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Adhérents du MSM: entre attente et conviction ?

18 février 2022, 15:30

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Adhérents du MSM: entre attente et conviction ?

Dans l’opinion publique, celui qui quitte un parti politique de l’opposition pour adhérer à un parti qui est au pouvoir est souvent qualifié de transfuge de «vender» ou de ce nouveau qualificatif très à populaire, ces temps-ci : «chatwa». Peut-on les placer tous dans le même panier ? Un exercice effectué auprès de quelques-uns des adhérents du Mouvement socialiste militant (MSM) nous pousse à croire, du moins si on les croit sur parole, qu’ils ont accepté de faire le saut «sans rien attendre» et c’est surtout «par conviction politique» et ils veulent tous soutenir le Premier ministre qui, selon eux, effectue un bon travail pour le pays. Pourtant ce sont ces mêmes personnes, qui ont ouvertement critiqué le gouvernement actuel dans un passé récent. Et nous savons tous que certains qui se sont joints au MSM ont été récompensés. À l’image de Prakash Meenowa qui est à la tête du Sugar Insurance Fund Board ou encore Sanjiven Permal, qui avait atterri à la Cargo Handling Corporation (CHC), mais qui a démissionné par la suite pour des raisons mystérieuses. Il y a d’autres exemples.

Atma Bumma, tout comme dans un passé récent, Vinay Sobrun, a eu le «courage» d’expliquer publiquement, son adhésion au MSM , alors que le second a donné les raisons de son départ du Mouvement militant mauricien (MMM).

Atma Bumma l’a dit jeudi dernier et mercredi, il nous a répété qu’il est un homme d’affaires et qu’il gère bon gré mal gré son business. Cependant, il a ajouté que s’il est appelé à servir son pays selon ses compétences, il ne refusera pas. Qu’attend-il ? «Non je ne suis pas un demandeur.» Il avait été dans la direction de la MBC, il y a une vingtaine d’années en tant que nominé politique Et avec la titularisation d’Anooj Ramsurrun comme directeur général de la MBC, il y a un poste vacant. 

Vinay Sobrun a démissionné du MMM depuis septembre dernier. Six mois après, il travaille toujours à son propre compte. Interrogé, il a souligné que les dirigeants actuels du MMM sont mal inspirés de qualifier tous ceux qui ont quitté la parti de «vender». «J’ai fait un petit exercice et sur les 60 candidats du MMM aux élections de 2010, 42 ont pris leurs distances du parti. En 2014, il y avait 30 candidats du MMM et 18 se sont séparés du parti. Peut-on dire que tous ces gens ont tort ou sont des venders lalit ?»se demande-t-il.

Pour répondre à notre question, s’il attend une nomination, il nous dira que si tel aurait été le cas, il aurait approché le MSM avant les élections de 2019 quand certains de ses amis ont été récompensés.

Pratibha Bholah qui a fait un retour au bercail a été avare de commentaires. Elle nous a simplement dit que quand elle a été expulsés du PTr, elle n’a eu d’autre choix que se joindre à son ancien parti où, dit-elle, Pravind Jugnauth fait un excellent travail. Interrogée si elle n’a pas joint le MSM du fait que son époux , Hurrydeo, un ancien cadre de la National Development Unit (NDU), arrêté en 2016 sous des accusations, rejetées au niveau du judiciaire par la suite, vient de décrocher un job sous contrat à la Drain Infrastructure Company Limited, une compagnie nouvellement créée. «Non ne mélangez mon engagement politique à la profession de mon époux» dit-elle. 

Roshan Seetohul a été lui président du Parti mauricien social démocrate (PMSD). Son adhésion au MSM est quelque peu une surprise. Il nous a dit qu’il y a trois catégories de personnes. Il y a ceux qui ne font rien et qui observent, une autre qui passe son temps à critiquer et une troisième qui n’hésite pas à critiquer mais qui apprécie quand il y a du bon travail. «Je peux dire que j’appartiens à cette troisième catégorie.» Il ajoute que lors de la pandémie, surtout quand il y avait le premier lockdown, il a découvert comment Pravind Jugnauth a beaucoup œuvré pour les Mauriciens. «Je suis dans un secteur (ICT-BPO) qui s’est montré résilient. Et là je dois saluer le travail du gouvernement.»

Il a concédé que dans le passé , il a été un nominé politique sous le règne du PTr avec la collaboration du PMSD (il a travaillé à l’aéroport) et qu’il n’est pas demandeur et si jamais il reçoit une offre, il n’acceptera qu’un poste à partir de sa compétence.

C’est vrai que toutes ces personnes n’ont rien reçu jusqu’ici. L’avenir nous dira s’ils ont adhéré le MSM par conviction politique ou pour une quelconque faveur. Time will tell !