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Consommation: L’envolée des prix se poursuit

22 avril 2022, 16:00

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Consommation: L’envolée des prix se poursuit

Avec l’augmentation des prix du gaz et des carburants cette semaine, certains, comme à Camp-Levieux, ont décidé de ne plus se taire. D’autres items s’ajouteront également à la longue liste, prochainement, prévoit l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM).

L’on se serre la ceinture un peu plus à mesure que les jours passent. Mais le soulagement tant espéré ne semble pas arriver. Si une partie de la population espère davantage de subsides pour alléger le fardeau qu’est la hausse des prix, il faut qu’elle prenne son mal en patience. Faudrait-il revoir les types d’aides accordées pour mieux aider les personnes et familles nécessiteuses, exercer un contrôle beaucoup plus rigoureux des prix des produits et imaginer d’autres moyens pour soutenir la population ? Si la réponse est oui, il n’en demeure pas moins qu’entretemps, les consommateurs, face à un pouvoir d’achat en berne, sont partis pour subir les hausses qui arrivent en rafales.

«La situation est explosive. Et le gouvernement est venu jeter de l’huile sur le feu cette semaine en annonçant la hausse du prix du gaz ménager et du pétrole. Ce n’est que le début. On continuera à connaître des augmentations sur plusieurs produits. Ce qui pourrait déboucher sur une crise sociale», explique le secrétaire général de l’ACIM, Jayen Chellum. Pour ce dernier, rien que l’essence a augmenté à trois reprises en quatre mois, du jamais vu, souligne-t-il. D’ajouter que cela aura définitivement un impact important. Par exemple, le pain, le transport en commun, les taxis, entre autres pourraient encore une fois revoir leur prix. «Puis, il n’est pas à écarter que cela pourrait aussi se faire ressentir sur l’électricité… Systématiquement, ce gouvernement agresse les consommateurs avec des augmentaions de prix. Pou définitivema ena ankor reperkision divan …»

Outre les produits de base qui ont connu une majoration récemment, par exemple certaines marques de beurre, d’huile, de fromage, les œufs, les grains secs, les riz basmati, les produits surgelés, le lait pour enfants, des produits tels que les déodorants, les savonnettes et dentifrices, d’autres marques s’ajouteront à cette liste prochainement. «Ena ankor plizir prodwi ki nou finn idantifie ki pou monte. Mais nous n’allons pas le dire pour l’instant, car cela pourrait créer un panic buying, de ce fait une pénurie artificielle.»

Selon nos renseignements, le prix de la farine pourrait aussi augmenter de 20 % dans les mois à venir. Cela aura un impact sur les produits comme les gâteaux et pâtes entre autres. D’ailleurs, selon Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers (APEC), dans les mois à venir tous les produits importés indistinctement seront plus chers. L’augmentation pourait atteindre 24 %. La raison principale : toujours et encore le fret. «Avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, les bateaux sont amenés à faire un plus long trajet mais aussi le prix du carburant qui est plus élevé. Ajoutez à cela le manque de main-d’œuvre dans plusieurs pays face à la contamination des travailleurs au Covid-19.»

Liste de produits

Pour en revenir aux produits de base qui ont pris l’ascenseur, il y a la boîte de Pilchards qui coûte Rs 15 de plus, les tomate en conserve se vendent Rs 33 de plus, Rs 175 de plus pour un litre de Sunquick, Rs 30 de plus pour du sucre, Rs 9 de plus pour le fromage, Rs 32 de plus pour le sirop, Rs 15 de plus pour les saucisses, Rs 43 de plus pour le poisson surgelé et Rs 47 de plus pour le lait pour enfant. Sans oublier que depuis peu, les légumes ont aussi connu une augmentation conséquente. Rien que pour la pomme d’amour, il faut compter Rs 120 le kilo, voire plus.

Comment expliquer certaines hausses ? Jayen Chellum, pour sa part, soutient que l’inflation n’est pas causée seulement par la dépréciation de la roupie mais aussi par le Covid-19. «Il y a eu une rupture dans la chaîne d’approvisionnement : manque de navire cargo et manque de main-d’œuvre que ce soit pour le transport ou la production. Il y a aussi le prix du fret et du carburant et l’augmentation du prix des matières premières qui ne sont pas à négliger.»

Toutefois, que ce soit pour Suttyhudeo Tengur ou Jayen Chellum, il y a aussi une part de malhonnêteté de la part de certains commerçants, qui profitent de la situation actuelle pour gonfler les prix artificielle- ment à leur guise. «Quelques commerçants vendent leurs produits à des prix qui ne reflètent pas la réalité. Il est plus que temps que dans ce genre de situation, il y ait un contrôle de prix de la part des autorités surtout sur les produits de base en priorité», fait comprendre le secrétaire de l’ACIM. De son côté, le président de l’APEC est d’avis que la Consumer Protection Unit est trop faible comme régulateur. «Elle manque de moyens et de ressources pour le moment.»