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Maladies oculaires: les nouvelles techniques de soin en mettent plein la vue

14 octobre 2021, 20:00

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Maladies oculaires: les nouvelles techniques de soin en mettent plein la vue

Ce 14 octobre, est célébrée la Journée mondiale de la vue. L’occasion de voir de plus près les maladies oculaires les plus récurrentes à Maurice et l’ampleur des dégâts, surtout avec la progression du diabète. «Aujourd’hui, on détecte les maladies oculaires plus tôt. Les Mauriciens réalisent le besoin de procéder à des dépistages réguliers. Nous avons également l’appui d’optométristes qualifiés», déclare le Dr Deepti Thacoor, Medical Director et Consultant Opthalmologist au Dr Agarwals Eye Hospital. Quelles pathologies en font voir de toutes les couleurs aux Mauriciens ? En premier lieu, la spécialiste désigne la rétinopathie diabétique, une maladie plus fréquente, vu qu’«un tiers de la population est diabétique».

Ces derniers temps, des cas plus sévères de cette pathologie ont été recensés par l’établissement, comme bon nombre de patients n’ont pu effectuer leurs traitements oculaires ni leurs examens à cause des restrictions en vigueur face au Co- vid-19. Selon elle, cette maladie oculaire survient lors d’un diabète mal contrôlé. Tous les vaisseaux corporels en sont affectés, dont ceux des yeux. «Au départ, le patient ne ressent aucun symptôme. Mais à la progression de la rétinopathie diabétique, il peut développer une baisse de la vue assez subite ou des petites taches noires dans le champ de vision. Il se peut qu’il observe une tache fixe au centre de la vue.»

D’après le Dr Mahen Bisnauthsing, Consultant Ophtalmologist, un diabète bien contrôlé permet au patient d’échapper aux maladies oculaires pendant environ cinq à dix ans. Au cas contraire, les yeux sont largement affectés. «Les vaisseaux peuvent se fissurer et commencer à abîmer la rétine. On doit alors analyser le fond de l’œil à travers le retinal screening mis en place par l’État dans diverses régions. Une caméra permet la prise de photos minutieuses du constat et de détecter des points de saignement et d’anomalie.»

Rashid Jaufeerally, optométriste, appelle à un suivi rigoureux du diabète car une hémorragie rétinienne peut induire une perte graduelle de la vue du patient. D’autres pathologies incluent le glaucome, une maladie dégénérative du nerf optique qui entraîne une perte progressive de la vision, et le Computer vision syndrome, c’est à-dire des anomalies liées à une exposition constante aux écrans d’ordinateur et de téléphone. «Celles-ci se manifestent par des maux de tête, une vision floue en alternance, entre autres problèmes. D’ailleurs, nous constatons une augmentation mondiale de la myopie des enfants récemment due à cet usage prononcé des écrans. Hélas, le confinement a exacerbé le problème», explique le Dr Deepti Thacoor.

Il y a aussi la cataracte, qui n’est pas qualifiée de maladie mais plutôt de trouble visuel que chacun développera tôt ou tard, estime le Dr Thacoor. «C’est un processus de vieillissement de la lentille oculaire», poursuit Rashid Jaufeerally.

Quels nouveaux traitements sont prodigués pour ces maladies oculaires récurrentes? Par exemple, pour la rétinopathie diabétique, une nouvelle injection – l’Eylea – est indiquée puisqu’elle fonctionne sur un plus long terme. Alors que les soins antérieurs se faisaient à une fréquence mensuelle, les plus récents sont injectés à intervalle de trois à quatre mois, indique le Dr Deepti Thacoor. «Cela agit sur les poches d’eau développées dans la rétine, absorbe le liquide accumulé et stabilise la vue.»

Pour le glaucome, Maurice dispose de médicaments plus efficaces. Tout comme les chirurgies minimalement invasives. «Le principe repose sur un petit implant dans l’œil pour favoriser la baisse de la tension oculaire.» Quant aux troubles relatifs aux écrans, une pause à intervalle de 20 minutes suivie de la contemplation d’un point distant, comme à travers une fenêtre, pour 20 secondes avant de fermer les yeux pour 20 secondes additionnelles avant de retourner à l’activité, est conseillée. Une technique qui réinitialise l’œil. Des verres avec des filtres pour écran bleu sont aussi indiqués.

En sus du traitement, la technologie aide à poser de meilleurs diagnostics. Par exemple, pour déceler la rétinopathie diabétique, les nouveaux appareils d’angiographie ne nécessitent plus l’injection de colorants. «Ceci est efficace pour les femmes enceintes et les patients atteints de problèmes rénaux chez qui on ne pouvait injecter cette solution. Cela nous permet aussi de faire des dépistages précoces.» Pour la cataracte, la phacoémulsification est préconisée. «Cette technique scinde la lentille en petits morceaux qui sont ensuite aspirés. Avec une telle opération, les patients peuvent voir parfaitement après», indique l’optométriste.

Le Dr Mahen Bisnauthsing mentionne les interventions au laser en sus des retinal screenings et des injections oculaires. «Tous les nouveaux soins existent à Maurice pour traiter les maladies de l’œil et le décollement de la rétine.»

En chiffres

<p>D&rsquo;après les <em>&laquo;Health Statistics&raquo; </em>de 2019, 8 245 cas ont été traités à l&rsquo;hôpital de Moka et 6 719 opérations ont été réalisées. 5 190 d&rsquo;entre eux, soit 62,9 %, étaient traités pour la cataracte. Ceci inclut 2 228 hommes et 2 952 femmes. On note aussi que 17 303 patients ont été soignés pour des maladies oculaires et que 2 280 opérations ont été réalisées dans les instituts de santé durant cette même période.</p>