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Possession de psychotropes: Dhivish Raj Sharma Soobhug, un médecin qui était promis à un bel avenir

18 septembre 2021, 16:00

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Possession de psychotropes: Dhivish Raj Sharma Soobhug, un médecin qui était promis à un bel avenir

Il a été interpellé sur son lieu de travail avec des médicaments psychotropes et plus d’une dizaine d’ordonnances mardi. Dhivish Raj Sharma Soobhug, médecin, est actuellement en cellule. Ses proches, sous le choc, sont convaincus qu’il a été piégé.

Le Dr Dhivish Raj Sharma avait tout pour réussir. Il avait des rêves et une profession capable de les faire se matérialiser. Aujourd’hui, ce trentenaire, issu d’une famille réputée de Pointe-aux-Piments, est en détention policière.

Il a été appréhendé mardi en possession de psychotropes et de fausses ordonnances. Il a comparu en cour de Pamplemousses, mercredi, et la police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Il a été reconduit en cellule jusqu’à sa prochaine comparution.

À Pointe-aux-Piments, là où le trentenaire a grandi, les habitants sont sous le choc. Ils peinent à croire que le «dokter» a été arrêté. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. «De tout temps, il faisait la fierté de ses proches», souligne un habitant du coin. Ses amis du collège Adolphe de Plevitz, à Grand-Baie, se souviennent de lui comme d’un jeune «timide mais doté d’une belle intelligence». Certains d’entre eux ne cessent de se demander s’il est vraiment impliqué dans ce trafic. «Li ti touletan enn piti trankil, en plas, ki ena bann valer», confie l’un d’eux.

Ses proches, quant à eux, sont bouleversés par cette arrestation. Pour eux, il ne fait pas l’ombre d’un doute que le médecin a été piégé car il ne leur a jamais causé d’ennuis, ni de soucis auparavant. Ils ont retenu les services d’un homme de loi.

Depuis très longtemps, Dhivish Raj Sharma Soobhug caressait le rêve de devenir médecin. Issu d’une famille qui en compte déjà plusieurs, c’est en 2019 qu’il a atteint cet objectif après des années d’études à l’université de Huazhong en Chine. C’est à l’hôpital SSRN qu’il fait ses débuts comme médecin généraliste. Dans ce milieu hospitalier, ceux qui l’ont côtoyé disent qu’il se donnait beaucoup de peine dans le travail, acceptant avec humilité les critiques de ses supérieurs afin de s’améliorer.

Depuis une semaine, les allées et venues du médecin étaient surveillées par le sergent Arnasala, qui est de retour au Field Intelligence Office du Nord, et ses hommes. Mardi, aux alentours de 16 heures, ils ont débarqué à l’hôpital SSRN, Pamplemousses, et ont procédé à une fouille corporelle sur le trentenaire. Ainsi, 60 pilules de Pregabalin de 150 mg, le tout d’une valeur de Rs 15 000, et 28 ordonnances, ont été retrouvées dans ses poches.

Aux enquêteurs, le Dr Soobhug a affirmé que «sa bann konprime-la, se bann konprime psychotropes sa, e mo ti gard sa avek mwa pou enn kliyan». Il a été aussitôt emmené au poste de police de Piton où il a été longuement interrogé. Il a expliqué qu’il comptait remettre les pilules à son oncle, qui est le propriétaire d’une chaîne de pharmacies à travers l’île. Un de ses cousins, qui travaille lui aussi à l’hôpital SSRN, serait également impliqué dans ce trafic. Le dossier a été référé à la police criminelle de Piton.

Le pharmacien pointé du doigt: «je suis irréprochable dans mon travail

Les pharmacies de cet habitant de Plaine-des-Papayes, âgé de 64 ans, sont dans le viseur des enquêteurs après les aveux du Dr Dhivish Raj Sharma. Le sexagénaire possède des pharmacies dans le Nord et à Port-Louis. Cependant, le pharmacien, que nous avons eu au téléphone hier, indique qu’il n’est pas parenté au Dr Soobhug et qu’il ignore pourquoi sa pharmacie a été citée dans cette enquête. «C’est de la pure vengeance. Je suis un homme très à cheval par rapport aux procédures et à la discipline. Je suis dans le domaine de la pharmacie depuis environ 30 ans. Je suis en règle. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les autorités. Je suis irréprochable dans mon travail», affirme-t-il.

Le père de ce sexagénaire avait été cité dans le rapport de la commission d’enquête Rault sur la drogue. Mais ce gérant de pharmacies explique que son père, qui était dans la police, n’a jamais été impliqué dans des transactions louches et que son nom a été cité simplement parce qu’il travaillait dans une équipe où des soupçons pesaient sur un de leurs supérieurs.

Pour le gérant des pharmacies, on a associé son nom à ce trafic par «pure vengeance». On chercherait à le nuire, ainsi qu’à sa famille car son gendre serait à couteaux tirés avec sa belle-fille, qui est la fille de l’actuel patron des Casernes centrales. «Mon fils est en procédure de divorce et c’est à partir de là que les ennuis ont commencé pour nous», dit l’homme d’affaires.

Depuis mai dernier, les deux familles se tireraient dans les pattes, chacune mettant des dépositions contre l’autre. La fille du haut gradé de la police a accusé son époux de vol de bijoux. Celui-ci, un pharmacien de 36 ans, qui habite Plaine-des-Papayes, a été questionné par la Criminal Investigation Division de Piton, le 11 mai. Une perquisition a également eu lieu à son domicile. Mais rien d’incriminant n’a été trouvé chez lui. Il a donc été relâché sur parole après son interrogatoire.

Le lendemain, le mercredi 12 mai, c’est lui et son père qui ont porté plainte contre le haut gradé. Selon les plaignants, ils auraient eu des informations selon lesquelles le policier chercherait à les piéger et userait de son influence auprès de la brigade anti-drogue pour leur causer des ennuis.

«Linn dir li pou fer met ladrog dan mo farmasi ek li pou fer mo fami dans toupi», avait déclaré le businessman dans sa plainte en mai dernier.

Des médicaments périmés saisis à Port-Louis

Des médicaments pour patients cardiaques et des pilules contraceptives, dont les dates de péremption sont dépassées, ont été saisis lors d’une opération policière jeudi. Dans le cadre de cette affaire, le gérant d’une société habitant Vallée-des-Prêtres a été arrêté. Le suspect, un homme de 52 ans, est soupçonné de s’adonner à un trafic de médicaments périmés. Des étiquettes et du matériel ont été saisis chez lui.