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Pannes techniques répétitives: tempête sur les ATR d’Air Mauritius

7 novembre 2022, 14:00

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Pannes techniques répétitives: tempête sur les ATR d’Air Mauritius

Des avions qui volent, puis ne volent plus, et puis sont de nouveau opérationnels. Les ATR d’Air Mauritius (MK) passent-ils dans le trou noir de la vétusté sans pouvoir prendre leur retraite bien méritée ? Ou serait-ce une question d’incompétence ? Alors que l’ATR Port Mathurin a de nouveau été «grounded» jeudi, et que les deux autres ATR de la flotte, qui rencontraient également des problèmes techniques, sont autorisés à voler avec des restrictions, la question se pose.

Un avis de tempête souffle sur la compagnie aérienne nationale avec ces trois ATR qui ne cessent de rencontrer des problèmes techniques depuis des semaines déjà. Si Air Mauritius persiste et signe que ses appareils sont en bon état, les épisodes de pannes successives et le chamboulement des vols démontrent le contraire. Jeudi, suite à des vols de Rodrigues reprogrammés, en raison d’un ATR grounded, des passagers sont montés au créneau pour exprimer leur exaspération.

Depuis le mois dernier, les pannes se succèdent. Un avion qui décolle pour faire demitour après une quinzaine de minutes est, hélas, devenu un scénario habituel à l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam. Dimanche dernier, un avion, le fameux ATR qui était en C Check depuis plus d’un mois, a dû faire un atterrissage d’urgence une quinzaine de minutes après son décollage. De retour au hangar, l’appareil a subi quelques travaux avant de reprendre le ciel le lendemain. Cependant, l’avion n’est toujours pas «fully fit» pour voler, bien qu’il continue à assurer des trajets.

Entre-temps, les deux autres ATR de MK ont aussi dû faire face à des difficultés techniques, contraignant la compagnie à revoir la programmation de ses vols. Ainsi, la semaine dernière, les avions ont pu voler mais sous certaines conditions (l’un d’eux ne pouvait pas voler le soir).

Évaluation d’une situation chaotique

Face à cette situation compliquée, MK a, par la suite, enlevé toutes les restrictions des ATR afin de leur permettre de voler de façon optimale pour assurer les vols au quotidien. Cependant, jeudi, un autre ATR a une fois de plus dû faire demi-tour après le décollage quand il a eu des défaillances techniques. Du coup, tous les vols qui étaient au programme jeudi ont été revus.

Des passagers qui étaient à l’aéroport jeudi n’ont pas hésité à exprimer leur exaspération face à cette situation, qui perdure depuis des semaines. «C’est devenu inacceptable. Gagn per pou al Rodrigues aster», disent-ils. C’est toujours à la dernière minute qu’ils sont informés des changements. On se demande jusqu’à quand MK continuera à dire que tout va bien alors que les retards et la reprogrammation des vols se poursuivent au quotidien.

«La compagnie doit impérativement procéder à une évaluation de l’état de ses avions avant qu’ils volent. Si MK plaide pour la sécurité des passagers, il faut aussi comprendre que nous ne pouvons pas payer le prix du mauvais état de ses avions. Il doit bien y avoir un problème grave quelque part car ces problèmes techniques semblent loin d’être réglés. En tout état de cause, le respect des horaires des vols constitue un des critères déterminants de la qualité du service rendu aux passagers», ont-ils déclaré.

Pour rappel, les ATR 72-500 desservent les liaisons domestiques ou régionales de courtes distances. Les ATR de MK peuvent transporter 72 voyageurs chacun. Le Port Mathurin a été livré en juin 2002, ce qui fait qu’il a 20 ans et quatre mois de service. Les deux autres, l’île aux Aigrettes et Les Mascareignes, comptent, eux, 12 ans et 12 ans et un mois respectivement au compteur.

«Les retards arrivent à tous»

Sollicité pour sa version, un responsable technique de MK explique que les retards dus aux problèmes techniques arrivent à toutes les compagnies aériennes. «Nous ne sommes ni la première ni la dernière. Nous avons une équipe compétente en place qui s’assure que les avions soient en état de voler en toute sécurité. Quand il y a un problème, il ne faut pas prendre de risques», a soutenu ce responsable, tout en s’abstenant de commenter les raisons derrière ces pannes successives.