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Arab Town: endettés, des marchands ont le moral dans les chaussettes

6 septembre 2022, 13:30

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Arab Town: endettés, des marchands ont le moral dans les chaussettes

Ils sont dans de beaux draps financièrement. Depuis le 20 novembre 2017, 56 commerçants ont dû quitter leurs étals, à Arab Town, pour intégrer une nouvelle structure située quelques mètres plus loin. Et, à ce jour, les affaires ne décollent toujours pas. Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux se trouvent endettés jusqu’au cou et ne parviennent pas à payer leur mensualité à la municipalité de Beau-Bassin–Rose-Hill. Ils espèrent que le maire trouvera une solution pour les aider. 

Alors que certaines parties de Rose-Hill grouillent de monde, du côté du New Arab Town, c’est le désert. Pour cause, à partir de 14 heures, pas âme qui vive en vue. Ce n’est pas Rajesh Ramsurn qui dira le contraire. Le porte-parole des commerçants ne sait plus sur quel pied danser. «Nous avons dû vider les lieux pour le projet du métro. Malgré les protestations, nous avons accepté de bouger vers le lieu qui a été aménagé. Nous avons demandé si on pouvait revenir à notre place initiale, mais on nous a dit qu’avec les travaux, ce n’était pas un lieu sûr.» Or, grande a été sa surprise en découvrant qu’une structure avait «poussé» à la place de leur ancien emplacement. «Cet espace pouvait abriter une échoppe.» 

Autre problème rencontré par les commerçants : la délocalisation d’une petite gare qui était réservée aux bus menant vers St-Patrick ou encore Camp-Levieux. «Nous avons écrit à la mairie pour que les autobus puissent revenir à leur arrêt initial. Au moins, nous verrons du monde même après 14 heures. À ce jour, aucune réponse du maire.» 

D’autant qu’entre-temps, la municipalité leur a servi un papier timbré pour redevances non payées. «Certains ont contracté des emprunts, cumulé des dettes afin de payer ce qu’ils doivent, dans le but de ne pas perdre leur étal. D’autres préfèrent rester dans le rouge car le plus important est qu’ils puissent trouver de quoi nourrir leur famille.» Rajesh Ramsurn soutient que tous sont arrivés à bout. D’où la raison de leur manifestation, hier, devant leurs anciens locaux. 

Le maire de Beau-Bassin– Rose-Hill, David Utile, dit être au courant des doléances des commerçants. «Pour les retards sur le paiement des mensualités, la mairie a offert des facilités. Mais il y a des retards qui datent de plus de cinq ans et cela représente un manque à gagner conséquent pour la mairie. Il y en a qui sont même arrivés à plus de Rs 200 000 d’impayés. Il y a des paramètres légaux à respecter et c’est ce que nous faisons. Toutefois, nous continuons à les aider en leur accordant plusieurs délais.» David Utile reconnaît néanmoins qu’il y a un problème économique. «Nous avons même eu une rencontre avec eux pour en parler.» 

Quid du problème des routes d’autobus ? «Nous avons eu des réunions avec la National Land Transport Authority à ce sujet. Nous leur avons demandé de voir comment les bus peuvent refaire le trajet comme avant. Nous n’avons pas encore eu de retour.» Quant aux structures mises en place, il avance que c’est Metro Express qui souhaitait démarrer une activité commerciale sous la parcelle, «mais cette idée a été abandonnée suite aux revendications des marchands. Les structures devraient bientôt être enlevées».