Publicité

Prix: quand le porte-monnaie chante koukouroukoukou

9 janvier 2022, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Prix: quand le porte-monnaie chante koukouroukoukou

Pendant que des cigales bien payées par nos deniers chantent (et dansent) tout l’été, les fourmis, elles, malgré leur dur labeur, ont bien du mal à joindre les deux bouts, et se trouvent fort dépourvues. À la sortie du supermarché, le porte-monnaie «tous sali». Malgré les récentes hausses, les prix continueront à prendre les escaliers, cette année.

Coup de brique sur la tête. Le prix du ciment passe de Rs 160 à quelque Rs 170 la pochette. Coup de pompe. Le prix de l’essence prend feu, passant de Rs 50,70 à Rs 55,75 le litre. Coup dur pour le moteur. Le diesel passe de Rs 37,30 à Rs 41. Coup de massue. L’argent des consommateurs fond comme du beurre au soleil quand ils vont au supermarché. Les citoyens accusent mal le coup.

Petit tour dans les rayons des supermarchés. Dans le cabas, le portefeuille n’est pas dans son assiette. Le compte en banque finira fauché comme les blés. Les prix ne feront qu’une bouchée du salaire. Au rayon des lessives, les étiquettes soidisant promotionnelles affichent entre Rs 200 et 300, selon les marques. De quoi donner envie de «pran 2 bar savon blé glissé».

Plus loin, pour le thé, on a mis le paquet question prix : Rs 206. Le maroquin chéri boit la tasse. Les prix, revus à la hausse, de 10 % environ, début décembre 2021, devraient encore augmenter d’ici fin janvier. La bouteille de jus à Rs 209,95. les courses tournent en eau de boudin. Côté fruits, quatre misérables kiwis mous et poilus, en barquette, coûtent Rs 54,90. contre Rs 49 en 2020 (NdlR, si l’on se réfère aux brochures d’avant, à la même période). Le caddie titube, manque de tomber dans les pommes.

Quelques pas plus tard, on ne sait plus sur quel pied danser. Il faut mettre de l’eau dans son vin. Serrage de ceinture oblige, les Mauriciens ont pris de la bouteille, il faut se contenter parfois d’un petit rhum quand le cyclone économique est passé par là. Histoire de ne pas être «anba seven seas» le 10 du mois.

Sur d’autres étagères, ça sent toujours autant le poisson. Le snoëk est passé à Rs 62 contre Rs 46 la barquette en 2020. Du côté des petits thons émiettés, tout ne baigne pas dans l’huile, à Rs 40 à monter. Pour s’acheter des maquereaux, il faudra bientôt faire le trottoir, se dit le for intérieur. En voyant le corned mutton, korn poussé si vous souhaitez en acheter. Fret, Covid ou pas, certains commerçants n’y vont pas avec le dos de la cuillère.

Quelques pilons de poulet à plus de Rs 250. Le mouton autrefois à Rs 100 plus sheep, est passé à Rs 340 en moyenne le morceau. Il faut se contenter du bouillon bred quand la chair est décidément trop chère. Les crevettes à Rs 250 pour les plus abordables, l’ourite et ses tentacules hors de prix, le budget nage en eaux troubles. Essayons de mettre du beurre dans les épinards.

Peine perdue. Les carottes sont cuites. Le sac de patates frôle les Rs 100 et le chou-fleur les Rs 600 (NdlA, comme en témoignent des photos postées par des internautes sur Facebook durant la semaine écoulée). On ne vous raconte pas de salade. Ce n’est pas du flan, juste la cerise sur le gâteau. C’est la fin des haricots, se dit l’aumônière. À ce train-là, la carte bancaire ne sera plus qu’un légume. Infami(n)e.

Adieu donc veau, vache, cochon, couvée, conserves, fruits, légumes, oseille. Pour le lait, il faut compter Rs 203 – promotionnellement vôtre – pour une des marques les plus prisées, contre Rs 186 en 2020. Le fromage, le beurre de cacahuète, les pâtes à tartiner, en voyant les prix, c’est la déconfiture.

Ailleurs, on «riz» également jaune. Cette denrée devrait connaître une hausse d’environ 40 % d’ici fin janvier, en raison de la mauvaise récolte dans les pays fournisseurs, dont l’Inde et le Pakistan, affirment les revendeurs. La mayonnaise ne prend pas. On se contentera d’aller se faire cuire un œuf. À Rs 111 le plateau de 18.

Histoire d’éviter de se faire plumer comme des pigeons.

Taux d’inflation globale et d’une année par rapport à l’autre de janvier 2013 à décembre 2021

SOURCE: STATISTICS MAURITIUS

Le “consumer price index” pour le mois de décembre 2021, notamment, a été publié par Statistics Mauritius le 7 janvier.

Il y est révélé notamment que le “year-on-year inflation worked out to 6.8 % in December 2021, compared to 2.7 % in December 2020. Headline inflation for the 12-months ending December 2021 worked out to 4.0 %, compared to 2.5 % for the 12-months ending December 2020”.

L’indice des prix à la consommation mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérés par leur part dans la consommation moyenne des ménages. L’indice permet de mesurer l’inflation sur une période et donc l’évolution de la valeur de la monnaie. L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Il s’agit d’un phénomène persistant qui fait monter l’ensemble des prix, et auquel se superposent des variations des prix par secteurs.