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Levée des restrictions: la balle dans le camp du High Level Committee

28 juin 2022, 11:30

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Levée des restrictions: la balle dans le camp du High Level Committee

Selon les chiffres rendus publics par le ministère de la Santé, une hausse de cas semble se profiler. Le 10 juin, l’on en dénombrait 68 nouveaux, une semaine après, 96 et vendredi dernier, 136 nouvelles personnes ont contracté le virus. Et à quelques jours du 30 juin, ces données risquent de chambouler les décisions qui devront être prises. D’autant plus que beaucoup s’attendent à ce que le masque soit enlevé comme c’est le cas dans plusieurs pays du monde, ou encore que les rassemblements de 50 personnes soient revus à la hausse. Sans parler d’autoriser les pique-niques à la plage et de rouvrir des commerces fermés comme les discothèques ou autoriser les concerts. «En tout cas, le High Level Committee devra couper la poire en deux», avance le directeur de l’hôpital ENT. Le Dr Soobaraj Sok Appadu précise que le pays doit s’épanouir, afin de permettre à plusieurs secteurs de reprendre leur rythme et de survivre. 

Pour le responsable de l’hôpital situé à Vacoas, pour le moment, rien ne sert de s’alarmer face à cette légère montée de cas. «Cela ne permet pas de dire que nous faisons face à une nouvelle vague. Mais comparativement au nombre que nous avions, il y a une augmentation. Il ne faut pas oublier que nous avons une population âgée et beaucoup de comorbidités au sein de celleci. Cela risque de nous rendre encore plus vulnérables.» À quoi est due cette hausse ? Plusieurs facteurs pourraient être associés à cette augmentation. La plus récurrente reste le changement de saison, avec l’hiver qui sévit. «Mais il ne faut pas oublier qu’il existe les variants BA.4 et BA.5. La France souffre déjà de sa 7e vague en raison de ces variants. Pour Maurice, nous attendons les résultats du séquençage.» 

Alors que le public retient son souffle quant à la levée ou l’assouplissement de certaines mesures, le Dr Soobaraj Sok Appadu demande à la population d’être patiente. «Mais nous savons qu’il y va de la situation économique. On ne peut pas demander à un touriste de circuler avec son masque alors que chez lui, ce n’est plus le cas. Aussi, il nous faut penser au développement de notre pays et qu’il faut qu’il y ait une circulation d’argent pour les affaires.» La tâche ne s’annonce pas facile pour le High Level Committee. 

Deux patients âgés décédés 

Quid de la situation à ENT ? Tout est sous contrôle. «Comme vous le savez, tous les Covid Wards ont été fermés dans les hôpitaux régionaux. Tous les patients viennent à ENT. Nous avons une vingtaine de patients, dont 75 % est composée de personnes âgées. Et 60 % de ces personnes ne se sont pas fait vacciner.» Deux patients âgés sont décédés durant ce week-end des suites du Covid. Toutefois, le constat aurait pu être plus corsé, sans l’appui de la vaccination. «Plusieurs personnes ont eu le virus, mais étant vaccinées, elles ont pu voir que l’impact est un peu plus minime. Le vaccin a été bénéfique, même si certaines personnes ont rencontré des effets négatifs. C’est comme l’utilisation de n’importe quel autre vaccin.» Comme le souligne une récente étude (voir hors-texte), le bilan du nombre de personnes décédées du Covid-19 aurait pu être encore plus lourd, sans l’apport du vaccin. 

La question sur la levée des restrictions a aussi été adressée au virologue Shameem Jaumdally. Ce dernier nous apprend que toutes les restrictions ont été levées en Afrique du Sud, la semaine dernière. «Le port du masque n’est plus obligatoire, et il n’y a plus de restriction sur le nombre de personnes qui peuvent se rencontrer. Nous savons que plus de 80 % de la population a déjà été infectée par le Covid-19, et donc ils ont déjà leur immunité.» Pour Maurice, «cela fait déjà plus de trois mois que plusieurs Mauriciens ont eu le sous-variant BA.1. Ils peuvent de nouveau attraper le Covid-19 à travers un autre sous-variant.» Ce qui pourrait expliquer le nombre de cas qui monte légèrement. Toutefois, il soutient que les sous variants BA.4 et BA.5 ne sont pas aussi graves car en Afrique du Sud, le nombre d’hospitalisations et de décès n’a pas réellement augmenté. «Je pense qu’au moins 70 % de la population ont sûrement déjà eu le Covid-19, et donc cela protège les gens contre la maladie sévère.» 

Pour en revenir aux restrictions, au vu de la hausse des cas, l’on devrait les conserver pour encore deux voire trois semaines. «Le port du masque reste très important. Surtout à l’intérieur des bureaux. Par contre, pour la vaccination, le pays a déjà un fort taux d’endémicité. L’obligation vaccinale est devenue un peu futile. Dans un premier temps, l’on peut demander que les rassemblements comportent 100 à 150 personnes, et après, revoir cette restriction.»
 


Le vaccin a permis d’éviter 19,8 millions de morts

<p>C&rsquo;est ce que rapporte une étude publiée dans The <em>Lancet Infectious Diseases</em>, vendredi dernier. La vaccination contre le Covid-19 aurait permis d&rsquo;éviter environ 19,8 millions de morts sur un potentiel estimé à 31,4 millions de personnes lors de l&rsquo;introduction du vaccin, en décembre 2021. Cette étude s&rsquo;est faite sur des données provenant de 185 pays et territoires du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021. C&rsquo;est la première étude qui tente d&rsquo;évaluer les décès évités directement ou non à la suite de la vaccination. À savoir que la Chine n&rsquo;est pas incluse dans cette analyse en raison de sa grande population et de ses restrictions très strictes. Il est également souligné les inégalités au sein de la campagne de vaccination dans le monde. Si l&rsquo;on s&rsquo;était tenu à ce que l&rsquo;Organisation mondiale de la santé avait préconisé, de vacciner 40 % de la population dans chaque pays, environ 600 000 décès auraient pu être évités.</p>