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Football: le Paris SG secoué par l'agression de Kheira Hamraoui

11 novembre 2021, 19:38

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Football: le Paris SG secoué par l'agression de Kheira Hamraoui

Le Paris Saint-Germain est secoué par l'agression dont a été victime sa joueuse Kheira Hamraoui, pour laquelle sa coéquipière Aminata Diallo est toujours en garde à vue jeudi, une affaire retentissante qui comporte bien des zones d'ombre.

A deux jours de son duel au sommet contre l'Olympique lyonnais en D1 féminine, le PSG est sous le choc: le club a décidé d'annuler les activités médias prévues vendredi.

L'entraînement se déroulera à huis clos à Bougival, le centre d'entraînement des Parisiennes, et la conférence de presse initialement prévue avec l'entraîneur et une joueuse, n'aura finalement pas lieu, par crainte que toutes les questions ne portent que sur l'affaire Hamraoui-Diallo.

Kheira Hamraoui, internationale française, a été victime jeudi dernier dans la soirée d'un violent guet-apens.

Sa coéquipière Aminata Diallo, qui évolue au même poste, est toujours en garde en vue jeudi à la mi-journée, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier.

Si elle doit être déférée devant un juge, ce sera vendredi matin, a ajouté cette source qui précise qu'une autre joueuse du PSG, Sakina Karchaoui, a été entendue jeudi matin dans le cadre de la procédure, sans être placée en garde à vue.

Diallo, 26 ans, avait été interpellée mercredi matin à Marly-le-Roi (Yvelines) et placée en garde à vue par la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Versailles, saisie par le parquet de Versailles.

«Plus la garde à vue dure, moins c'est positif» pour Aminata Diallo, sélectionnée à sept reprises en équipe de France, s'inquiète une source dans l'entourage des joueuses, s'étonnant qu'elle n'ait toujours pas sollicité un avocat jeudi à midi.

Leurs vacances ensemble

Le groupe du Paris SG, qui prépare le choc contre son grand rival, l'OL, qu'il a pour la première fois devancé la saison dernière dans la course au titre, est «très surpris» par cette histoire, selon cette même source, car les deux joueuses étaient «amies: elles passent leurs vacances ensemble».

Sur leurs comptes respectifs sur les réseaux sociaux, les deux joueuses se retrouvent en effet souvent ensemble sur les photos.

Il est également précisé que Kheira Hamraoui n'a pas passé la nuit à l'hôpital le soir de l'agression et a repris une activité physique, puisqu'elle a pu «faire du cardio sur un vélo» dimanche.

L'affaire jette une ombre sur le PSG. L'histoire est suivie par l'ensemble de la presse mondiale, racontée par exemple par le quotidien catalan Vanguardia.

Elle est aussi évoquée dans la presse nord-américaine, dont le prestigieux New York Times, qui rappelle l'affaire Harding-Kerrigan ayant secoué le monde du patinage artistique avant les Jeux olympiques d'hiver de 1994.

Nancy Kerrigan, médaillée d'argent lors de ces JO, avait été agressée quelques semaines plus tôt à la barre de fer, à une jambe, lors d'un guet-apens orchestré par l'entourage de Tonya Harding, une de ses rivales sur la glace.

Le football français aussi est touché par cette histoire.

«C'est une info qui m'a, à titre personnel, choquée», a déclaré l'entraîneure de Lyon, Sonia Bompastor, après la victoire contre le Bayern Munich (2-1) en Ligue des champions.

Souci personnel

«Je suis encore un peu sonnée par cette information. Même chez les garçons, on n'avait jamais vu un tel précédent. C'est quelque chose qui est forcément négatif» pour le football féminin, a ajouté Bompastor.

Cette affaire n'a pas empêché le PSG d'écraser le Real Madrid (4-0) en Ligue des champions mardi, sans Hamraoui, titulaire inamovible depuis son retour dans la capitale où elle avait déjà joué de 2016 à 2018.

Officiellement indisponible pour «un souci personnel», la joueuse de 31 ans, reconnaissable à sa longue chevelure blonde et frisée, avait laissé contre le Real sa place sur le terrain à Diallo, sa doublure habituelle en club, qui a disputé la rencontre quasiment en intégralité.

L'enquête, déclenchée par la plainte de Hamraoui déposée vendredi dernier, a été ouverte pour violences volontaires avec une interruption totale de travail (ITT) de moins de huit jours, en réunion, avec arme et avec préméditation.

Aminata Diallo, formée à Lyon après avoir grandi à Grenoble, ne s'est pas exprimée lors de sa garde à vue, avait précisé mercredi Maryvonne Caillibotte, la procureure de Versailles.

A Lyon, un homme «qui pourrait avoir un lien avec l'agression», mais sans lien de parenté avec Diallo, a également été placé en garde à vue par la police judiciaire, avait ajouté mercredi la procureure.