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Projets éoliens: des critères qui font sourciller

6 octobre 2021, 21:00

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Projets éoliens: des critères qui font sourciller

Alors même que le Central Electricity Board (CEB) et le Central Procurement Board (CPB) sont en pleine tempête dans l’affaire St-Louis, des critères imposés pour un projet de parcs éoliens font tiquer. Le CPB a lancé un exercice de demande de propositions pour le CEB pour la production d’électricité à partir du vent.

Cet exercice a été lancé le 13 juillet. La date limite pour la soumission des projets était le 29 septembre, mais elle a été repoussée. Dans le but de s’orienter vers l’énergie verte, le CEB cherche des producteurs indépendants d’électricité (IPP) qui ont la capacité d’aménager des fermes éoliennes pouvant produire du courant dont la capacité doit être entre 10 MW et 30 MW. L’accord – l’Energy Supply and Purchase Agreement – sera valide pour une période de 20 ans. Au total, le CEB souhaite obtenir une puissance de 40 MW supplémentaires grâce aux parcs éoliens.

Cependant, quelques promoteurs s’interrogent sur les critères exigés dans le document d’exercice de demande des propositions qui risquent de favoriser quelques «privilégiés», selon eux. Un des promoteurs, qui a voulu investir dans ce projet, affirme que le CEB a demandé que les promoteurs possèdent un terrain à sa disposition. Cependant, dit-il, pour ce type de projet, il faudra une parcelle de 25 arpents au moins. «Dès le départ, une société qui n’a pas de terrain est éliminée. Il faut savoir qu’il y a uniquement quelques compagnies restreintes qui ont des terres à leur disposition immédiate», explique-t-il.

Une autre condition imposée est que les soumissionnaires doivent identifier le terrain pour leur projet. Ils devront également soumettre une lettre du propriétaire, dans laquelle il atteste qu’il a un intérêt dans le projet. De plus, le titre des propriétés et l’accord pour un éventuel bail doivent accompagner les autres documents qui seront déposés au bureau du CPB.

«Il n’est pas évident pour un investisseur d’avoir un terrain dans un si court délai. Entre le lancement de cet exercice de demande des propositions, en juillet, et la date limite pour la soumission du projet, il n’y a que trois mois. D’abord, pour savoir si un terrain est approprié pour ce type de projet, il faut des études géophysiques qui durent au moins trois mois. Encore une fois, si un groupe a déjà fait des études nécessaires, il aura un avantage sur les autres», rappelle-t-il.

Selon nos informations, des sociétés mauriciennes ont pris contact avec des partenaires espagnols, chinois et indiens. Ils ont tous décliné la proposition pour un éventuel partenariat avec la partie mauricienne, arguant qu’ils n’ont pas de terrain à Maurice et encore moins leurs partenaires locaux. «Le gouvernement devrait peut-être identifier des terrains pour ces projets et la valeur de ces propriétés aurait pu être considérée comme sa part financière dans les projets», explique un promoteur. Nous avons contacté la direction du CEB pour avoir son point de vue, mais notre e-mail est resté sans réponse.