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Fermeture des frontières avec l’Afrique du Sud: Entre prudence et incompréhension

28 novembre 2021, 13:45

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Fermeture des frontières avec l’Afrique du Sud: Entre prudence et incompréhension

Le nouveau variant Omicron inquiète. Détecté dans la province de Gauteng en Afrique du Sud le 25 novembre, il l’est également dans d’autres pays, notamment à Hong Kong, en Israël et en Belgique. Face à ce nouveau variant, le gouvernement a décidé, vendredi, de suspendre tous les vols avec l’Afrique du Sud, la Namibie, le Lesotho, le Botswana, Eswatini et le Zimbabwe, à partir de lundi, jusqu’au 31 décembre. Durant le weekend, trois vols en provenance de Johannesburg ont été autorisés à atterrir. Le vol MK 852, ayant décollé à 9 h 45 de l’aéroport O.R Tambo, a atterrit à 15 h 45 hier. Aujourd’hui, le vol MK 852 quittera Johannesburg à 13 h 35 pour atterrir à l’aéroport SSR à 19 h 35. Un vol SAA est également prévu aujourd’hui à 15 h 45, comme le confirme la compagnie aérienne dans un communiqué sur son site web. Elle affirme également qu’un Airbus A330-300 avec beaucoup plus de sièges va opérer ce vol. Les passagers qui ne détiennent ni passeport mauricien, ni permis résidentiel mais veulent quand même voyager devront signer un formulaire de décharge au départ car la SAA ne pourra garantir leur retour.

Screening nécessaire

La décision de maintenir les vols du week-end n’est pas au goût de tout le monde. Une source aéroportuaire explique qu’il faut donner un minimum de temps pour que les Mauriciens et ceux détenant un permis de travail et de résidence puissent rentrer au pays et éviter un cafouillage. D’ailleurs, l’on fait ressortir que les passagers doivent faire un test PCR, 72 heures avant d’embarquer. Intervenant à la conférence de l’entente de l’Espoir, le leader du Rassemblement Mauricien, Nando Bodha, a demandé qu’un screening soit effectué sur les passagers arrivés d’Afrique australe, depuis deux semaines ainsi que de Nairobi et de Dubaï. Il faudrait aussi un test PCR sur ces passagers et un séquençage pour savoir si c’est le dernier variant détecté. L’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, a également réagi.

L’ancien directeur des services de Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur, a été virulent par rapport au protocole de quarantaine mis en place pour les passagers en provenance d’Afrique du Sud. Selon le communiqué du ministère de la Santé, les passagers seront sujets à un test PCR à l’arrivée et devront s’auto-isoler en attendant le résultat du test. «S’il est positif, le passager suivra son traitement à l’hôpital ou en clinique. Et s’il est négatif, il y aura une close monitoring et un test sera effectué aux J7 et J14. Je pense qu’il faut instaurer une quarantaine pour ces passagers. (…) Pourquoi le ministère n’utilise-t-il pas la liste des passagers arrivés le 23 novembre pour faire le test au lieu d’attendre qu’ils se manifestent?» Le Dr Gujadhur estime que ce virus a une forte dangerosité avec plus de 30 mutations dans sa protéine S. «Ce variant est plus contagieux. Les gens peuvent avoir une réinfection. Le variant est prédominant. SonR-Factor en Afrique du Sud est de 1,47. Dans la province de Gauteng, elle est de 1,93.» L’épidémiologiste Shameem Jaundally estime, pour sa part, qu’une psychose s’est installée à Maurice alors qu’il n’y a pas de raison d’être. «Le danger n’a jamais été les touristes. (…) Le pays a une expérience d’épidémie depuis des années. Il faut être juste dans l’analyse et non pas créer de polémique.»

Quel impact sur les arrivées touristiques ? Statistics Mauritius indique qu’en octobre 2020, seuls 55 touristes sont arrivés d’Afrique du Sud. À l’ouverture des frontières en octobre, ils ont été 3 682 à fouler le sol mauricien. «Nous attendions pour début décembre la reprise réelle du marché sud-africain, qui traditionnellement représente plus de 12 % des arrivées du mois. Mais c’est le genre de mauvaises surprises auxquelles il faut se préparer avec ce virus. Il fallait réagir rapidement face à la dangerosité de ce variant pour protéger notre population et nous avons bien fait. C’est une décision qui rassure également nos principaux marchés sources», explique le Chief Operating Officer (CEO) de l’AHRIM, Jocelyn Kwok.