Publicité

Journée mondiale du tourisme: le monde rivalise d’idées pour réinventer ses acquis chamboulés

27 septembre 2021, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Journée mondiale du tourisme: le monde rivalise d’idées pour réinventer ses acquis chamboulés

Si l’incertitude persiste, l’espoir d’une reprise du tourisme international renaît avec l’assouplissement des restrictions de voyage. Au niveau mondial, les pertes du secteur représentent USD 4,5 trillions et 62 millions d’emplois perdus pour 2020. À l’aube de 2022, avec la progression vaccinale, pouvons-nous espérer une reprise soutenue ? En tout cas, tous les pays innovent en termes d’offres et, à Maurice, l’ouverture des frontières et le soutien de l’État aux opérateurs laissent entrevoir une lueur au bout du tunnel.

Naviguant entre optimisme et prudence, les opérateurs touristiques suivent de près l’évolution de la situation, avec la réouverture des frontières sans quarantaine pour les voyageurs vaccinés, cette semaine. Les attentes économiques de cette reprise régie par la pandémie sont pressantes, avec seulement Rs 738 millions de revenus touristiques générés à juillet 2021, contre environ Rs 37 milliards en 2018. Même si nous pouvons nous attendre à une meilleure performance, la tendance mondiale ne se prête pas encore à une reprise du niveau de la période prépandémique, pour diverses raisons sanitaires et économiques.

Dans un rapport publié en septembre, le World Travel and Tourism Council (WTTC) mentionne les nouvelles mesures et habitudes nécessaires à une reprise du tourisme. La levée des restrictions au voyage international en fait partie, ainsi qu’une offre touristique diversifiée, où les États et opérateurs doivent davantage faire preuve d’ingéniosité et de créativité pour se réinventer. Le Costa Rica, par exemple, se recentre sur le tourisme durable, proposant un business model prônant un minimum d’impact environnemental à long terme. Les Maldives diversifient leurs marchés avec davantage de visiteurs en provenance des pays du Golfe ou de la Russie, entre autres.

Or, se recentrer sur la région est plus compliqué pour Maurice, nos principaux marchés émetteurs se trouvant en Europe. «Maurice est connue comme une destination long courrier. Certes, nous ciblons les marchés régionaux, mais en termes de volume, nous ne pouvons pas compter uniquement sur eux, il nous faut maintenir le ciblage vers nos marchés traditionnels», explique Arvind Bundhun, directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA). Or, l’appréhension de rester de longues heures dans un avion en période de Covid-19 est là. «Le Français n’ira pas forcément en vacances à Londres car la distance est moindre. Nous devons donc continuer à vendre la destination partout.»

Toujours selon ce rapport, les protocoles sanitaires sont des critères fondamentaux dans la décision de voyager. Israël a été le premier pays à mettre en place un programme où plus de 63 % de sa population était primo-vaccinée au 2 juin. En Andalousie, pour redonner confiance aux voyageurs, l’Espagne leur fournit une assurance Covid-19 gratuite, couvrant tous les frais liés à une contamination lors du séjour. À Maurice, à samedi, nous étions 793 851 Mauriciens à avoir reçu une deuxième dose du vaccin.

Connectivité aérienne

La connectivité aérienne est aussi un défi à relever pour beaucoup de pays, certains ayant un certain avantage de leur position, comparé à d’autres, comme Dubaï, Hong Kong ou Singapour.

La numérisation de certains services est aussi importante, surtout pour contrôler la foule et limiter les contacts. Par exemple, l’Australie fait les contrôles de douane à l’aéroport avec zéro contact ; la Hollande, avec sa stratégie Holland City, répartit les visiteurs sur l’ensemble du territoire au lieu de les limiter aux points névralgiques. Promouvoir l’aventure et la nature au lieu des attractions habituelles des grandes villes est aussi mis en avant par de nombreuses destinations, AirBnB indiquant que les réservations en régions rurales sont plus nombreuses.

Pas des moindres, le partenariat public-privé et le soutien des États aux opérateurs touristiques est primordial. Le WTTC est catégorique, ce support restera essentiel à mesure que le tourisme reprend. Dans ce contexte, il faut mettre en exergue cette décision du ministre des Finances d’étendre les plans d’aide à l’emploi aux opérateurs touristiques à travers le General Wage Assistance Scheme (GWAS) et le Self-Employed Assistance Scheme (SEAS) jusqu’en décembre. Il faut savoir que de mars 2020 à ce jour, l’État a dépensé Rs 22 milliards dans ces deux plans d’aide.

Finalement, même si nous faisons face à de nombreux défis en amont de cette réouverture, à l’instar de la situation économique et les effets sur les segments de voyageurs, le processus de décision du voyageur plus long et plus incertain avec les coûts additionnels des tests, entre autres, les confirmations de dernière minute, sans compter l’incertitude de la connectivité aérienne et de la concurrence, Maurice a de nombreux avantages, dont la possibilité d’un long séjour ou de travailler à distance dans l’île, entre autres. En attendant, on ne peut que suivre la situation de près.