Bruneau Laurette, soit possession d’armes à feu, blanchiment d’argent et trafic de drogue.  Le FSL confirme que les autres colis saisis contiennent bien du haschich. Me Shakeel Mohamed, lead counsel de l’activiste, a interrogé le surintendant de police Krishna Rajaram, qui supervise l’enquête.  L’avocat a voulu savoir si les enquêteurs ont demandé au  FSL d’effectuer un «purity test» sur le hachisch en question. Une question face à laquelle l’enquêteur devait rester évasif, se contentant de dire que  le suspect sera confronté au rapport. 

«Sit down !»

Il faut en outre dire que la séance a été très animée en cour hier.  Il y a eu un vif échange entre Me Shakeel Mohamed et le procureur. L’avocat reprochait à ce dernier de l’interrompre alors qu’il interrogeait le surintendant de police Rajaram.  «Sit down !» a alors lancé Me Mohamed.  La séance a dès lors dû être interrompue. L’avocat de Bruneau Laurette estime qu’il est inacceptable que les questions précises qu’il adressait aux enquêteurs soient contournées par ces derniers, avec à la clé des réponses indirectes. Me Shakeel Mohamed a par la suite présenté ses excuses à la cour à la reprise de la séance. «I apologize for this outburst», a affirmé l'homme de loi en justifiant  sa réaction par le fait qu'il soif de justice et de vérité pour son client.

Il a voulu savoir si les images des caméras Safe City, prises le jour de l’arrestation de son client notamment, ont été sécurisées après la requête de la défense.  «A request has been made to the Main Command Centre.  We are not investigating as per the wish of the defense», a rétorqué l’inspectrice Narainen.  Me Mohamed a aussi voulu savoir si des prélèvements ADN ont été effectués sur les officiers de la Special Striking Team (SST) afin de déterminer si l’on en trouve sur les colis saisis chez Bruneau Laurette, qui affirme que la police a planté de la drogue dans le coffre de sa voiture. Ce à quoi Krishna Rajaram a répondu  : «All aspects of the enquiryare being taken into consideration in all fairness towards the suspect.»

 Une réponse qui n’a pas satisfait Me Shakeel Mohamed qui a voulu savoir si, oui ou non, l’exercice avait été fait.  L’homme de loi a une fois de plus fait ressortir que son client n’a toujours pas été confronté aux  vidéos de l’opération policière que la Special Striking Team dit avoir filmé.  Il se demande s’il s’agit d’une ‘vidéo complète’ ou d’une partie seulement, une version «edited», car  Bruneau Laurette dit avoir été brutalisé lors de cette opération. 

 «Est-ce que la recherche de la vérité consiste simplement à enquêter sur ce que dit la police ? Si le suspect donne des indications par rapport à un fait, le  rôle des policiers  n’est-il pas de prendre aussi sa version en considération et d’enquêter ?  Tout citoyen mérite d’avoir confiance en la force policière.  Je ne suis pas satisfait.  Je trouve que l’enquête ne se fait pas d’une façon équitable», a lâché Me Shakeel Mohamed à sa sortie de cour. Les partisans de Bruneau Laurette, eux, étaient comme d’habitude présents pour le soutenir lors de sa comparution.  Il devra retourner en cour le 2 décembre.  Une motion pour sa remise en liberté conditionnelle sera présentée le 7 décembre. 

Par ailleurs, dans la soirée d’hier, Bruneau Laurette a participé à un exercice de reconstitution des faits.  Il a décrit son itinéraire et indiqué les lieux où il avait garé sa voiture lors de ses déplacements avant son arrestation, le 4 novembre.  Il a expliqué qu’il se trouvait à Calodyne, chez sa compagne, le matin ; il s’est ensuite rendu à Pailles chez un ami, puis à Phoenix, et Quatre-Bornes entres autres, avant de rentrer chez lui à Petit-Verger, St-Pierre.  C’est dans l’après-midi que la SST a  débarqué chez lui pour lui passer les menottes... So fils Ryan a aussi été arrêté puis libéré sous caution le lundi 21 novembre.

Rappelons qu’outre Me Shakeel Mohamed, Bruneau Laurette est également représenté par Mes Neelkanth Dulloo et Rouben Mooroongapillay.