Publicité

Polémique | «Planter» de la drogue: À la mode de chez nous

27 novembre 2022, 14:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Polémique | «Planter» de la drogue: À la mode de chez nous

La vidéo filmée chez Wayne Attock apporte de l’eau au moulin de la polémique. Si l’on en croit les images et des avocats, des policiers auraient «planté» de la drogue chez le suspect dans le but de le confondre. Une pratique «courante» utilisée pour coincer certains, clament d’aucuns. C’est à cause du «reward money» proposé aux policiers argumentent d’autres. Qu’en est-il ?

La vidéo publiée par Rama Valayden et remise à la presse durant la semaine écoulée (à voir sur lexpress.mu) n’a laissé personne insensible. Filmée au au domicile de Wayne Attock, on peut y voir des policiers, procédant à une fouille pour le moins bizarre ; l’un d’eux semble alors balancer quelque chose derrière un divan alors que son collègue vient «découvrir» ce que les enquêteurs présentent comme étant de la drogue quelques minutes plus tard… Depuis, avocats et internautes crient à la mise en scène.

En tout cas, selon la police, l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) aurait procédé à la saisie de 78,8 grammes d’héroïne d’une valeur marchande estimée à environ Rs 1 million lors de ce raid, de même que des bijoux en or. Cela alors que depuis quelque temps déjà, le doute plane dans l’esprit des Mauriciens. Notamment après l’affaire de trafic de drogue alléguée contre Akil Bissessur mais plus récemment contre l’activiste-politicien Bruneau Laurette, arrêté lui aussi dans une présumée affaire de drogue. Question dès lors : le «planting» est-il une pratique courante chez nos limiers ?

La réponse est bien entendu prévisible. «Non», lâchent d’emblée plusieurs sources au sein de l’ADSU, auxquelles nous avons parlé. Nos intervenants expliquent que ce ne sont que des rumeurs entretenues par une partie de la population pour décrédibiliser leur travail sur le terrain. «Nous sommes une menace pour quelques personnes. Ils font tout pour que nous n’ayons plus ce pouvoir. Au final, il faut se demander à qui profite cette situation. Si les gens se posent des questions sur tout ce que nous faisons, c’est une manière de laisser le champ libre aux trafiquants qui se croient aujourd’hui tout permis.» De plus, expliquent-ils, il est tout à fait normal que les personnes coffrées par l’ADSU essayent de se défendre par tous les moyens. «Ki méyer fason pou dir ki pa pou zot sa ? Population bizin zizé zot aster.»

Et les images alors ? Elles sont quand même parlantes… Quid du «reward money» proposé à ceux qui effectuent de ‘jolis coups de filet’ ? Le ton change… «Parfwa nou instal bann vré trafikan kan pé vey zot dépi lontan ek pa pé resi gagn zot mem. Mais nous ne faisons pas cela avec le citoyen lambda.» D’expliquer d’ailleurs que ce serait trop difficile et compliqué. «Kisana ti pou aksepté fer sa ?» N’empêche «installer» ou pas, c’est quand même contraire à la loi, non ? Qu’en est-il des opposants au pouvoir ? Sont-ils aussi des ‘cibles’ ? Des questions auxquelles nos interlocuteurs répondront par la négative, sans grande conviction…

Se contentant de dire que pour redonner confiance à la population, il faut équiper l’ADSU, la force policière en général, de caméras lors des opérations de ce genre. L’avocat Rama Valayden, lui, est d’avis qu’il faut tout simplement démanteler l’unité anti-drogue…