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Première: l’élection du «Medical Council» attire 49 candidats

11 mars 2022, 18:00

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Première: l’élection du «Medical Council» attire 49 candidats

Pour la première fois depuis la constitution du Medical Council of Mauritius (MCM), en 1991, les élections du conseil, prévues le 19 mars, ont attiré un nombre record de candidats, soit 49. Des observateurs du domaine médical, qui rêvent d’un conseil constitué d’élus compétents et impartiaux, ne comprennent pas un tel engouement et vont jusqu’à comparer la campagne menée par les candidats en lice aux élections générales. Le 19 mars, les membres du Conseil de l’ordre des médecins sont appelés à renouveler leur board en votant pour huit médecins du secteur public – quatre généralistes et quatre spécialistes – et six médecins du secteur privé – trois généralistes et trois spécialistes – ayant 15 ans de service à Maurice. 

Un médecin ne comprend pas cette différence entre le nombre de médecins du secteur public et du privé. «Pourquoi une telle injustice ? Est-ce pour avoir le dessus tout le temps ? Car le Medical Council est un bouledogue édenté», fait ressortir une praticienne. Un autre médecin qui suit aussi de près le déroulement de la campagne l’apparente à celle des élections générales. «Une dizaine de groupes se sont constitués. Il y a d’abord ceux regroupant les généralistes et le clan des spécialistes.» À l’en croire, dans lesdits groupes, il y a des sous-groupes réunissant, par exemple, les praticiens ayant étudié la médecine en Chine ou encore ceux qui ont étudié en Europe de l’Est. «Il ne manque que des emblèmes et des couleurs comme les partis politiques», déclare-t-il, en rappelant qu’à l’élection ayant porté à la présidence du MCM, l’actuel ministre de la Santé, un groupe de médecins se faisait appeler Chapo, et que leur signe distinctif était le port d’un chapeau. «C’était folklorique», dit-il. 

«Communalisme et noubanisme» 

Certains groupes menant campagne se sont déjà empressés de faire valoir leur proximité avec des membres du gouvernement du jour. Est-ce que cela n’a pas toujours été le cas à chaque élection du MCM ? «Oui», réplique-t-il. «Mais aujourd’hui, c’est devenu plus flagrant, comme si que c’était presque normal. Le communalisme et le noubanisme sont plus exacerbés», ajoute ce praticien. En sus d’un représentant du Parquet, le conseil comprend six autres personnes, des non-initiés, nommés par le ministre de tutelle. Un médecin rappelle qu’en novembre 2020, l’un d’eux était Arno Santio Calou, plus connu comme Ton Rolo, ancien animateur d’émissions humoristiques sur Radio Plus. Un des médecins qui passait devant un comité disciplinaire aurait été agacé par les questions de Ton Rolo au point de lui demander ce qu’il en savait et s’il était médecin. 

Si dans le passé, ces élections se déroulaient dans un seul bureau de vote, un collège d’État, cette fois, le vote est décentralisé et aura lieu dans cinq bureaux différents dans le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest et à Port-Louis. «La dernière fois, les médecins ont été acheminés au centre de vote par autobus. Il ne manquait que le briyani», souligne un médecin. Pour un autre vieux praticien, tout cela relève «d’une tentative d’accaparement du Conseil de l’ordre des médecins. Ces élections sont une farce. On foule aux pieds la compétence, la méritocratie.» À ce rythme-là, il prédit qu’il y aura beaucoup d’abstentions.