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Présidentielle: Macron en campagne malgré la guerre en Ukraine

7 mars 2022, 15:11

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Présidentielle: Macron en campagne malgré la guerre en Ukraine

 

Emmanuel Macron délaisse quelque peu la guerre en Ukraine le temps d'effectuer son premier déplacement de candidat lundi, le jour où le Conseil constitutionnel doit officialiser la liste de ses rivaux pour le premier tour le 10 avril.

Le désormais président candidat n'ira pas très loin : il est attendu en fin d'après-midi dans la région parisienne, à Poissy, pour «une conversation avec les habitants», son premier déplacement depuis l'officialisation de sa candidature à la présidentielle jeudi dernier.

M. Macron devait également recevoir lundi matin des élus locaux et soutiens à son siège de campagne à Paris.

A 34 jours de la présidentielle, Emmanuel Macron, qui est largement en tête des intentions de vote selon les sondages et donné gagnant au second tour, est happé par la guerre en Ukraine. Le président a lui-même prévenu qu'il ne pourra pas faire campagne comme il l'aurait "souhaité".

Selon le patron de LREM Stanislas Guerini, il profitera cependant «de tous les interstices» de l'agenda international «pour aller à la rencontre des Français», un peu à l'image du "grand débat" qu'il avait lancé au plus fort de la crise des "gilets jaunes".

La guerre en Ukraine reste toutefois omniprésente dans la campagne présidentielle.

M. Macron s'est ainsi encore entretenu dimanche avec le président russe Vladimir Poutine, lui demandant de garantir l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils fuyant le conflit, ce que l'armée russe a promis de faire lundi.

La France a insisté lundi sur la nécessité pour la Russie de «respecter le droit international» en Ukraine, a indiqué l'Elysée.

Les adversaires du président sortant sont eux contraints de se positionner non sans contorsions.

 

«Stop à la guerre»

 

Confronté à de vives critiques pour ses positions prorusses, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, en meeting dimanche à Lyon, a dit «stop à la guerre, stop à l'invasion de l'Ukraine», et a plaidé pour une France "non alignée" qui «n'accepte pas un ordre du monde dans lequel il y aurait d'un côté l'Otan et de l'autre un bloc russe» et chinois.

Ce qui lui a valu les foudres du candidat écologiste Yannick Jadot qui s'en est pris lundi aux "complaisances" de M. Mélenchon et à sa "capitulation" vis-à-vis de Vladimir Poutine, l'accusant de "discours grandiloquents" visant à masquer ses positions.

La socialiste Anne Hidalgo et M. Jadot, qui a aussi appelé Emmanuel Macron à "imposer à Total le retrait de la Russie", étaient présents à la grande manifestation parisienne de samedi pour l'Ukraine, critiquant l'opposition de M. Mélenchon à la livraison d'armes aux Ukrainiens.

Le candidat des Insoumis est en tête des intentions de vote à gauche.

Eric Zemmour, qui a reçu le soutien dimanche de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, est lui aussi pris à partie pour son tropisme prorusse.

Ce weekend, il a été à nouveau mis en difficulté après la révélation par Le Monde et le JDD de liens avec l'ex-président de la Compagnie des chemins de fer russes Vladimir Iakounine. Ses propos sur l'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne plutôt qu'en France ont également suscité des remous, y compris au sein de son entourage.

A un peu plus d'un mois du premier tour, il reste un dernier point d'incertitude à lever: seront-ils onze ou douze candidats, comme en 2017, à concourir le 10 avril ?

Il sera levé à midi par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius qui doit annoncer qui sont les candidats ayant reçu les 500 parrainages d'élus d'au moins 30 départements nécessaires pour se présenter.

L'incertitude demeure quant à la qualification du candidat d'extrême gauche Philippe Poutou (NPA) qui en disposait de 439 au dernier décompte officiel jeudi mais qui a assuré vendredi à l'AFP avoir franchi le seuil.

Déjà dans les starting-blocks, de la droite vers la gauche: Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête!), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Valérie Pécresse (LR), Emmanuel Macron (LREM), Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (écologiste), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Fabien Roussel (PCF), Jean Lassalle (Résistons!) et Nathalie Arthaud (LO).