Publicité

Spirit Day | Témoignage: persécuté dès l'enfance car il «ressemblait trop à une fille»

20 octobre 2022, 18:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Spirit Day | Témoignage: persécuté dès l'enfance car il «ressemblait trop à une fille»

Les enfants, voire les adolescents, peuvent être impitoyables envers ceux qui leur paraissent différents. Le jeune Fabien Huët a connu le harcèlement (bullying) au primaire comme au secondaire en raison de son orientation sexuelle. À l’occasion du Spirit Day aujourd’hui, consacré à la sensibilisation en soutien aux jeunes LGBTQIA+ (lesbienne, gay, bi, trans, queer, intersexe, asexuel + tous les autres) victimes de harcèlement et de violences, en particulier en milieu scolaire, il raconte les méchancetés homophobes qu’il a subies et les séquelles qu’il en a gardées, même s’il contrôle mieux sa souffrance.

Fabien Huët, 20 ans, étudiant en communication, se définit comme un homme gay cisgenre (adéquation entre l’identité du genre et le sexe assigné à la naissance). Les premières réactions homophobes à son égard ont commencé à la fin du primaire. On l’a mis à l’écart car on le trouvait «trop comme une fille». Il est vite devenu le souffre-douleur de certains garçons au secondaire. «Quand je marchais, on me traitait de ‘pédé’ et on m’arrosait d’insultes grossières. On me poussait dans le dos pour me faire tomber. On me menaçait de m’agresser physiquement.»

En 2018, la violence physique a pris le pas sur celle verbale. «Un garçon m’a fait des attouchements en me disant que je devais aimer ça vu que j’étais gay. Pendant qu’il me tripotait, ses amis rigolaient dans mon dos. J’étais tétanisé. Cela a continué ainsi pendant deux ans jusqu’à ce que je quitte l’école.»

Ce harcèlement l’a détruit psychologiquement. «Je n’étais plus la même personne, surtout après les attouchements. J’avais un dégoût de moi et de mon corps. Cela a duré longtemps. Ce dégoût réapparaît de temps à autre. J’ai dû faire un énorme travail sur moi pour pouvoir me sentir mieux dans ma peau. Aujourd’hui, même si les séquelles persistent, j’ai appris à mieux contrôler la douleur qui les accompagne.»

Deux facteurs l’ont aidé. Il a extériorisé sa souffrance en devenant créateur de contenus sur les réseaux sociaux. «En 2020, j’ai commencé à faire des plaidoyers pour la communauté LGBTQIA+ sur instagram (@talkswithfab). Cela m’a permis d’avoir davantage confiance en moi, de me sentir mieux dans ma peau.» Il s’est fait de nouveaux amis qui l’acceptent et l’encouragent à s’aimer tel qu’il est.

En ce Spirit Day, son message à la société est que les personnes de la communauté LGBTQIA+ sont avant tout des humains. «Nous ne sommes pas des monstres. Nous avons un travail, un partenaire, des amis, une famille, comme les hétérosexuels. Nous méritons de pouvoir vivre librement, de jouir des mêmes droits et d’être respectés.»

Et à tous les jeunes LGBTQIA+, il leur recommande de ne pas se laisser rabaisser en raison de leur orientation sexuelle. «Vous êtes beaux, vous avez un but et êtes dignes de respect. Vous êtes appréciés et importants. Vous devriez toujours vous en souvenir. N’arrêtez jamais de vous battre pour vos droits.»