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Élections à Rodrigues: la machinerie commence à chauffer

25 décembre 2021, 22:00

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Élections à Rodrigues: la machinerie commence à chauffer

Les choses se précisent sur le plan politique à Rodrigues. Le patron de la Commission électorale, Irfan Raman, pourrait se rendre à Port-Mathurin mardi pour des réunions avec les responsables des partis politiques rodriguais ainsi que des fonctionnaires de son bureau basés dans l’île. Toutefois, en raison de la pandémie et du protocole en vigueur à Rodrigues, il doit avoir le feu vert des autorités avant de faire le déplacement.

D’ailleurs, les membres du «high powered committee» de Rodrigues sur le Covid-19 ont rencontré les principaux dirigeants des partis politiques jeudi. Le commissaire adjoint, Nicholson Lisette, ainsi que ses collègues du gouvernement régional, Franchette Gaspard-Pierre-Louis et Daniel Baptiste, ont rencontré notamment Nicolas Von-Mally et Franceau Grandcourt, respectivement leader du Mouvement rodriguais (MR) et de l’Union du Peuple de Rodrigues (UPR) jeudi. Il nous revient que le gouvernement de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) cherche le soutien de l’opposition pour rouvrir les frontières. Ils ont aussi parlé des risques qui pourraient survenir en organisant les élections régionales en ce temps de pandémie.

D’après les informations émanant de Rodrigues, ce scrutin pourrait être organisé en février prochain. L’Assemblée régionale de Rodrigues a tenu sa dernière séance le 20 décembre et d’après les dispositions de la loi, elle sera automatiquement dissoute le 11 février 2022 à moins que le président de la République annonce sa dissolution pendant les prochaines semaines pour ensuite annoncer les nouvelles élections. Quoi qu’il en soit, la campagne électorale bat son plein à Rodrigues.

Bien que le MR soit sur le terrain, Nicolas Von Mally souhaite que les élections se fassent le plus tard possible. «Je tiens à apporter une précision. Je n’ai pas dit qu’il faut renvoyer les élections régionales, j’ai dit qu’à partir de la dissolution du Parlement, il faut prendre le temps nécessaire comme prescrit dans la loi pour les organiser car avec la pandémie à Maurice, il y a un risque que le virus arrive à Rodrigues pendant les élections. Je ne veux pas avoir de morts sur ma conscience», dit-il. Le leader du MR a toujours insisté que son parti se présentera seul aux élections régionales et prochainement, il présentera de nouveaux adhérents à la presse.

Nicolas Von-Mally n’entendra certainement pas l’appel de Franceau Grandcourt qui propose que les «gens» de l’opposition se rallient à son parti. «Si des partis de l’opposition épousent la philosophie de l’UPR pour développer l’île Rodrigues, ils sont les bienvenus», préciset- il. L’UPR est très active sur les réseaux sociaux diffusant ses réunions et autres visites. En revanche, Johnson Roussety, le leader de l’autre parti de l’opposition, le Front Patriotique Rodriguais (FPR), est toujours en Australie. Pour cause du décalage horaire, il a été difficile de lui parler. Les membres de son parti, insiste-t-on, animent des réunions en marge des prochaines élections. Le PMSD Rodrigues avait conclu un accord de principe avec le FPR pour une éventuelle alliance. Toutefois, il nous revient qu’il pourrait avoir des développements au sein du PMSD Rodrigues prochainement.

Cependant, c’est au sein de l’OPR qu’il faudra espérer à un changement historique. Leur leader, Serge Clair, ne sera pas candidat aux élections régionales. Ses différentes sorties publiques ont démontré que le chef commissaire a perdu sa verve d’antan. De plus, il avait été évacué en urgence en juillet dernier pour subir une opération chirurgicale à Maurice. Âgé de 81 ans, il cédera donc sa place à quelqu’un d’autre. Ils sont plusieurs au sein de l’OPR qui ambitionnent de le remplacer quitte à provoquer une guerre intestine. Une commissaire ne cache pas son rêve de devenir la première cheffe commissaire de Rodrigues. Toutefois, elle est peu appréciée par les membres de son parti.

Le favori à la succession de Serge Clair n’est autre que le député Francisco François. Outre sa maturité en politique, le fait d’avoir côtoyé des membres de l’Assemblée nationale pendant onze années, dit-on, lui a donné l’expérience nécessaire pour diriger l’île tout en ayant une différente approche politique contrairement aux autres membres de l’OPR. Cependant, s’il veut être candidat aux élections régionales, il doit démissionner comme député de l’Assemblée nationale.

Par ailleurs, dans une analyse de Jean- Marie Richard, observateur politique à Rodrigues, publiée dans l’édition du journal Koze Rodrigues vendredi, l’auteur confirme que Francisco François est de la course, mais il a comme adversaire, l’ancien ministre Benoit Jolicoeur qui est très proche de l’Eglise à Rodrigues.