Publicité

La gauche défile à Paris pour faire monter la température sociale

16 octobre 2022, 16:57

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La gauche défile à Paris pour faire monter la température sociale

 

Des milliers de personnes ont commencé à se rassembler dimanche à Paris pour une «marche contre la vie chère et l'inaction climatique» organisée par la gauche unie dans la Nupes, qui veut contribuer à l'ébullition sociale de l'automne.

Une centaine de bus ont été affrétés de toute la France pour cette marche soutenue par des associations et certaines fédérations syndicales. La Prix Nobel de Littérature Annie Ernaux est annoncée.

«Canicule sociale, le peuple a soif de justice», pouvait-on lire sur une pancarte brandie près de la place de la Nation, peu avant le coup d'envoi de la marche à 14H00.

«On a vraiment besoin d'avoir un grand rapport de force populaire face à la politique de maltraitance sociale et écologique de ce gouvernement», a lancé dans la matinée la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot. Il s'agit de «remettre de l'ardeur dans les coeurs pour qu'ensuite (le mouvement) s'étende», selon l'insoumis François Ruffin.

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a lui fustigé «une marche des partisans du blocage du pays».

Jean-Luc Mélenchon, qui avait fait défiler au printemps dernier déjà plusieurs dizaines de milliers de personnes, avait lancé cette idée de marche dès juillet en estimant que la gauche devait impulser la contestation sociale contre le gouvernement en s'associant avec les syndicats, mais ceux-ci ne l'ont pas attendu pour faire monter la température.

La marche survient en pleine grève dans les raffineries de TotalEnergies, qui entraîne des pénuries de carburant. Et après la mobilisation du 29 septembre, une autre journée interprofessionnelle a été lancée pour mardi par la CGT, avec FO, Solidaires, FSU ainsi que des mouvements de jeunesse.

Le patron de la puissante confédération, Philippe Martinez, goûte peu à l'initiative de la gauche: «Les syndicats doivent être soutenus et on ne doit pas faire les choses en parallèle», a-t-il confié vendredi.

Prise en sandwich entre les deux manifestations syndicales, la «marche» est néanmoins complémentaire des efforts de la CGT, estiment ses organisateurs. Ainsi la députée LFI Aurélie Trouvé, cheville ouvrière de l'événement de dimanche, anticipe: «D'expérience, il y a du monde à une manifestation quand il y a un climat insurrectionnel».

Quelque 30.000 manifestants sont attendus par les services de police. Ceux-ci nourrissent cependant de «vraies craintes» face «à la venue de personnes violentes de l’ultra gauche, des ultra gilets-jaunes qui voudraient perturber la manifestation». «L’organisateur a été prévenu de ces craintes», a ajouté une source policière.

Jérôme Rodrigues, figure emblématique des «gilets jaunes», était présent en début d'après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.