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Avis de fortes pluies: les parents «trouv zekler»

27 mars 2022, 16:30

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Avis de fortes pluies: les parents «trouv zekler»

Cette semaine, un énième avis de fortes pluies a entraîné un nouveau congé forcé pour les élèves. Suivant cette ‘prévision’ météorologique, les écoles sont restées fermées. Mais pas les bureaux des parents. Pour beaucoup d’entre eux, ces imprévus créent chamboulements, détresse et réorganisation. Récit

Après le lundi 14 mars, mardi 22 mars. Deux jours de fermeture d’écoles à une semaine d’intervalle. À qui la faute ? Les fortes pluies prévues par la station météorologique de Vacoas. Mardi, pourtant, c’est un soleil de plomb qui rayonnait sur la majeure partie de l’île. Les parents, eux, sentent monter les foudres de la colère.

Pour plusieurs d’entre eux, ces congés forcés sont synonymes de cassetête et de réorganisation totale, en fonction de leur travail. «Ma fille fréquente une école spécialisée. Étant employée dans une fi- lière technique, je suis obligée d’être présente physiquement à mon poste. Nous ne sommes que toutes les deux. Je n’ai trouvé aucun proche pour la garder en dépit de maintes tentatives. C’était la catastrophe. J’ai senti ma tension monter d’un coup», confie Vidya, 38 ans. Finalement sa voisine l’a dépannée durant ces deux jours sans école.

Depuis ces dernières années, constate Sheik, un père de famille 44 ans avec une fille de cinq ans et un fils de six ans, le changement climatique et les approximations météorologiques impactent sur la vie scolaire. «Évidemment, nos enfants en sont affectés car il n’y a pas d’école suivant les avis de fortes pluies sans compter les fermetures et réouvertures liées à la pandémie. C’est un problème quand les enfants doivent rester à la maison.» Pourquoi ? Selon lui, comme ces derniers sont férus de technologie, ils trouveront le moyen de regarder des dessins animés sur leurs ordinateurs ou tablettes au lieu de se concentrer sur les programmes éducatifs ou ceux proposés par l’école. Ce qui nécessite plus de rigueur et de surveillance des petits.

Comment s’yprend-il face à ces imprévus ? «Il y a leur grand-mère à la maison mais elle ne peut guère les surveiller étant donné qu’ils sont remplis d’énergie ! Mon épouse, qui est dans le management, ne peut basculer en télétravail. Dès qu’un avis de fortes pluies est émis et que les écoles restent fermées, elle doit essayer d’obtenir un congé, ce qui est difficile. Vous imaginez ce que cela donne si plusieurs congés forcés surviennent pour les élèves en un mois ?» Sheik, lui, travaille dans la finance, en présentiel et à distance en alternance. Mais les jours sont fixés selon les modes. Heureusement qu’étant donné la flexibilité de son employeur, il essaie de s’arranger. Cela dit, il lui faut combiner travail et assurer l’activité scolaire des enfants. «Parfois, des urgences au bureau surviennent. Il a fallu quitter les petits à la maison et faire le suivi par téléphone. Quand je parle à leur grand-mère, elle me dit qu’ils font du désordre et mettent la télévision à fond», affirme-t-il. Il plaide en faveur d’une formation ou on-the-job training avec Météo France pour une meilleure utilisation des méthodes afin d’améliorer les prévisions météorologiques.

Pour Charbelle, mère d’une fille de 5 ans et employée dans l’événementiel et les voyages, la réorganisation est de mise. «Certaines fois, je travaille à la mai- son et d’autres, au bureau. Si j’ai des réunions durant la journée, je dois déposer mon enfant chez une autre personne, notamment chez ma maman», explique-t-elle. Hélas, cela nécessite des réveils très tôt et de tout préparer. «S’il y avait de la pluie, cela irait. Mais souvent, on se retrouve avec du soleil. Si je suis à la maison et que je n’ai pas beaucoup de réunions, ce qui arrive très rarement, là mon enfant reste avec moi», ajoute-t-elle. Selon elle, la petite ressent aussi ces fermetures inopinées. «Ma fille est perturbée. Elle se réveille à six heures du matin et voit qu’il y a du soleil. Aussi, elle veut partir à l’école et ne comprend pas pourquoi l’établissement est fermé», confie-t-elle.

Quant à Sharmila Rutton, mère de Theevan, bientôt 11 ans et dyslexique, qui exerce en alternance en télétravail et au bureau dans l’administration, elle soutient que celui-ci fait du home schooling en cas d’avis de fortes pluies et de fermeture scolaire. «Ce n’est pas un souci majeur quand j’exerce de la maison. Cela dit, lorsque je dois me rendre au bureau, je le confie à ma belle-sœur qui n’habite pas loin de chez moi. Je trouve toujours une solution», relate-t-elle. Pour elle, il faut systématiquement s’organiser. «Si on pouvait avoir des prévi- sions météorologiques en avance, cela donnerait le temps aux parents de se préparer en conséquence», conclut-elle.

En attendant, les avis de fortes pluies continent à faire la pluie et le beau temps.