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Invasion Russe en Ukraine: Kevin Allagapen et les siens enfin réunis

15 mars 2022, 17:03

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Invasion Russe en Ukraine: Kevin Allagapen et les siens enfin réunis

Il est «bien kontan» d’être rentré au pays. Kevin Allagapen, sa fiancée et son fils ont foulé le sol mauricien hier. Finis les bombardements, les nuits froides et l’incertitude qui rythmaient leurs derniers jours en Ukraine. Désormais en sécurité, ils respirent enfin.

Soulagement pour Kevin Allagapen et sa famille. Après plusieurs nuits blanches, Kevin, Tatiana et leur fils de trois ans, Joey, sont enfin arrivés à Maurice, hier, sur le vol d’Emirates, qui a atterri aux alentours de 9 h 30. En effet, à la suite des attaques militaires menées par les Russes en Ukraine depuis le 24 février, des milliers de personnes ont été obligées d’être rapa- triées dans leurs pays respectifs. Kevin Allagapen, qui en fait partie, et sa petite famille devaient quitter la Pologne samedi pour ren- trer au pays dimanche matin. Cependant, le vol a été reporté au lendemain en raison d’un problème technique. L’express est allé à sa rencontre à son domicile, à St-Julien-d’Hotman.

D’emblée, ce père âgé de 36 ans, ému, a le cœur rempli d’amour pour tous les Mauriciens d’ici et ailleurs qui ont prié pour lui, afin qu’il rentre sain et sauf dans son pays natal. Assis sur un canapé, vêtu d’un t-shirt et d’un short, Kevin respire à nouveau. Pas de bombardements, ni de vêtements froids.

«Ce que nous avons vécu dans la réalité, vous l’aurez certainement vu dans les films. Moi, étant un homme courageux et fort, je n’ai jamais eu aussi peur dans le passé. Mais pas la peur de mourir, mais la peur de ne pas pouvoir assez protéger ma famille.» Il a récolté le fruit de tous ses efforts.

© Aurelio Prudence.

Il passait des nuits sans manger. Notre compatriote a voulu se sacrifier pour garder de la nourriture pour sa fiancée et leur fils. Le peu d’argent qu’ils avaient en poche, ils voulaient le garder pour le reste de leur parcours. Parce que tout était incertain à un moment donné.

«Nous nous sommes beaucoup hydratés pour pouvoir tenir le coup. La partie la plus difficile était pour mon fils. Un garçon de trois ans qui demande : ‘what’s going on dad?’. Il était traumatisé», déclare notre interlocuteur, enfant unique de ses parents, qui ne cesse de répéter combien il est reconnaissant envers le peuple mauricien et aux compatriotes d’Ukraine et de Pologne qui les ont énormément aidés.

De plus, puisqu’ils sont maintenant loin de la guerre, le jeune homme entame désormais les démarches à entreprendre pour se marier à Maurice avec Tatiana. Il nous a dit qu’en Ukraine, le processus de mariage est très compliqué et qu’il faut un an ou plus pour que tous les documents soient finalisés. C’est pour cette raison qu’il n’est pas encore marié. Mais il a pu déclarer son fils en Ukraine.

© Aurelio Prudence

«Je vais commencer mes démarches très prochainement, pour que tout soit légal. Et je veux tout recommencer avec ma petite famille. Je venais de construire notre maison en Ukraine. Mais avec l’invasion russe, je ne sais pas ce qui va se passer dans le futur», explique le pâtissier, qui travaillait sur un bateau de croisière.

Aide morale et financière

De plus, Kevin a confirmé que son visa était en règle. «Si mon visa n’était pas en règle, je ne serais pas ici avec ma famille aujourd’hui. C’est grâce à l’aide du gouvernement mauricien, l’ambassadrice de Maurice en Allemagne, Christelle Sohun, et de l’ambassadeur de Maurice à Moscou, Chandan Jankee, que nous sommes sains et saufs aujourd’hui. Ils m’ont énormément aidé, moralement et financièrement. Ce sont eux qui ont payé nos billets pour Maurice», dit-il d’une voix émue.

Rappelons que l’histoire de Kevin est devenue virale sur les réseaux sociaux après qu’il a posté une vidéo. Sa famille et lui ont quitté leur domicile le jeudi 24 février, après la première attaque. Dans la vidéo, il était avec sa fiancée, Tatiana, et leur fils. Ils ont marché des kilomètres et des kilomètres dans la neige froide pour se réfugier dans un bunker souterrain, pour se protéger, à Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine. On entendait clairement les bombardements. Les Mauriciens ainsi que les autorités concernées ne sont pas restés insen- sibles à l’appel de détresse de Kevin.