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Italie: après le naufrage, l'inconnue Roberto Mancini

25 mars 2022, 16:44

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Italie: après le naufrage, l'inconnue Roberto Mancini

«On va voir...» Roberto Mancini s'est donné quelques jours avant de dire s'il va rester à la barre de l'équipe d'Italie, contrainte de se réinventer de nouveau après le naufrage jeudi contre la Macédoine du nord, la privant de Mondial pour la deuxième fois de suite.

Malgré le soutien de son capitaine Giorgio Chiellini et du président de la Fédération italienne Gabriele Gravina et malgré un contrat confortable jusqu'en 2026, l'homme de la "renaissance" des Azzurri, devenus champions d'Europe l'été dernier après avoir déjà été mis au ban du grand monde en 2018, n'a pas caché que le coup est rude.

«Comme la victoire de juillet a été je pense la plus belle chose que j'ai connue au niveau professionnel, celle-ci est la plus grande désillusion» ,-t-il souligné, à chaud, après la défaite surprise contre la Macédoine du nord (1-0) en demi-finale de barrage.

«Quand on perd, on doit subir et rester silencieux... Je me sens responsable, quand on perd c'est toujours l'entraîneur le premier responsable, j'en souffre», a ajouté le technicien de 57 ans, arrivé à la tête de l'Italie il y a quatre ans sur les ruines de la non-qualification pour le Mondial-2018, après une défaite, en barrage déjà, contre la Suède.

Chiellini, pas moins déçu à 37 ans de voir partir en fumée son rêve de jouer une dernière Coupe du monde, a toutefois rappelé à quel point Mancini était "essentiel à cette équipe d'Italie".

 Record d'invincibilité 

Le président Gravina, présent aux côtés du sélectionneur pendant la conférence de presse d'après-match à Palerme, a lui aussi "souhaité" qu'il «dépasse rapidement cette élimination et retrouve l'énergie parce qu'il a un engagement avec nous».

Le "Mancio" a signé l'an dernier une prolongation de contrat jusqu'en 2026, date de la prochaine Coupe du monde pour l'Italie désormais, en récompense du patient travail de reconstruction lancée après le départ de son prédécesseur Gian Piero Ventura, emporté par l'"apocalypse" de 2017 contre la Suède.

A la barre d'une Nazionale blessée, l'ex-attaquant de la Sampdoria, accompagné de son fidèle Gianluca Vialli, avait su redonner confiance aux joueurs et révolutionner le jeu italien, en portant son attention sur la maîtrise du ballon et le mouvement vers l'avant plutôt que sur le seul aspect défensif, le point fort depuis des générations.

 

Cette "renaissance" a été couronnée par un record d'invincibilité pour une nation (37 matches sans défaite entre septembre 2018 et octobre 2021) et surtout le titre de champion d'Europe. Mais il n'a pas échappé à la "tradition" qui veut que les années suivant des succès en Italie (1982, 2006) sont souvent difficiles.

Fabio Cannavaro cité 

L'ex-entraîneur de l'Inter Milan et Manchester City, aux costumes impeccables et au regard perçant sous sa mèche grise, a perdu un peu de sa magie -- certains disent de sa chance -- ces derniers mois, notamment pour renouveler une attaque à la peine.

Il a notamment maintenu une confiance aveugle aux champions d'Europe, même quand ils semblaient un peu fatigués, comme par exemple Lorenzo Insigne, transparent contre la Macédoine du nord.

Au vu de ses résultats, il est toutefois peu probable de voir s'ouvrir un procès de Mancini, au lendemain de cette humiliation historique -- c'est la première fois que l'Italie quadruple championne du monde va rater deux Coupes de monde de rang --.

La décision dépendra donc largement de l'intéressé et des éventuelles envies qu'il pourrait avoir de renouer avec un club, sachant que le calendrier de la Nazionale s'est désormais bien allégé: après le match de consolation prévu contre la Turquie mardi, l'Italie disputera les qualifications pour la Ligue des nations en juin et septembre et doit rencontrer l'Argentine le 1er juin à Wembley pour un duel entre le champion d'Europe et le champion d'Amérique du sud.

 

En cas de départ, la Fédération aurait déjà en tête des noms, selon les médias italiens: le champion du monde 2006 Fabio Cannavaro apparaît comme un premier choix, mais la Gazzetta dello Sport cite aussi Carlo Ancelotti, si l'actuel entraîneur du Real Madrid voulait enrichir son CV déjà enviable d'un poste de sélectionneur.