Publicité

Comité de politique monétaire: aucune nécessité de recapitaliser la BOM, soutient le gouverneur Seegolam

16 décembre 2021, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Comité de politique monétaire: aucune nécessité de recapitaliser la BOM, soutient le gouverneur Seegolam

La banque centrale ne nécessite pour le moment aucune capitalisation et peut conduire sans aucune contrainte financière sa politique monétaire. Harvesh Seegolam l’a déclaré à la presse, hier, à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire, où le taux repo a été maintenu à 1,85 %.

Le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Harvesh Seegolam, persiste et signe. Il remarque toutefois que ce sont ses interventions sur le marché pour éponger l’excès de liquidités qui coûtent très cher à ses finances. Il rappelle que depuis le début de l’année, la Banque centrale a émis des instruments de la dette d’une montant de plus de Rs 97 milliards. Résultat, une baisse de l’excès de liquidités, qui sont passées de Rs 29,4 milliards du 4 août au 20 octobre 2021 à Rs 26,9 milliards du 21 octobre au 13 décembre. «Le coût de ses opérations est financé par les revenus de la banque d’où cette pression sur ses finances. Selon nos projections, nous prévoyons une hausse de nos revenus qui viendront renforcer nos réserves. Nous avons d’ailleurs recapitalisé la banque l’année dernière en y injectant Rs 10 milliards», souligne-t-il. Harvesh Seegolam ajoute qu’au 30 juin 2021, la BOM avait réalisé des profits de Rs 394 millions.

Meilleure résilience

Quid de la contribution one-off de Rs 60 milliards accordée l’année par la BoM pour stabiliser l’économie du pays et qui a été written-off par l’institution bancaire dans son bilan audité de juin 2021. Le gouverneur Seegolam a justifié l’intervention de la BOM car il s’agit, selon lui, d’une situation économique inédite avec l’avènement de la pandémie. «C’est une intervention nonconventionnelle de la banque qui a nécessité un traitement comptable non-conventionnel.» Il a ajouté que Rs 55 milliards ont été puisées des réserves de la BOM, soit Rs 3 milliards du General Reserve Fund et la différence du Special Reserve Fund alors que les Rs 5 milliards restantes ont été traitées comme des financial assets held at amortised cost, qui seront éventuellement réglées.

Pour le reste, le gouverneur a justifié le maintien du taux directeur, considérant que l’orientation de la poli- tique monétaire actuelle est appropriée face à la conjoncture économique locale. Il note que l’économie fait preuve d’une meilleure résilience après la réouverture totale des frontières, qui du reste a donné une impulsion au secteur touristique avec des effets d’entraîne- ment positifs sur d’autres secteurs. «Le secteur du tourisme a pris un nouvel élan en novembre 2021. De janvier à fin novembre de cette année, Maurice a accueilli environ 130 000 touristes, la France et le Royaume-Uni occupant les premières places.» Une performance rendue possible, selon lui, par la campagne extensive de la vaccination et la dose de rappel. Suivant les derniers développements, les économistes de la BoM projettent une croissance de 5,0 % du PIB, qui est inférieur à l’estimation de 5,5 % établie à la dernière réunion du MPC en octobre, rappelant que le pays est à un stade où l’économie se redresse mais elle n’a pas encore atteint son niveau pré- pandémie.

Sur l’inflation globale, Harvesh Seegolam dira qu’elle devrait se maintenir à court terme, vu les pressions exercées sur les prix des produits de consommation courante provenant de sources d’approvisionnement externes. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, dit-il, devraient surpasser l’effet économique du nouveau variant. Vu que Maurice importe une grande partie de ce qu’il consomme, il faut s’attendre, estime-t-il, à ce que les prix plus élevés de l’énergie, des aliments et autres produits de base, ainsi que les coûts du fret et d’autres intrants puissent exercer des pressions inflationnistes. De ce fait, à moins d’autres chocs exogènes, la BOM table sur une inflation globale d’environ 4,0 % en 2021, ce qui reste dans une fourchette acceptable sur la base des données historiques.

Interventions interbancaires de USD 2,6 mds depuis mars 2020

<p>La BoM a mené des interventions régulière sur le marché forex pour remédier à la volatilité excessive des taux de change et assurer un apport adéquat en devises sur le marché, a expliqué le gouverneur de la banque centrale. Ainsi, la BoM a vendu sur le marché un montant de 1,5 milliard de dollars depuis janvier 2021, soit environ Rs 62 milliards de roupies. Au total, elle a vendu 2,6 milliards de dollars depuis le début de la pandémie en mars 2020.</p>