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Les secteurs agricole, manufacturier, économie bleue… cherchent investisseurs

15 juillet 2022, 22:00

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Les secteurs agricole, manufacturier, économie bleue… cherchent investisseurs

Estimé à Rs 9 milliards au cours du premier semestre de 2022, le flux des IDE vers Maurice reprend des couleurs avec l’immobilier en pole position. Ce premier semestre aura aussi vu des investissements entrant dans les services financiers et les TCI, entre autres. Justement, comme recommandé à plusieurs reprises par les institutions de Bretton Woods, où en sommes-nous avec nos stratégies de diversification pour attirer des investissements vers nos autres secteurs prioritaires et générer la création d’emplois ? Éléments de réponses.

Estimée  à 7,2 % par Statistics Mauritius et 6 % dans la dernière édition de MCB Focus, la croissance du PIB pour l’année calendaire 2022 dépendra aussi de nos efforts pour attirer les investissements étrangers dans le pays, mieux encore, des investissements pouvant générer de la valeur pour nos secteurs sur le long terme et créer de l’emploi. Selon les estimations de l’Economic Development Board (EDB), le flux des Investissements Directs Étrangers (IDE) à Maurice a repris la courbe ascendante en 2022 pour atteindre Rs 9 milliards au premier semestre 2022, contre Rs 9,7 milliards à la même période en 2017, Rs 8,8 milliards pour 2018 et Rs 10,6 milliards pour la même période en 2019. «Nous nous attendons à des chiffres en hausse pour le second semestre 2022 avec des investissements majeurs dans les secteurs de la santé, du tourisme, de l’immobilier, des énergies renouvelables, des services financiers et des TIC. Les principales sources d’investissement sont la France, l’Afrique du Sud, l’Inde et les Émirats arabes unis. Aussi, le secteur de l’immobilier et de la construction devrait rebondir et enregistrer des entrées supérieures à Rs 12 milliards pour 2022», diton à l’EDB.

En effet, l’immobilier devrait afficher une performance positive en termes d’investissement grâce aux projets en cours tels que les villes intelligentes d’ENL, MontChoisy, Beau-Plan, Hermes, Médine, Azuri et Ferney. «De plus, de nouveaux projets hôteliers devraient démarrer cette année, comme Stella Di Marre. Le Data Technology Park est en cours de construction et plusieurs entreprises commenceront la construction d’espaces bureaux et d’installations de R&D d’ici la fin de cette année. Aussi, l’EDB a délivré un certificat ‘Premium Investor’ à un important technoparc qui sera construit dans le Sud.»

Si les chiffres de l’EDB pour le premier semestre de 2022 sont le signe d’une relance, on notera pourtant que d’année en année, nos IDE tournent autour du même montant. Au total, le pays a attiré Rs 22,3 milliards en 2019, Rs 20 milliards en 2018 et Rs 22,3 milliards en 2017. Aussi, les autres secteurs, pourtant prioritaires, du pays ont du mal à captiver l’attention des investisseurs étrangers. Voyons les chiffres.

Selon les recoupements de la Banque de Maurice, de janvier à septembre 2021, le secteur agricole et de la pêche a pu attirer Rs 5 millions en termes d’IDE, contre Rs 199 millions en 2020, Rs 10 millions en 2019 et Rs 22 millions en 2018. Le secteur manufacturier, important à la performance de nos exportations, a pu attirer Rs 128 millions de janvier à septembre 2021, contre Rs 2,6 milliards en 2020, Rs 793 millions en 2019 et Rs 683 millions en 2018. Cependant, l’immobilier reste notre secteur phare pour les IDE avec Rs 5,5 milliards de janvier à septembre 2021, Rs 9,2 milliards en 2020, Rs 16,2 milliards en 2019 et Rs 9,6 milliards en 2018. «Maurice reste déficient au niveau de l’investissement industriel, ce qui est inquiétant car ce sont bien les investissements dans le secteur industriel qui pourront apporter de la valeur ajoutée à la performance économique du pays. L’industriel est un parent pauvre des actions pour générer les investissements directs étrangers et il faudrait s’y atteler», dit pour sa part Lilowtee RajmunJoosery, directrice générale de la Mauritius Export Association (MEXA). À cela, l’EDB indique prévoir des investissements substantiels pour le second semestre 2022 dans le secteur des énergies renouvelables, l’agriculture, la santé qui verra aussi se matérialiser plusieurs cliniques privées, et le secteur manufacturier avec la mise en œuvre de plusieurs projets d’investissement qui devraient être lancés en 2022 et s’étendre sur l’année 2023.

Pourtant, l’exportation compte parmi les secteurs primordiaux à la reprise économique et est sine qua non pour atteindre nos objectifs de croissance. Les budgets année après année ont déjà identifié les secteurs à potentiel dont la pharmaceutique, l’économie bleue et l’agro-industrie parmi tant d’autres. Dans ce contexte, tous nos leviers devraient donc s’activer pour faire connaître nos atouts de développement dans ces secteurs, nous devons identifier les pays pouvant s’intéresser à notre destination et les contacts devraient se faire avec les investisseurs potentiels par tous les moyens, incluant le secteur privé et évidemment nos ambassadeurs à l’étranger.

S’il existe différentes stratégies pour attirer les IDE dans différents secteurs, la diplomatie économique doit se renforcer. Les méthodes varient. À Singapour par exemple, des entreprises étrangères sont ciblées et des agences se chargent de la promotion, de la négociation et du plaidoyer pour attirer ces investisseurs dans la juridiction. À Malte, les entreprises étrangères sont ciblées et les autorités se chargent du lobbying. Donc en effet, nous devons aller au-delà des actions traditionnelles et des appels à manifestation d’intérêts, et faire davantage appel à la diplomatie économique pour ouvrir de nouveaux marchés et créer des plates-formes dans la région pour développer des partenariats stratégiques.