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Meurtre à St-Julien: Neermala Devi Khoodeeram veut adopter ses petits-enfants

26 novembre 2022, 18:30

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Meurtre à St-Julien: Neermala Devi Khoodeeram veut adopter ses petits-enfants

La sexagénaire Neermala Devi Khoodeeram, maman de Sanjana, jeune femme de 26 ans, qui a été tuée par son partenaire, un policier, a bien l’intention de faire des démarches pour adopter ses deux petits-enfants, une fillette de six ans et un garçon de deux ans.

Sa fille qui exerçait comme Health Care Assistant, vivait à Caroline avec ses deux enfants. La jeune femme a trouvé la mort dans des circonstances atroces car elle a été brûlée vive dans une voiture retrouvée dans un champ à St-Julien. Son partenaire, le policier Kishan Buldy, 32 ans, affecté à la Western Divisional Special Unit, a été arrêté.

Neermala Devi Khoodeeram, 62 ans, que l’express a rencontrée, est choquée et attristée par ce qui est arrivé à sa fille. Aujourd’hui, elle se retrouve avec ses deux petits-enfants sur les bras. Comment va-t-elle faire pour les élever ? Sera-t-elle capable de combler l’absence de leur mère ? Toutes ces questions lui trottent en tête et elle se demande si elle sera à la hauteur de ses nouvelles responsabilités. «En ce moment, la vie n’est pas facile sans ma fille. J’ai tout fait pour la retirer des griffes de cet homme mais il a tout de même réussi à me l’arracher. Elle est morte dans des conditions atroces. Si mes petits-enfants avaient vu leur mère une dernière fois sur son lit de mort, j’aurais pu leur expliquer qu’elle n’est plus de ce monde. Comme ils n’ont pas vu son corps, j’arrive difficilement à leur faire comprendre qu’ils ne la reverront plus jamais.»

Sanjana Khoodeeram et Kishan Buldy se connaissaient depuis 2016.

Elle ajoute que tous les jours, les deux petits réclament leur mère. «J’essaie, tant bien que mal, de leur dire qu’elle est partie travailler et qu’elle sera de retour dans l’après-midi. À chaque voiture qui passe, ils sortent pour aller voir si ce n’est pas leur mère qui arrive. C’est très difficile pour moi de contrôler leurs émotions. Ils sont si jeunes.»

Malgré son âge, Neermala Devi Khoodeeram, qui se dit courageuse, pense qu’elle pourra assumer à la fois les rôles de mère et de père auprès de ses petitsenfants. «J’entame des démarches pour les adopter. J’ai demandé à obtenir un avocat commis d’office pour enclencher les procédures afin d’avoir leur garde. Ma petite-fille n’objecte pas au fait de changer de nom et de s’appeler Khoodeeram car c’est le nom de sa maman. Mo nepli ena tifi me omwin mo ena so de zanfan, zot pou fer mwa mazinn mo zanfan»

Promesse devant Dieu

Elle va tout faire pour qu’ils ne manquent de rien et surtout pas d’affection. «Ma pension de veuve me permettra de prendre soin d’eux jusqu’à ce que la police mette à jour les documents afin que les enfants puissent obtenir une allocation d’orphelins du ministère de la Sécurité sociale. Devant Dieu, j’ai fait la promesse que je vais les élever et leur donner une bonne éducation. Ma seule requête envers le Créateur a été de me donner la santé pour que je puisse les voir grandir et réussir leur vie.»

Elle dit avoir appris que Kishan Buldy a porté plainte contre elle pour maltraitance d’enfant. «Be less li dir. Dieu m’en est témoin si j’ai déjà frappé mes petits-enfants ! Je fais tout pour les protéger. La Child Development Unit (CDU) a fait une visite chez moi le jeudi 24 novembre. Les enfants n’ont aucune marque, aucune blessure sur eux. Il faut que Kishan Buldy arrête de faire des allégations dans mon dos. Depuis octobre 2021, mes petits-enfants sont chez moi et il n’y a pas un jour où j’ai levé la main sur eux. Par contre lui, il s’est amusé à torturer ma fille pendant un bon moment en la frappant. Il l’a terrorisée alors qu’elle était enceinte de lui. Il a même fait des allégations à l’effet que mon petit-fils n’est pas son enfant. Il raconte n’importe quoi.»

Le suspect a effectivement fait une plainte contre elle au poste de police de Brisée-Verdière pour child-ill-treatement, le jeudi 24 novembre. Lors d’un de ses interrogatoires, Kishan Buldy a expliqué que depuis l’année 2016, il a fait la connaissance de Sanjana Khoodeeram, Health care assistant à Eagle Clinic, Flacq. Puis en 2019, ils sont devenus plus proches et ils ont commencé à sortir ensemble. La même année, elle est tombée enceinte et le policier a assumé ses responsabilités envers la jeune femme.

Ils ont commencé à vivre ensemble dans une maison louée au Camp Garreau, Centre de Flacq, avec les deux enfants. Puis, à la suite d’une grosse dispute, Sanjana Khoodeeram l’a quitté et est retournée chez sa mère à Caroline et ce, pendant près d’un mois. Après, ils se sont remis en ménage dans une maison en location à Providence où ils ont vécu pendant près d’un an avant de déménager et aller vivre à Ecroignard.

Comme il y avait encore de l’eau dans le gaz entre eux, ils se sont séparés il y a neuf mois. Depuis la fin d’octobre dernier, ils ont recommencé à se voir mais jamais Sanjana Khoodeeram ne lui aurait permis de voir son fils, a déclaré le policier.

Il ajoute dans sa déposition que le jeudi 17 novembre, elle lui a dit de venir chercher son fils à Caroline et c’est ce qu’il a fait. Il a pu emmener l’enfant chez lui. Alors qu’il prenait sa douche, son fils lui a montré des blessures aux coudes, aux genoux et au visage. Lorsqu’il a interrogé son fils à propos de ces blessures, l’enfant lui aurait dit que sa grand-mère l’a poussé et qu’il est tombé et s’est fait mal. La grand-mère aurait agi ainsi parce qu’il avait éparpillé ses jouets sur la terrasse et dans le salon chez elle. C’est ce qui aurait incité Kishan Buldy à dire que son fils est maltraité par sa grand-mère maternelle et demander à ce que les éléments de la CDU et de la Brigade pour la protection de la famille enquêtent sur l’affaire. Il a aussi souhaité que ce soit sa mère qui obtienne la garde légale de son fils. Cette dernière que nous avons sollicitée, a préféré s’abstenir de tout commentaire