L’admission de Navin Ramgoolam positif au Covid-19 à la clinique Wellkin vendredi au lieu du New ENT Hospital, comme d’autres patients infectés et symptomatiques, soulève des interrogations au sein de la population. De même que l’évacuation sanitaire de l’ancien Premier ministre en Inde (les démarches ont été enclenchées depuis dimanche), comme lui ont conseillé ses médecins traitants qui ne veulent prendre aucun risque.

 À la première question, voici ce qu’un officiel du comité de haut niveau sur le Covid-19, présidé par le chef du gouvernement Pravind Jugnauth, a eu comme réplique dans notre édition de dimanche.

 D’abord, il évoque des amendements aux règlements (aucune date précise ni mention officielle quelque part) depuis l’assouplissement des restrictions, afin que des cliniques puissent soigner des patients positifs.

Le préposé officiel devait surtout nous apprendre que Wellkin, qui avait fait sa requête au ministère de la Santé depuis au moins une semaine, est autorisée à prendre ces patients depuis jeudi, soit pile poil à la veille de l’admission de Navin Ramgoolam à l’Isolation Ward de cet établissement.

 Le membre du comité de haut niveau sur le Covid-19 a également tenu ces propos : «D’autres cliniques peuvent également le faire, mais il faut respecter les conditions imposées par le ministère de la Santé, qui aura quand même un droit de regard sur les patients.»

Déduction : depuis que les règlements ont été amendés, Wellkin du groupe Ciel est le seul hôpital privé qui peut accueillir des patients positifs symptomatiques jusqu’ici.

L’autre interrogation porte sur l’évacuation sanitaire à l’étranger d’un malade Covid positif comme dans le cas de l’ancien PM.

Si aucun officiel, autant du ministère de la Santé que du Bureau du Premier ministre (PMO) n’était disponible à hier pour y répondre, nous avons, en attendant, un début de réponse de l’ex-directeur des Services de santé.

 D’ores et déjà, le Dr Vasantrao Gujadhur n’y va pas par quatre chemins. «Le protocole comme je le connais est tel : une évacuation sanitaire d’un patient positif peut se faire du moment que celui-ci a les moyens d’être transféré pour des soins à l’étranger, que le PMO donne son feu vert pour qu’il puisse quitter le territoire, que le ministère de la Santé approuve son transfert et que le pays hôte autorise son arrivée.» Avant le cas Navin Ramgoolam, notre intervenant se souvient d’une seule requête similaire l’année dernière, au temps où il était encore directeur des Services de santé.

 Il fait référence à un homme d’affaires testé positif au coronavirus mais qui n’avait pu être évacué, n’étant pas apte à voyager, comme conclu par le personnel médical étranger chargé de son transfert. «Par contre, son épouse et son enfant qui avaient aussi contracté le virus, avaient pu être évacués en Australie.»

 Il se rappelle que le protocole de la Santé avait été enclenché étant donné qu’il s’agit d’une maladie contagieuse. «La Rapid Response Team les avait conduits à bord d’une ambulance à l’aéroport pour les embarquer dans un jet privé opérant comme avion sanitaire.»

 Le Dr Gujadhur précise que le ministère de la Santé avait facilité leur évacuation.

«Ce sera le même protocole pour Navin Ramgoolam si les démarches aboutissent. Donc, avec le feu vert de la Santé, du PMO, de l’Inde mais il faut aussi savoir s’il est medically fit for travel», affirme le Dr Vasantrao Gujadhur.

 Par ailleurs, l’on retient que le Passport and Immigration Office, qui tombe sous la tutelle du PMO, a levé l’interdiction de voyager qui pesait sur l’ancien PM après son arrestation le 6 février 2015.

Conclusion : si vous n’êtes ni multimillionnaire ni ancien PM notamment, votre sort, si vous développez des complications, demeure entre les mains de nos services publics de santé où ni l’ancien PM ni bon nombre de nos actuels dirigeants ne convergent lorsqu’il s’agit de leur santé ou celle de leurs proches.