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Sur la route des Jeux: Ambre Papazian, «les JO, c'est le Graal»

6 décembre 2021, 17:31

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Sur la route des Jeux: Ambre Papazian, «les JO, c'est le Graal»

 

A 21 ans, Ambre Papazian fait partie des espoirs français de l'IQFoil, le nouveau support olympique de planche à voile qui sera pour la première fois au programme des JO en 2024.

Jusqu'aux Jeux de Paris, celle qui s'entraîne sur le plan d'eau olympique de Marseille raconte son parcours à l'AFP. Dans ce premier épisode, elle détaille les difficultés de son arrivée de Martinique en métropole, la découverte de sensations nouvelles grâce au foil et la poursuite du "Graal" olympique.

Mistral et crises d'onglée

«J'ai commencé la planche à sept ans, quand je vivais en Martinique. En 2016, j'ai intégré le pôle France, ici à Marseille, d'abord en Espoirs. Ca a été un peu difficile au début, sans ma famille. La première année a été dure à gérer et sportivement ça se sentait, je n'arrivais pas à faire des perfs. Il y a aussi la gestion du climat. Le premier hiver ici a été hyper compliqué. Sur l'eau c'était des crises d'onglée qui te brûlent les doigts à ne plus en pouvoir, avec les larmes qui montent. Encore aujourd'hui, le mistral, ça reste difficile !Puis ça s'est mis en place petit à petit. Tu te rappelles pourquoi tu es là, pourquoi tu fais des sacrifices. Ce sont des moments révélateurs de projet. C'est là que tu vois si tu es prête à t'accrocher ou si les sacrifices pèsent trop lourd dans la balance. Très vite je me suis souvenu pourquoi j'étais là, que c'était ma passion et que je voulais tout faire pour que la planche soit mon quotidien et mon métier.»

Objectif 2024

«J'ai commencé en RSX, l'ancien support olympique en planche. J'en ai fait quatre ans. Puis le support olympique a changé et je suis donc passée à l'IQFoil. C'était un choix complètement logique. Quand j'ai quitté la Martinique pour intégrer le pôle, ce que j'avais en tête, c'était déjà les JO. Pour nous, dans notre discipline, c'est le Graal. C'est tout ce dont j'ai toujours rêvé. Donc j'ai suivi le changement de support, il fallait que je le fasse.

2024 restera dans ma tête jusqu'au dernier jour. Ca sera ici, à Marseille, là où je m'entraîne depuis 2016, là où j'ai gagné mes premiers championnats de France en Espoirs. Mais on est huit ou neuf Françaises en compétition à l'international pour la sélection. Et Hélène Noesmoen (championne du monde et double championne d'Europe, NDLR) a un très, très bon niveau. Pour l'instant elle survole. Mais 2024 reste un objectif. Et puis il y aura 2028, voire 2032 s'il faut !

Les JO c'est beau, c'est un grand rêve. Mais le véritable objectif, c'est que ma passion soit mon quotidien. Quand je regarde en arrière, je suis déjà satisfaite d'avoir mené un double projet à bien, scolaire et sportif. Je suis hyper contente aujourd'hui de passer 90% de mon temps sur l'eau à naviguer, c'est top.»

Apprentissage de sensations

«Le foil décuple les sensations. Comme il n'y a plus de frottement et qu'on décolle, on va beaucoup plus vite, on prend encore plus de plaisir. On va presque deux fois plus vite qu'avant. Ca reste de la planche à voile mais il faut apprendre à être à l'aise avec ces nouvelles sensations qui peuvent être impressionnantes au début, apprendre à maîtriser le foil et la vitesse. C'est un apprentissage de sensations.

En un an et demi, on a déjà bien progressé sur le foil mais on a encore énormément à apprendre. Le support va évoluer sans arrêt jusqu'aux JO et même au-delà. On en est encore tous à chercher des petits réglages, voir ce qui marche bien, ce qui ne marche pas... On ne connaît pas encore le support à 100%, ça va venir avec le temps. C'est aussi ça qui est marrant et attractif, apprendre, chercher, voir ce que font les autres. On essaie encore de découvrir des choses.»