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Fête des morts: la douleur des familles qui n’ont pu dire adieu à leurs proches

2 novembre 2021, 12:01

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Fête des morts: la douleur des familles qui n’ont pu dire adieu à leurs proches

Les victimes du Covid- 19 ont laissé un grand vide dans la vie de leurs proches. Avec la pandémie, ces derniers ont dû faire face à une autre épreuve douloureuse. Celle de ne pouvoir dire un dernier adieu, à cause des mesures restrictives mises en place par les autorités. À l’occasion de la fête des morts, les familles Ramsamy et Goder se sont rendues au cimetière de Bigara afin de rendre hommage à leurs proches disparus. 

C’est le coeur lourd et avec beaucoup de tristesse et de regrets que Krishnah Ramsamy s’est rendu à Curepipe, hier, pour rendre hommage à son épouse, Sarojini Ramsamy. Cette dernière, qui suivait des traitements de dialyse, est décédée à l’hôpital de Souillac après infection au Covid-19. Depuis, la famille Ramsamy à Tyack n’a pas pu se remettre de cette perte tragique et soudaine. «Je vis un moment difficile depuis que j’ai perdu ma femme. On a partagé 38 ans de vie commune. On a eu deux fils. Le jour de son départ je n’ai même pas eu le droit de voir son visage», raconte-t-il. 

Krishnah et Sarojini Ramsamy étaient mariés depuis 38 ans.

Krishnah Ramsamy, 62 ans, devra désormais vivre sans celle qu’il a connue depuis son enfance. En effet, il connaissait Sarojini depuis qu’elle avait cinq ans. Ils étaient voisins et ont grandi ensemble. Avec la soudaine disparation de son épouse, certaines choses qu’ils ont vécues ensemble prennent un autre sens. Sarojini aurait fêté ses 58 ans le 28 septembre. Elle laisse derrière elle une famille désemparée. 

La pandémie de Covid-19 a jeté également son lot de chagrin chez la famille Goder qui pleure encore la disparition d’Olivete, âgée de 67 ans. Aujourd’hui, elle repose au cimetière de Bigara. Ses funérailles se sont également déroulées dans une situation dramatique pour ses proches. Sa fille Annabelle regrette qu’aucun membre de sa famille n’ait pu voir la sexagénaire une dernière fois. «Ma maman était une femme solide. Elle a élevé seule ses neuf enfants lorsque notre père nous a abandonnés. Elle a travaillé comme concierge dans les hôpitaux afin de faire bouillir la marmite. On arrive à peine à accepter son départ. J’ai beaucoup de regret dans mon coeur car on m’a privé de la possibilité de voir le visage de ma maman.» 

Olivete Goder, 67 ans est décédée du Covid-19 le 27 juillet.

Hier, les proches d’Olivete se sont rendus au cimetière pour lui rendre hommage. Originaire de Résidence La Cure, elle aurait eu 68 ans le 24 octobre. «C’est tout ce qu’on peut faire. Certes, on pense fort à elle. C’était une mère et grandmère formidable. Si seulement le Covid-19 n’était pas passé par là, elle serait encore parmi nous», pleure Annabelle.