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Triathlon │ Debra Alexander: «Maurice est l’endroit idéal pour organiser un triathlon ou un paratriathlon»

2 mai 2022, 19:48

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Triathlon │ Debra Alexander: «Maurice est l’endroit idéal pour organiser un triathlon ou un paratriathlon»

Notre pays, la Sud-Africaine Debra Alexander l’a visité plus d’une fois. Présente dans l’île la semaine dernière, elle y a encore passé des vacances. Selon elle, Maurice gagnerait à développer le tourisme sportif à travers l’organisation de compétitions tant pour les triathlètes que les paratriathlètes. Au sujet du paratriathlon, elle suggère ce qui pourrait être fait pour le promouvoir sur le territoire et permettre à ceux qui s’y intéressent d’entrevoir une participation au niveau continental, international voire paralympique.

Pour rappel, aux championnats d’Afrique de triathlon organisés à Maurice, à l’hôtel Shandrani,  les 1er et 2 juin 2019, des épreuves de paratriathlon ont eu lieu le deuxième jour de la compétition. Neuf participants soit deux Tunisiens et sept Sud-Africains, y avaient pris part. Et ce, pour marquer des points en vue des olympiades de Tokyo 2020.  La discipline étant nouvelle, aucun handisportif mauricien n’y avait pris part. Mais après deux années de Covid 19, marquées par deux confinements et l’absence de compétitions dues aux restrictions sanitaires, il était très difficile pour la FMTri d’initier les Mauriciens au paratriathlon  ou d’organiser des événements pour les y accueillir. A ce jour, Maurice ne possède aucun paratriathlète. En attendant que la discipline se développe chez nous, Debra Alexander suggère ce qui peut être fait pour promouvoir ce sport dans l’île.

Des paratriathlètes, avant l’épreuve de natation, sur la plage de l’hôtel Shandrani, lieu où
la FMTri avait organisé les championnats d’Afrique de triathlon début juin 2019

« Pour commencer le paratriathlon à Maurice, ma suggestion serait que l’on se tourne vers les handisportifs d’autres disciplines qui n’ont pas la possibilité de concourir à des jeux paralympiques et y remporter des médailles.  Elle explique qu’il n’y avait pas de paratriathlètes en Afrique du Sud lorsqu’on a commencé avec le para triathlon et World Triathon,. « Ce que j’ai fait, lorsque j’étais présidente de la Fédération sud-africaine de triathlon, c’est de m’adresser à d’autres fédérations sportives où il y avait des handisportifs en natation, athlétisme ou tennis. Parfois, dans les jeux paralympiques, il n’y’a pas beaucoup d’athlètes qui puissent participer à des compétitions où il y a des chances de médailles. Il arrive que, parce qu’il y a trop peu de para athlètes dans le monde pour pouvoir prendre part à un ‘medal event’, on ne le tient pas. Ils n’ont alors aucun moyen de prendre part à une compétition ; d’où l’initiative de les transférer au paratriathlon » ajoute Debra Alexander. Néanmoins, quelques problèmes peuvent se présenter pour que ce projet puisse se concrétiser. Tout d’abord la méconnaissance de cette discipline à Maurice ; la FMTri devra songer non seulement à sensibiliser l’opinion et les autorités sportives mais aussi à former des coachs pour encadrer les paratriathlètes. Ensuite, il faudra que tout le monde trouve des moyens pour que ce sport ne soit pas trop onéreux pour les paratriathlètes.

La paratriathlète mal votante Cindy Jacobsz (dr) avec sa guide, quelques instants  avant l’épreuve 
cycliste lors de la compétition organisée par la FMTri au Shandrani le 2 juin 2019

« Une autre manière de sensibiliser les gens au paratriathlon c’est d’aller vers les écoles, notamment celles qui accueillent les élèves qui ont un handicap pour les encourager à venir faire du triathlon ». Selon Debra Alexander, il existe aussi des programmes dont celui du Comité Paralympique International auprès duquel tout comité paralympique national peut recueillir des fonds afin d’amener sa campagne de sensibilisation ; et ce, à travers la formation des entraîneurs et des éducateurs dans la manière d’amener les enfants à comprendre le mouvement paralympique, les disciplines paralympiques et les athlètes présentant un handicap. « Wolrd Triathlon dispense également des séminaires de coaching level 1 et 2, sur le ‘technical officiating’, sans oublier le paratriathlon supporting education. Ces programmes sont là. En Wolrd Triathlon on investit dans un programme en ‘coach education’. Pour apprendre, entre autres, aux gens, comment procéder à l’initiation au paratriathlon et aux entraînements y relatifs » déclare Debra Alexander.

En ce qui concerne le coût des équipements et des déplacements, jugés onéreux, ils ne doivent pas faire obstacle au développement du paratriathlon mauricien aux dires de la Sud-Africaine. « Ce qu’on remarque en Afrique, c’est que le challenge c’est l’équipement. C’est cher. Mais dans beaucoup de pays européens ou en Amérique où les triathlètes changent d’équipement tout le temps, il y en a qui sont mis de côté mais qui peuvent encore être utilisés. Il faudrait trouver un moyen d’avoir un accord avec une compagnie de transport (ligne aérienne par exemple) pour que ces équipements puissent être acheminés vers les pays qui en ont besoin. Pour ce qui est de loger les paratriathlètes, il y a des pays, dont l’Afrique du Sud, qui peuvent passer un accord avec eux pour que les athlètes soient logés grâce aux fédérations organisatrices des compétitions » dit Debra Alexander.

Le paratriathlète Tunisien Fathi Zwoukhi, en fauteuil roulant, à quelques
mètres de l’arrivée à l’hôtel Shandrani le 2 juin 2019

Enfin, pour cette fidèle admiratrice de Maurice, notre île est l’endroit idéal pour le triathlon et le paratriathlon. « Vous avez un bon climat, une mer calme et sans danger. C’est en initiant des personnes présentant un handicap aux compétitions que l’on identifiera les talents en paratriathlon avant qu’on puisse ensuite les aider à se développer » dit Debra Alexander pour qui « ce serait fantastique un jour de voir un parathriatlète mauricien participer à des jeux paralympiques».


Paratriathlon au niveau paralympique

Il y a neuf catégories sportives en paratriathlon. Mais au niveau paralympique, il y en a seulement six. Pour y prendre part, certaines conditions doivent être réunies. « On a eu du paratriatlon pendant des années mais au niveau paralympique c’est nouveau. Et il n’y en a pas toujours eu à des jeux internationaux. C’est toujours difficile d’avoir un sport dans les jeux paralympiques. Parce qu’il faut avoir suffisamment d’athlètes de plusieurs pays et de suffisamment de continents. Pour plus de représentativité. Les athlètes doivent avoir participé à des championnats nationaux, au niveau continental et international. Et au moins à deux tournois internationaux. Ce sont les critères pour le comité international en paratriathlon. C’est pourquoi, c’est important pour nous, en Afrique, d’avoir le maximum de pays participants. Et  ce serait fantastique de voir un jour un parathriatlète mauricien participer aux jeux paralympiques » déclare Debra Alexander.


 

Fiche signalétique

Nom : Debra Alexander

Nationalité : Sud-Africaine

Fonction à World Triathlon : Actuellement première vice-présidente de World triathlon, chargée du dossier de paratriathlon et responsable du comité médical de Wolrd Triathlon. Elle a fait partie du comité directeur de World triathlon de 2012 à 2020 et a été réélue pour quatre années supplémentaires. 

Fonction au niveau paralympique : membre du conseil d'administration du Comité international paralympique

Poste universitaire : coordonnatrice de programmes pour le Master in Philosophy and Mindfulness au département de psychiatrie de l'Université de Stellenbosch à Cape Town

Parcours professionnel :

Entrée dans la profession de la santé en 1979 en tant qu'infirmier et sage-femme, Debra Alexander a par la suite obtenu un diplôme supérieur en éducation des adultes et, dans les années 1990, elle a obtenu un  ‘bachelor’s degree’ et un ‘ honour’s degree in Social Science’, suivis d'une maîtrise en psychologie clinique. Elle a terminé son doctorat en neuropsychologie-sport en 2009. Debra Alexander a occupé de hauts postes universitaires au département de psychiatrie de l'Université de Stellenbosch, en tant que chef du département de psychologie clinique à l'hôpital Tygerberg, en tant que psychologue clinicienne principale et en tant que maître de conférences.