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Une vaste enquête accuse Uber de méthode brutales voire illégales à ses débuts

11 juillet 2022, 12:27

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Une vaste enquête accuse Uber de méthode brutales voire illégales à ses débuts

La plateforme Uber s’est retrouvée plongée dans son passé tumultueux dimanche à cause d’une vaste enquête de journalistes accusant l'entreprise d’avoir «enfreint la loi» et utilisé des méthodes brutales pour s'imposer malgré les réticences des politiques et des compagnies de taxis.

«Nous n'avons pas justifié et ne cherchons pas d'excuses pour des comportements qui ne sont pas conformes à nos valeurs actuelles en tant qu'entreprise», a indiqué Jill Hazelbaker, vice-présidente chargée des Affaires publiques d'Uber, dans un communiqué en ligne.

«Nous demandons au public de nous juger sur ce que nous avons fait au cours des cinq dernières années et sur ce que nous ferons dans les années à venir», a-t-elle ajouté.

Le Guardian, un quotidien britannique, a obtenu et partagé avec le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) quelques 124 000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des emails et messages des dirigeants d'Uber à l'époque, ainsi que des présentations, notes et factures.

 

Accusé d'avoir encouragé des pratiques managériales douteuses et brutales, sur fond de sexisme et de harcèlement au travail, M. Kalanick avait dû abandonner son rôle de directeur général du groupe en juin 2017.

Annonçant sa démission du conseil d'administration, fin 2019, il s'était dit «fier de tout ce qu'Uber a accompli».

Son porte-parole a réfuté dimanche toutes les accusations des journaux, y compris celle d'obstruction de la justice.

D'après les quotidiens, Uber avait mis en place différentes stratégies pour déjouer les tentatives d'intervention des forces de l'ordre, dont celle du "coupe-circuit" ("kill switch") qui consistait à couper rapidement l'accès d'un bureau du groupe aux principales bases de données informatiques, en cas de perquisition.

«Hors-la-loi»

Le Guardian cite différents extraits de conversation entre des cadres évoquant l'absence de cadre légal pour leurs activités.

«Parfois nous avons des problèmes parce que, bon, nous sommes carrément hors-la-loi», écrivait ainsi la directrice mondiale de la communication d'Uber, Nairi Hourdajian, à ses collègues en 2014, alors que l'existence de la plateforme était menacée en Thailande et en Inde.

Avant de devenir synonyme de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), Uber a dû batailler pour se faire accepter.

Le groupe a courtisé les consommateurs et conducteurs, et s'est trouvé des alliés au pouvoir, comme Emmanuel Macron, qui aurait discrètement aidé le service quand il était ministre de l'Economie.

Mais Uber aurait aussi offert des actions de la start-up à des personnalités politiques en Russie et en Allemagne et payé des chercheurs «des centaines de milliers de dollars pour produire des études sur les mérites de son modèle économique», toujours d'après le Guardian.

Le leader des VTC a créé le modèle de l'économie à la tâche, répliqué par de nombreuses autres start-up, mais il a mis plus de douze ans à dégager son premier profit trimestriel. Et le statut des chauffeurs, indépendants ou employés, reste disputé dans de nombreux Etats.

Dans son communiqué de dimanche, Uber rappelle que les médias ont déjà abondamment couvert les "erreurs" de l'entreprise d'avant 2017, de la presse aux livres et même à une série télévisée.

«Aujourd'hui, Uber (...) fait partie intégrante de la vie quotidienne de 100 millions de personnes», élabore Jill Hazelbaker. «Nous sommes passés d'une ère de confrontation à une ère de collaboration».