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MTCSL: l’«acting CEO» Tuckmansing lâche les rênes

22 mars 2022, 15:00

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MTCSL: l’«acting CEO» Tuckmansing lâche les rênes

Rien ne va plus entre le top management de MTC Sports & Leisure (MTCSL) et son actionnaire, le Mauritius Turf Club (MTC). L’acting CEO de MTCSL, Jérome Tuckmansing, qui avait pris les rênes en attendant un suppléant, a décidé de mettre pied à terre. Sa démission prendra effet en mai. En cause, plusieurs décisions du board du MTC, qui ne seraient pas au goût de certains au MTCSL, dont Tuckmansing.

Ce dernier a soumis sa démission au board de MTCSL, avec un préavis de deux mois. Jérome Tuckmansing, selon un officiel de MTCSL, n’était plus sur la même longueur d’onde que le MTC depuis un moment. Outre le basculement d’une dette de Rs 63 M sur l’ardoise de cette instance, cela, malgré de nombreuses tentatives de négociation, MTCSL – une compagnie publique – se retrouve à devoir jongler avec le basculement éventuel du paiement de la pension des employés à hauteur de Rs 200 M sur ses comptes. «C’est la goutte qui a fait déborder le vase», explique-t-on.

«On a l’impression que tout est mis en oeuvre pour alourdir les jambes de MTCSL», avance un membre du management. Car, au-delà de cette difficulté, dans la pratique, «le management de MTCSL a des responsabilités légales au vu du statut de la compagnie».

Le Chief Finance Officer du MTC jusqu’à l’année dernière, Tuckmansing s’est vu offrir le poste de CEO de MTCSL lorsque l’ancien CEO du MTC, Mike Rishworth, a annoncé son départ. Cela, en marge du succès de la paire De Spéville-Giraud lors des dernières élections générales annuelles. Ce qui, en somme, traduisait la défaite de l’ancien président Kamal Taposeea et de sa politique, plus encline à une entente avec le gouvernement.

Fait important : Rishworth avait été embauché par Taposeea en premier lieu. Vint alors, sous la pression de l’État, en vue de se conformer à la loi, la mise en place de MTCSL, où Tuckmansing devait officier en tant que CEO.

Les choses n’ont toutefois pas tardé à tourner au vinaigre entre ce dernier et le président du MTC, Jean-Michel Giraud. En cause : des directives qu’avaient données le CEO à tous ceux qui intervenaient dans l’émission Faites Vos Courses. Qui plus est, plusieurs incidents sont survenus lorsque certains administrateurs du MTC n’ont pas été invités à des réunions. Ou encore lorsque certaines déclarations à la presse touchant les finances du MTC/MTCSL avaient été faites, allant à l’encontre des conclusions de la présidence du MTC.

Si l’aventure aurait dû se terminer dès décembre 2021 pour Tuckmansing, le management de MTCSL, à travers son chairman, Denis Doger de Speville, dont le soutien à son CEO n’a pas failli jusqu’ici, avait formulé le désire qu’il soit maintenu à son poste, aussi longtemps, du moins, qu’un suppléant ne serait pas trouvé. Un appel à candidatures a été lancé, mais sans succès. On ne s’est pas bousculé au portillon pour ce poste, sans doute, estime un officiel de la Horse Racing Division (HRD), en raison «des tribulations entre les partenaires du giron au sein-même du Champ-de- Mars et par extension avec la Gambling Regulatory Authority et la HRD».

Sinon, le délai pour la soumission des documents financiers de MTCSL, pour l’obtention du permis de racing organiser, a été étendu jusqu’au 25 mars par la HRD. Il nous revient qu’un shareholder loan, vis-à-vis du MTC, étant l’unique actionnaire du MTCSL, a été obtenu pour pallier la dette de Rs 63 M dans les comptes de MTCSL. «Là encore, MTCSL est en danger si d’aventure son actionnaire, le MTC, demande un remboursement immédiat hypothétique dans le futur», précise-t-on.

Rien n’a, par contre, transpiré au sujet qu’une quelconque solution à la problématique de la pension. Quant au leasing agreement entre le MTC et MTCSL, celui-ci se ferait aussi attendre. Il s’agit d’un cadre légal sur contrat stipulant la disposition des infrastructures du MTC au MTCSL.

La rédaction a tenté d’avoir une réaction de Jean-Michel Giraud, président du MTC, mais nous attendons toujours sa réponse.