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Corruption: l’ICAC enquête sur plusieurs contrats du CEB et de la CWA

5 octobre 2021, 18:00

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Corruption: l’ICAC enquête sur plusieurs contrats du CEB et de la CWA

L’affaire St-Louis a ouvert une boîte de Pandore, une autre... Après que les enquêteurs de la commission anticorruption (ICAC) ont mis la main sur des données du serveur informatique de PAD Co, ils sont en possession d’un grand nombre d’informations concernant plusieurs projets entrepris uniquement par cette ancienne compagnie de construction pour le compte de l’État et dans quelques cas, elle était associée à son partenaire danois, Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC). D’ailleurs, ce sont ces données, qui ont incité l’ICAC à penser que la direction de PAD Co aurait donné des instructions à deux de ses employés pour verser de l’argent aux fonctionnaires et aux employés du Central Electricity Board (CEB), engagés dans le redéveloppement de la centrale thermique de St-Louis.

Depuis la semaine dernière, apprend-on, les enquêteurs ont deux corps paraétatiques dans leur collimateur. Il s’agit, bien sûr, du CEB, mais aussi de la Central Water Authority (CWA). D’après nos informations, l’enquête concerne également les contrats alloués avant les élections de 2014, sous le gouvernement de Navin Ramgoolam et sous le règne des Jugnauth, père et fils, après le départ du Parti travailliste du pouvoir. D’ailleurs, l’ancien backbencher du MSM, Bashir Jahangeer, s’est rendu au bureau de la commission anticorruption vendredi dernier. Toujours selon nos renseignements, les enquêteurs ont voulu savoir si l’ancien député aurait des informations, qui peuvent faire avancer l’enquête. On se souvient qu’en tant que backbencher du gouvernement, Bashir Jahangeer posait beaucoup de questions parlementaires sur les projets du CEB et de la CWA. Il était même malmené lors des réunions parlementaires de la majorité par quelquesuns de ses collègues, qui estimaient que ses questions allaient embarrasser le gouvernement. L’ancien député n’a pas voulu donner des détails sur son passage au bureau de l’ICAC.

Soutien international

Pour en revenir à l’affaire St-Louis, les enquêteurs sont soutenus par leurs homologues indiens, français et danois, apprend-on. Les détails de l’enquête sont gardés jalousement secrets. Toutefois, il n’y a pas que le contrat de St-Louis, qui soit sur la table des enquêteurs. Ils dépoussiéreront d’autres dossiers sur lesquels le tandem PAD Co- BWSC a travaillé. Quelques personnes ont en tête l’agrandissement de la centrale de Pointe-Monier à Rodrigues, mais la compagnie a aussi réalisé les travaux de réaménagement de Fort-Victoria Power Station en 2009. Le projet de firme éolienne de Plaine-Sophie, un projet de PAD green, une filiale de PAD Co, intéresse également la commission anticorruption. Ce projet de PAD green, en partenariat avec le groupe Suzlon, n’a jamais abouti. La police avait même ouvert une enquête après une déclaration sur de fausses garanties bancaires faite à l’encontre du promoteur. À un certain moment, le Central Criminal Investigation Department avait eu du mal à retrouver des documents du CEB. L’explication officielle est qu’il y avait également des documents confidentiels concernant les deux partenaires.

Pour rappel, depuis que l’ICAC a eu accès aux données du serveur informatique, plusieurs personnes ont été arrêtées sous la Prevention of Corruption Act. Parmi elles, le chief officer du Central Procurement Board, Kreetykant Dosieah.