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Tourisme: les petits et moyens opérateurs en attente de jours meilleurs

29 août 2022, 20:00

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Tourisme: les petits et moyens opérateurs en attente de jours meilleurs

«Si les hôtels quatre et cinq étoiles sont remplis, les petits hôtels ont toujours des difficultés. Ces derniers dépendent beaucoup des touristes réunionnais», a soutenu Steven Obeegadoo, ministre du Tourisme, dans son bilan sur le secteur touristique le 18 août. Toutefois, les petits business en difficulté ne sont pas seulement dans le domaine de l’hébergement. D’autres secteurs sont aussi concernés malgré le taux de récupération de mai à juillet 2022.

La reprise des petits et moyens opérateurs, malgré les efforts, dépend des plus grands opérateurs, déclare Ajay Jhurry, président de l’Association of Tourist Operators (ATO). Aux dires de celui-ci, «ce n’est pas une surprise car la demande est stimulée pour les grands». Il déplore un manque de campagne pour valoriser aussi les plus petits opérateurs. Ceci ne s’applique pas uniquement au secteur de l’hébergement, mais dans le mode d’opération en général. «Il faut que les plus petits soient patients. Chacun va dépendre de son état de résilience.»

La situation n’est pas meilleure pour les entrepreneurs dans la production locale destinée aux touristes. Pour certains qui vendent leurs produits aux hôtels, ou qui accueillent des touristes dans leurs locaux, une reprise est notable. Daniella Cangy, de Dan Création, qui fait des souvenirs entre autres dans sa panoplie de produits locaux, exposait ses produits dans un hôtel avant le Covid-19. Or, depuis, les protocoles ont changé, dit-elle.

«Mais je ne peux pas me plaindre. Je suis toujours en contact avec l’hôtel pour mes autres produits. Car je sais que certains n’arrivent pas à travailler avec les hôtels comme avant. Lorsque les frontières étaient fermées, je ne travaillais pas. Mais ce n’est plus un revenu régulier du secteur touristique. J’ai un stock de produits que je n’arrive pas à écouler. Il faut faire avec. Heureusement que ces produits ne sont pas périssables. Il faut rester positif. Je pense que la situation va s’améliorer.» Elle entame actuellement des démarches pour vendre ses produits dans une boutique d’hôtel.

Toutefois, pour les colporteurs de plage et les marchands dont les produits destinés aux touristes sont vendus dans les marchés, c’est plus dur. Du côté de la Beach Hawkers Federation, «on travaille mais pas à plein régime. Il y a eu un grand changement. Il y a les clients qui reviennent à Maurice et qui achètent des articles meilleur marché, d’autres ne sont pas intéressés par nos produits ou sont méfiants. C’est difficile de travailler. On ne voit pas encore les clients qui achètent aux marchands de plage», explique Joomed Aubeeluck, le président de la fédération.

Poids des partenaires

C’est la même situation pour les marchands du marché central. Le peu de clients dépensent peu ou encore se rendent uniquement chez les partenaires des tour-opérateurs. Selon Ajay Jhurry, les clients qui vont, par exemple, dans les marchés sont des touristes ayant leur propre programme. Et les clients actuels sont ceux qui passent par des tour-opérateurs ayant déjà un partenaire local.

«Les touristes suivent la chaîne d’approvisionnement. Tous les opérateurs locaux ne peuvent pas avoir des intérêts avec tous les partenaires. Eux aussi doivent donc être patients en attendant leurs types de touristes. Quand il y aura une augmentation dans ce sens, la clientèle va augmenter.»

En ce qui concerne les activités de loisirs, Prem Beerbul, président de la Pleasure Craft Association, déclare que le business a repris légèrement depuis la période du Covid-19, mais qu’en cette période hivernale, une baisse de 40 % se ressent dans les chiffres d’affaires des plaisanciers.

«En général, les petits opérateurs dépendent des clients moyens et particulièrement ceux de La Réunion. Nous sommes embarrassés par le manque de touristes réunionnais. Il est difficile de redémarrer le business comme il se doit.» Il est d’avis que la reprise se fera ressentir à partir du mois d’octobre.

D’autre part, Ajay Jhurry avance que les petits et moyens opérateurs ne peuvent pas investir, même s’ils le souhaitent, faute de moyens. Dans certains secteurs, souligne-til , il y a un manque dans la chaîne d’approvisionnement. Beaucoup dans le secteur de la logistique, cite-t-il, ont, pendant la période de Covid-19, vendu leurs véhicules. Aujourd’hui dans cette reprise, ce sont ceux qui ont les moyens financiers qui peuvent saisir les premières opportunités pour se relancer.

Il indique que les petits opérateurs n’ont pas les mêmes facilités que les grands opérateurs qui ont les moyens de relancer leur business, d’avoir plus de soutien des partenaires financiers.