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Négligence médicale présumée: admise «pour se reposer», une femme enceinte perd son bébé

7 novembre 2022, 18:00

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Négligence médicale présumée: admise «pour se reposer», une femme enceinte perd son bébé

Cette jeune femme de 32 ans est arrivée en urgence dans une clinique suite à des douleurs abdominales, mais elle en ressort après un curetage et dans des circonstances floues.

Après la joie d’apprendre l’arrivée future de son bébé, un jeune couple est maintenant en deuil. Les époux soupçonnent le personnel de la clinique et la gynécologue de négligence car l’épouse a subi un curetage sans son aval, après 21 semaines de grossesse. Le couple, qui n’a, jusqu’ici, reçu aucune réponse à sa lettre au Medical Council ainsi qu’à la clinique concernée, compte les poursuivre en justice, et a retenu les services de Me Sandilen Calliapen.

Le 25 octobre, la vie du jeune couple bascule. Quand la future mère, âgée de 32 ans, commence ce jour-là à avoir des douleurs atroces au basventre, sa gynécologue lui fait une injection contre le tétanos. Elle demande ensuite à l’époux de conduire sa femme dans une clinique du littoral en urgence, lui disant que la chambre y coûte Rs 10 000 par nuit et que la jeune femme a besoin de deux jours de repos.

Pourtant, à leur arrivée à la clinique, les membres du personnel ne semblent pas être au courant de son admission, bien que la gynécologue ait confirmé au couple qu’elle les en informera. «Ils ont demandé à mon épouse si elle était venue pour arrêter ses règles.» Après moins d’une heure, la jeune femme est admise dans une chambre et son époux regagne leur maison. Alors qu’il doit prendre de ses nouvelles, il se rend compte, aux alentours de 23 heures, qu’elle ne lui répond plus.

Vers 5 heures le lendemain, il reçoit un appel de son épouse, qui lui demande, en pleurs, de venir immédiatement à la clinique, et lui annonce qu’elle a perdu le bébé. En arrivant dans sa chambre, il la découvre se tordant de douleur, en sang et sans assistance.Il y a même des traces de sang sur le sol.«Je voulais avoir des réponses et une infirmière, que j’ai rencontrée, m’a dit que mon épouse aura ‘sa décharge’ aux alentours de 9 heures.» Il rentre alors chez lui en pensant que son épouse est entre de bonnes mains. Mais vers 9 heures, lorsqu’il revient à la clinique, il la retrouve dans le même état que le matin. «Il n’y avait personne pour assister mon épouse. J’ai dû m’occuper d’elle et lui faire prendre sa douche», explique le trentenaire.

Il raconte : «C’est quand je suis venu la deuxième fois que mon épouse m’a appris qu’on lui a fait un curetage, sans que je le sache. Comment est-ce possible ? Je n’ai pas non plus eu de nouvelles du fœtus. À aucun moment, un membre du personnel n’est venu me parler pour me dire ce qui s’est passé. Si ti ariv kitsoz grav mo madam, mo pa ti pou konn nanié.» Le comble, alors qu’il demande à payer la clinique, on lui réclame la somme de Rs 60 000. «Zot ti dir mwa li pou kout Rs 10 000 par nwi é la kan sorti, finn ariv Rs 60 000. Sinon zot pa pou donn mo madam désarz.»

«Venez récupérer ce qu’il reste du fœtus»

Le lendemain, un membre du personnel de la clinique prend contact avec la trentenaire.«Mon épouse était toujours en état de choc après avoir perdu notre bébé, et qu’on m’appelle directement pour me demander de venir récupérer ce qu’il reste du fœtus est inimaginable», confie-t-il. «J’ai appelé la clinique. Un membre du personnel m’a rappelé pour me hurler que mon épouse avait signé un acknowlegdement form et qu’on doit venir récupérer le fœtus. Au cas contraire, il sera jeté. J’ai demandé un rapport expliquant ce qui s’est passé dans la nuit du 25 au 26 octobre. On a refusé me le donner.»

Le couple déplore le traitement reçu dans cette clinique, d’autant plus que l’épouse y était admise pour prendre du repos et qu’elle est rentrée chez elle sans son bébé. «Les infirmières lui ont fait des injections dont elle n’a jamais entendu parler. Nous sommes dans le noir, même après avoir contacté la direction de la clinique à plusieurs reprises depuis. Nous souhaitons avoir des réponses», lâche le trentenaire.

Une source du ministère nous a expliqué que le Medical Council devra enquêter pour établir s’il y a eu maldonne.Nous avons aussi tenté d’avoir la version de la clinique, en vain.