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Retraite des employés: la NIC rachète le fonds de pension d’Air Mauritius

14 août 2022, 15:00

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Retraite des employés: la NIC rachète le fonds de pension d’Air Mauritius

La retraite est loin d’être dorée pour plusieurs retraités d’Air Mauritius (MK). Alors qu’ils peinent toujours à digérer la baisse vertigineuse de 3-5 % à 0,25 % du taux de compensation pour coût de la vie de leur pension depuis le début de l’année, voilà un autre coup de massue.

Dans une correspondance officielle signée du Board of Trustees du fonds de pension de MK – l’Air Mauritius Limited Pension Scheme (AMLPS) – datée du 29 juillet, qu’ils ont reçue, ils ont appris que l’AMLPS a été transféré à la National Insurance Company (NIC). Oui, la compagnie d’assurances créée avec les actifs, passifs et clients de la défunte BAI de Dawood Rawat. Une entreprise étatique enregistrée le 15 avril 2015, se targuant d’avoir un portfolio de 160 000 clients, mais qui cherche elle-même un repreneur.

Ainsi, à partir de septembre, si les modalités demandées sont remplies, leur pension jusqu’ici réglée par Swan Pensions Ltd, sera alors versée par la NIC. D’où le lot d’interrogations des retraités du transporteur national : Comment ? Pourquoi ? Sous quelles conditions ? Y a-t-il eu un exercice d’appel d’offres ? Des réponses qui ne figurent pas dans le communiqué laconique qui s’est contenté de dire ceci : «… following receipt of all relevant approvals, an agreement has been reached with the National Insurance Co. Ltd (NIC) for a bulk annuity buyout of existing pensioners/beneficiaries as at 30 June 2022 that are being paid pension benefits, under the current rules of the Defined Benefit section of AMPLS. The buyout of these retirement pensions imply that you will be provided with an annuity policy by NIC, such that thereon you will receive your current monthly pensions directly from NIC rather than from AMLPS.»

Sauf que cette annonce vient amplifier l’exaspération parmi les retraités de MK, qui disent crier dans le désert avec le président du Board of Trustees et l’Officer in Charge jouant aux abonnés absents face à leurs demandes d’explications en écrit. Si les bénéficiaires de la Defined Contribution ne sont pas en reste, les quelques 680 anciens salaries couverts par le Defined Benefit sont ceux-là mêmes qui ont vu le taux de compensation pour coût de la vie, qui a été depuis la création de ce fonds de pension de 3 % (même jusqu’à 5 % si le taux d’inflation est supérieur à 5 %), dégringoler à 0,2 5%.

Ce qui représente concrètement une compensation de quelque Rs 30 (alors que l’inflation est de 11 % actuellement) pour certains. Y compris parmi les 141 early retirees contraints à la retraite forcée pendant l’administration volontaire de MK, avec bon nombre n’ayant pas encore atteint 60 ans et ne bénéficiant donc pas encore de la pension de vieillesse. Une décision «unilatérale» et «un droit acquis depuis 1981 bafoué», considèrent des retraités. Mais, décision bel et bien approuvée par la Financial Services Commission «qui, jadis, veillait au grain toute modification aux règlements régissant le fonds de pension».

Ceux couverts sous le Defined Benefit qui s’estiment lésés mettent aussi en avant une provision contractuelle disant qu’ils seraient couverts par un contributory pension scheme mais qui a été bafoué depuis que MK a arrêté d’y contribuer. Ils s’appuient, pour finir, sur des jugements de la Cour suprême – celui du juge Domah dans le cas Tyack contre MK en 2010 et du Conseil privé de la Reine, qui ont mis l’accent sur le fait que la pension est sacrée.

Dans l’entourage du Board of Trustees de l’AMLPS, l’on fait valoir qu’avec le transfert à la NIC, les retraités ne perdent rien et qu’au contraire la NIC garantit le paiement de leur pension jusqu’au décès. «La partie Defined Benefit du fonds de pension ayant été entièrement financée en tant que full and final settlement lors de la watershed meeting, le risque qu’il soit de nouveau déficitaire reste énorme car les retours sur investissements ne sont plus les mêmes à travers le monde. Avec leur pension rachetée par la NIC, qui elle-même est une compagnie d’État, ils sont assurés de toucher leur dû», indique-t-on.