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Fraude immobilière: à deux doigts de réussir le coup parfait

13 avril 2022, 18:00

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Fraude immobilière: à deux doigts de réussir le coup parfait

Elle était à deux doigts de réussir son coup, à un détail près. Une habitante de Chemin-Grenier s’était fait passer pour l’unique héritière d’un couple qui est supposément décédé en Grande-Bretagne en 2018 et 2019. Elle s’était proclamée comme étant la fille légitime de ce couple, qui, en réalité, vit à Curepipe et est toujours en vie. La supercherie s’est déroulée en 2019 mais l’affaire sera appelée devant la Cour suprême le 4 mai.

L’arnaqueuse avait pris contact avec la notaire Vedita Devi Peerun dans le but de vendre une portion d’un terrain vague d’une superficie de 563 mètres carrés, situé à Petite-Marie, à Flic-en-Flac. Elle avait présenté son acte de naissance à la notaire et le document en question mentionnait bien le couple comme son père et sa mère, soit les propriétaires dudit terrain que l’arnaqueuse avait mis en vente.

Elle avait également produit à la notaire les certificats de décès du couple, ainsi qu’un affidavit de succession et informé cette dernière qu’elle avait hérité de cette portion de terrain. Le prix de vente de cette propriété était estimé à Rs 3 800 000. L’acte de vente avait été conclu devant la notaire le 12 septembre 2019.

La notaire lui avait remis un chèque de Rs 3 610 000 le même jour. Elle l’a déposé dans sa banque. Mais l’acte de vente n’avait pas encore été enregistré auprès du Conservator of Mortgages. Lors d’une rencontre au bureau de la notaire, l’arnaqueuse lui a confié qu’elle résidait en Grande-Bretagne. Mais son accent l’a trahie. La notaire a eu l’impression qu’elle ne parlait pas comme quelqu’un vivant en Grande-Bretagne.

Sans tarder, la notaire a demandé à son clerc d’entreprendre des démarches auprès de l’état civil pour obtenir l’acte de naissance de la vendeuse. Dans l’après-midi du 13 septembre 2019, il a reçu un nouvel acte de naissance de l’arnaqueuse. C’est alors que le pot-aux-roses a été découvert. Après un examen minutieux de ce certificat de naissance, il a été établi que le premier document soumis par l’arnaqueuse était faux. Et le couple en question n’était ni le père ni la mère de cette habitante de Chemin-Grenier.

La notaire a immédiatement alerté la banque pour l’informer de cette escroquerie. La notaire a découvert que le couple en question est toujours en vie et que l’affidavit de succession était aussi faux. L’affaire a été aussitôt référée à la police.

Le juge en référé a émis un ordre d’injonction intérimaire interdisant à la banque de permettre à l’arnaqueuse de faire un retrait de Rs 3,6 millions qui avait bien été créditées au nom de celle-ci. Presque trois ans plus tard, l’arnaqueuse sera jugée. La notaire a retenu les services de Mᵉ Sunjiv Soyjaudah, avocat, et Mᵉ Preetam Chuttoo, avoué.