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Covid-19: Maurice ne fera pas tomber le masque avant juin

16 mai 2022, 12:10

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Covid-19: Maurice ne fera pas tomber le masque avant juin

Dès aujourd’hui, la France met fin au port obligatoire du masque dans les transports collectifs. Le 11 mai, l’Agence européenne de la sécurité aérienne a annoncé que ce dispositif n’est plus nécessaire en avion. D’autres nations emboîtent le pas. Et à Maurice ? Selon une source de l’État, le port du masque reste applicable jusqu’au 30 juin. Face à notre situation pandémique actuelle, peut-on supprimer cette restriction lucrative en termes de contraventions ?

Le masque, c’est fini ? Pas de sitôt pour Maurice. En tout cas, rappelle une source des autorités, une série de restrictions sanitaires demeure en vigueur jusqu’au 30 juin. «D’ici là, il n’y a pas de changement prévu.» Un «bas les masques» ne s’appliquera pas dans l’immédiat. À l’international, plusieurs pays les font tomber. À l’exemple de la France qui a annoncé qu’ils seront facultatifs dans les transports collectifs. D’ailleurs, depuis le 14 mars, l’Hexagone n’exigeait plus le port du masque en intérieur, par exemple dans les magasins et grandes surfaces. Une mesure adoptée par d’autres nations. À Maurice, il demeure en vigueur, comme l’indique notre source des milieux étatiques. Faut-il suivre la tendance ?

«Le masque est le seul moyen de contenir une infection aéroporteuse», soutient un médecin qui prône le maintien du masque pour le moment. Pour le Dr Shameem Jaumdally, virologue, étant donné que «nous nous dirigeons vers une certaine endémicité après environ deux ans et demi de Covid-19», il est possible de revoir les restrictions et gestes barrières. «Dans un espace ouvert et extérieur, doté d’une bonne aération et ventilation et des gens en mouvement, cela ne représente pas de danger. Concernant le port du masque à l’extérieur, on peut enlever cette restriction sur la base des analyses des risques de transmission possibles du virus.» Par exemple, si on marche dans la rue ou pratique du sport.

Selon lui, à Maurice, en Afrique du Sud, en Australie et en Amérique latine, les cas positifs de Covid-19 ne devraient pas être aussi foudroyants qu’auparavant, vu qu’on entre en période hivernale, avec d’autres maladies respiratoires en circulation. «Pour cette raison, le port du masque à l’intérieur peut être conservé jusqu’à la fin de juillet. Cela nous aidera à entrer dans cette endémicité et retourner vers une certaine normalité. Passé le cap de l’hiver dans l’hémisphère sud, tous les pays devraient retirer l’obligation du masque.» Maintenant, si l’obligation du masque perdure, il ne faut pas que son port soit continuellement appliqué, par exemple, durant toute une journée.

Existe-t-il un seuil du nombre de cas positifs pour en finir avec les masques ? Scientifiquement, estime le virologue, les vagues arrivent à des intervalles de six mois d’une épidémie avec un variant spécifique. «On peut réduire les restrictions et assouplir les lois après le pic d’une vague et avec une diminution des cas. Encore une fois, cela doit aller de pair avec une certaine compréhension de la population par rapport à la réduction des cas positifs. Parfois, on préfère conserver ces restrictions pour être plus sûrs ou en anticipation de ce qui se passera», précise Shameem Jaumdally.

Revenant sur le fait que Maurice adhère aux protocoles nécessaires pour le traitement et la prévention du Covid-19, Russhid Golamaully, président de la Senior and Other Nursing Staff Association, soutient que l’enlèvement du masque pourrait être entamé progressivement. «On pourrait le maintenir pour des lieux sensibles ou bondés de gens tels que les bazars. Par contre, dans des grands espaces plus aérés, le masque ne serait plus obligatoire», suggère-t-il.

D’après le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de Santé, il incombe d’analyser le nombre de vaccinations et de contaminations au Covid-19. Plus de 80 % des Mauriciens ont procédé à la première dose. Idem pour la deuxième dose. Quant à la dose de rappel, le taux est d’environ 55 %. «C’est une bonne chose car 20 % de personnes non vaccinées sur une population de 1,2 million n’est pas élevé. En Angleterre, France et Australie, le taux de vaccination est presque similaire. Concernant les cas positifs, le nombre de la semaine écoulée était de 104 et nous n’avons eu aucun décès. Et d’après les communiqués du ministère de la Santé, les contaminations diminuent chaque jour.» Il en va de même pour la sévérité de la maladie et les admissions à l’hôpital.

En revanche, le 4 mars, nous avions 1 553 cas positifs, 299 admissions et 18 décès. Deux mois plus tard, nous en sommes à une centaine de cas, 14 admissions et zéro décès, ce qui dénote une amélioration. Mais face à la nouvelle vague de BA.4 et BA.5 en Afrique du Sud, le médecin réitère la prudence. «Pour l’instant, nous devons garder les masques dans les espaces publics. D’ailleurs, le 29 avril, Maurice comptait 40 cas importés. Le 6 mai, ce nombre était de 59 et le 13 mai, à 61. Il nous faut être vigilants. C’est là que le séquençage pour le BA.4 et BA.5 est vital. Comme cette vague augmente toujours, le port du masque doit être maintenu dans l’immédiat.»

 

 

Ces pays qui ont levé l’obligation

<p>Outre la France qui n&rsquo;exige plus le port du masque dans les transports collectifs aujourd&rsquo;hui, d&rsquo;autres pays ont adopté ces mesures. Ce, bien avant l&rsquo;Hexagone. À l&rsquo;exemple du Rwanda, où il n&rsquo;est plus nécessaire de le porter dans l&rsquo;espace public depuis le 13 mai, selon un communiqué des autorités. Ce pays a été parmi les plus rapides d&rsquo;Afrique à vacciner sa population contre le Covid-19. Environ un tiers sur 13 millions d&rsquo;habitants a reçu leur dose de rappel. En Europe, le port du masque a été retiré dans les pays nordiques comme le Danemark, l&rsquo;Islande, la Finlande, la Norvège et la Suède ; les pays d&rsquo;Europe de l&rsquo;Est, dont la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovénie, ainsi qu&rsquo;en Croatie, Estonie, Irlande, aux Pays-Bas, en République tchèque, Espagne et au Royaume-Uni, entre autres. Récemment, les États-Unis ont levé l&rsquo;obligation du port du masque dans les avions et les trains, après une décision judiciaire de Floride.</p>

<h3>Et les autres restrictions ?</h3>

<p>Pour le Dr Vasantrao Gujadhur, <em>&laquo;Maurice perd de l&rsquo;énergie à restreindre des foules de 50 personnes dans certains lieux&raquo;. &laquo;Si on permet à 50 personnes de se rendre dans un lieu de culte, des halls et autres espaces fermés, je ne vois pas la logique de ne pas laisser les gens aller dans des espaces ouverts comme la plage. D&rsquo;ailleurs, dans l&rsquo;autobus, on peut avoir 70 passagers. L&rsquo;État devrait revoir cette restriction dans un lieu ouvert.&raquo;</em> Il faut maintenir la distanciation physique par contre. Il appelle à ce qu&rsquo;on apprenne de nos erreurs des vagues pandémiques passées. Il faut réduire les risques dès à présent, notamment en favorisant l&rsquo;<em>&laquo;environmental engineering&raquo;</em>, en instaurant des dispositifs de ventilation au travail. C&rsquo;est l&rsquo;occasion pour les administrateurs d&rsquo;améliorer ces systèmes d&rsquo;aération au sein des bureaux et de mieux structurer l&rsquo;éducation à distance.<em>&laquo;Quand on a eu le variant Delta, on était désarmé. Il ne faut pas que cela se reproduise mais améliorer tous ces systèmes, notamment en intégrant les staggered hours. On doit s&rsquo;y préparer et faire des simulations à l&rsquo;école, au travail et dans d&rsquo;autres lieux car le Covid-19 ne s&rsquo;en ira pas de sitôt.&raquo;</em> La révision de nos stratégies et la correction des anomalies sont indiquées.</p>