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Meurtre de Michaela Harte-Mcareavey: l’intrigante arrestation 11 ans après

2 avril 2022, 18:00

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Meurtre de Michaela Harte-Mcareavey: l’intrigante arrestation 11 ans après

Les empreintes sur la carte magnétique et sur une serviette de la chambre d’hôtel, de même que la version d’un ancien collègue, qui avait affirmé avoir vu Dassen Narayanen se diriger vers la chambre du couple Michaela Harte/John McAreavey. Ce sont là les éléments qui ont mené à une nouvelle arrestation de l’ancien vigile de l’ex hôtel Legends, plus de 11 ans après ce drame.

L’équipe de la Major Crime Investigation Team du Sud, menée par l’ASP Ghoorah, a procédé à l’arrestation de Dassen Narayanen, mardi. Selon les enquêteurs, il y aurait de nouveaux éléments contre cet ancien vigile de de l’ex-hôtel Legends où l’Irlandaise Michaela Harte McAreavey a été tuée lors de sa lune de miel, en 2011. Sauf que la preuve dont ils parlent est, en fait, l’Acide Désoxyribonucléique (ADN) de Dassen Narayanen, retrouvé sur la carte magnétique de la chambre du couple Harte/Mc Areavey et sur une des serviettes, qui se trouvait dans la chambre. Il y a aussi la version d’un ancien collègue, qui a affirmé avoir vu le suspect prendre la direction de la chambre du couple.

Depuis la première arrestation de Dassen Narayanen en 2011 et son acquittement subséquent en 2013, il suit des traitements pour dépression. Traduit en cour, mercredi, Dassen Narayanen répond d’une accusation de complot pour commettre un vol et non pour complot pour meurtre.

Selon des recoupements d’informations, les enquêteurs soupçonnent que Dassen Narayanen aurait volé la carte magnétique pour la remettre à l’un des protagonistes déjà arrêtés dans l’affaire. Sauf qu’en 2011, l’ancien vigile avait déjà expliqué qu’il avait remis la carte magnétique aux valets de chambre pour le nettoyage. Quant à la serviette, Dassen Narayanen avait affirmé avoir entendu des appels au secours provenant de la chambre du couple et qu’il s’y était rendu et avait remis la serviette à John McAreavey lorsqu’il a découvert le corps inerte de son épouse dans la baignoire. Il s’est expliqué par rapport aux nouvelles preuves que détiennent les enquêteurs de la MCIT. Le suspect sera à nouveau traduit en cour le mardi 5 avril.

Me Dick Ng Sui Wa, avocat de la famille Harte/ Mcareavey : «laissons la police travailler»

Sollicité pour un commentaire après la nouvelle arrestation de Dassen Narayanen, l’avocat mauricien de la famille Harte/McAreavey, Me Dick Ng Sui Wa, a déclaré laisser la police faire son travail. «Il est trop tôt pour tirer des conclusions.» Les Harte ont appris la nouvelle de l’arrestation de l’ancien vigile de l’ex-hôtel Legends à travers la presse étrangère et ils ont aussitôt contacté Me Ng Sui Wa. Cependant, les proches de la défunte en Irlande ne veulent pas interférer avec l’enquête policière.

La presse étrangère en parle

Ce drame est suivi de très près depuis 2011 par la presse étrangère. Onze ans après, l’arrestation de l’ancien vigile est mentionnée dans la presse étrangère comme un élément d’espoir pour la famille.

Arrestation de Dassen Narayanen │ Krishna, son frère cadet : «La police inn faire malhonnête ar li»

Cela fait bientôt dix ans que Dassen Narayanen suit des traitements psychiatriques à l’hôpital SSRN. «Post traumatic stress disorder with severe depression avec 60 % d’incapacité. Il est sérieusement handicapé et ne peut reprendre le cours normal de sa vie», c’est ce qu’indique son rapport médical. Il perçoit une pension de l’État depuis dix ans.

La famille Narayanen ne s’attendait pas à ce que Dassen soit à nouveau arrêté mardi. La police a débarqué chez eux ce jour-là et les membres de la famille allèguent que les policiers leur auraient dit que Dassen Narayanen percevrait la somme de Rs1 million de John McAreavey s’il coopérait. «Zot inn dire li pou kapav fer so l’avenir are sa cas-la», dit Krishna Narayanen. Ce dernier raconte que la police a emmené son frère vers 8 heures au bureau de la MCIT. «Les policiers nous ont dit qu’ils auront besoin de lui pour une petite enquête. À aucun moment, ils n’ont mentionné qu’il était en état d’arrestation. Ils ont promis de le ramener après. Cela n’a pas été le cas. Zot inn faire malhonnête are li.»

Depuis l’affaire Harte, la famille est complètement traumatisée. Krishna Narayanen, qui a 23 ans, ne travaille pas. Il dépend financièrement de sa mère pour sa survie. «Dassen a perdu le goût de vivre depuis cette affaire en 2011. La fille qu’il aimait depuis sept ans et avec laquelle il allait faire sa vie, l’a quitté et leur projet de mariage est tombé à l’eau. Celle-ci a refait sa vie avec un autre homme.»

Krishna Narayanen dit ne pas pouvoir travailler car il doit veiller sur son frère. «Li pa facile Madame, nous miser. Nous pena enn bon toit lors nou la tete. Dassen pas causer mem ek li pa kapav travail. Li suivre traitement l’hôpital et tous les trois semaines, li al so rendez-vous. Se à peine si nous tanne li causer. Sa case la inn ranne mo frere fou. Sak fois ki linn saye travay depi sa, linn tom malade.»

Depuis mardi, les Narayanen vivent dans l’angoisse. «Ma mère est tombée malade après son arrestation. Nous sommes stressés car Dassen doit prendre des antidépresseurs tous les jours. Avant zafer Harte, mo frer ti kontan travay ek soigne so fami. Zordi li pa travay ek li bisin viv lor medsinn. Pa enn la vie ça.»

John McAreavey:

«Je suis tenu informé de l’évolution de la situation par mon équipe juridique à Maurice et je ne souhaite pas faire d’autres commentaires à ce stade.»

Me Vikash Teeluckdharry : «Il n’y a pas de nouveaux éléments dans l’enquête»

Pourquoi, après que son affaire a été rayée en cour en 2013, la MCIT revient à la charge et arrête à nouveau votre client sous la même accusation qu’en 2011 ?

L’accusation de complot pour vol a déjà été rayée en cour en 2013 mais cette fois, la police m’a fait croire qu’il y avait un développement majeur. Les policiers m’ont dit qu’il y a de nouvelles preuves et de nouvelles circonstances. Au cours de l’interrogatoire de mon client mardi, ils lui ont lu l’enquête qu’il avait donnée, il y a 11 ans. J’ai donc compris qu’il n’y avait rien de nouveau. Les policiers nous ont donné une fausse impression.

Est-ce que l’équipe de la MCIT est en présence de traces d’ADN de votre client dans la chambre ?

Ces échantillons datent de 2011 et les questions ont déjà été posées à ce sujet en cour. Je ne comprends pas pourquoi les policiers reviennent à la charge avec les mêmes éléments. Il n’y a rien de nouveau. Si ce n’est pas le vigile, qui accourt lorsqu’il y a un problème dans l’établissement, qui d’autre doit venir pour porter secours à quelqu’un ayant besoin d’aide ? S’il est venu toucher la victime pour voir si elle était encore en vie, c’est évident que son ADN sera présente sur la défunte.

Pourquoi l’accusation de complot pour commettre un vol a-t-elle été à nouveau formulée contre votre client ?

Mon client a été arrêté par la MCIT. Depuis quand la MCIT enquête sur un vol ? Je préfère que les policiers soient francs et disent qu’ils enquêtent sur un crime et non sur un vol.

Est-ce qu’un cas de vol avait été rapporté par l’époux de Michäela Harte?

Depuis le temps que je défends mon client, personne, pas même l’époux de la victime, John McAreavey, n’a rapporté un vol à la police. Est-ce qu’il y a eu vol de devises étrangères, de bijoux ou d’objets de valeur dans la chambre de la victime ? Je ne le crois pas. Quelle preuve détient la police pour venir dire que mon client fait partie d’un complot ? Je ne comprends pas ce que font les policiers. En 2011, l’enquête de mon client avait été faite sous pression, Against judges rule. La police n’a pas trouvé opportun d’enquêter sur l’allégation de brutalité policière faite par mon client. Depuis plus de dix ans, mon client suit des traitements pour dépression. J’avais même porté plainte à l’Independant Police Complaints Bureau mais il n’y a jamais eu de suite.