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Royaume-Uni: le gouvernement accusé d'avoir aidé à arrêter un Britannique en Inde

23 août 2022, 15:13

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Royaume-Uni: le gouvernement accusé d'avoir aidé à arrêter un Britannique en Inde

Des organisations de défense des droits humains ont accusé mardi le gouvernement du Royaume-Uni d'avoir aidé à arrêter un de ses ressortissants en Inde, affirmant que ce militant de la cause des Sikhs avait été torturé.

Jagtar Singh Johal, un habitant de Dumbarton (Ecosse) de 35 ans, est emprisonné en Inde depuis 2017, ont souligné les ONG Reprieve et Redress dans un communiqué commun.

Il est accusé d'avoir fomenté un acte terroriste contre des dirigeants hindous.

«Nos enquêteurs ont mis au jour des informations capitales selon lesquelles, en 2017, le gouvernement britannique pourrait avoir autorisé (les agences de renseignement) MI5 et MI6 à partager des informations sur Jagtar Singh Johal, qui ont abouti à son arrestation illégale en Inde, où il a été torturé», ont affirmé ces organisations.

M. Johal est présenté par les ONG comme un blogueur et défenseur des droits des Sikhs, minorité religieuse en Inde.

Il a été enlevé par des policiers en civil alors qu'il se trouvait au Pendjab (nord) peu après son mariage, selon Reprieve et Redress.

Il a subi des tortures à l'électricité jusqu'à ce qu'il signe des aveux, et risque la peine de mort, selon les ONG, qui assistent M. Johal dans une plainte déposée contre le gouvernement de Londres.

Reprieve et Redress disent avoir identifié le dossier de M. Johal, anonymisé, dans un rapport annuel de l'inspection générale du renseignement et des forces de l'ordre.

«Jagtar demande au gouvernement de lui accorder réparation pour le préjudice subi, et de reconnaitre qu'il a agi dans l'illégalité», plaident les organisations.

Le directeur de Redress, Rupert Skilbeck, a appelé à «une enquête exhaustive sur la façon dont le gouvernement britannique réagit lorsque des ressortissants sont torturés à l'étranger», et sur «le rôle de la communauté du renseignement dans cette affaire».

Le Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire a dernièrement estimé que l'emprisonnement de M. Johal avait été fondé sur des «bases discriminatoires» en raison de sa religion et de son activité de «défenseur des droits de l'Homme».

Le Premier ministre sortant Boris Johnson a évoqué le dossier de M. Johal lors d'une visite en Inde au printemps.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères s'est refusé mardi à tout commentaire, «inopportun s'agissant d'une affaire judiciaire en cours».