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La semaine décryptée

5 septembre 2021, 11:31

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La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du Lundi 30 août au vendredi 03 septembre.

Lundi 30 août
Les Mauriciens vaccinés au Covaxin indien ne pourront pas se rendre en Europe mais en Guyane en Amérique latine, quelques pays africains et évidemment en Inde. Mais attention, il faudrait suivre toute une procédure de tests et la possibilité de quarantaine pour entrer en Inde.

C’est dire que les vaccins indiens et chinois n’ouvrent pas les portes de la France, d’autres pays d’Europe et d’ailleurs. Or, comme le décrit un article dans l’express du lundi 30 août, de nombreux Mauriciens ont été refoulés au départ pour l’étranger pour avoir été soumis à des vaccins non-acceptés en Europe. On sait que l’Europe exerce un attrait particulier pour les Mauriciens. De plus, des jeunes partent en grand nombre vers des universités européennes pour leurs études.

Il a été scientifiquement établi qu’il vaut mieux accepter un vaccin, même pas encore reconnu en Europe, car on jouit quand même d’une certaine forme de protection. Mais que vont faire les Mauriciens qui comptent se rendre en Europe s’ils sont ‘mal’ vaccinés ? Le gouvernement a-t-il un plan pour aider ceux qi se retrouvent dans une telle situation ?

Mardi 31 août

Irfan Rahman en mode jubilation

Suivant le rejet par la Cour suprême de la petition électorale du candidat travailliste malheureux Ezra Jhuboo, le commissaire électoral a tout de suite montré des signes officiels de jubilation.

En effet, ce qui aurait pu amener cet officiel à se lancer dans une démarche de communication publique, c’est que la Cour suprême n’a pas accepté les points avancés par le pétitionnaire sur le rôle de la fameuse computer room aménagée dans le centre de dépouillement des votes.

En manifestant ainsi sa réjouissance et celle de son personnel après le rejet de la petition au no 14, le commissaire Rahman n’a-t-il pas été maladroit et mal inspiré car d’autres pétitions sont toujours entendues par la cour ? Il se peut que le commissaire croit maintenant que les autres pétitions basées sur la question de la computer room seront rejetées après le précédent du no 14.

D’autre part, si Ezra Jhuboo n’a pu réussir dans son cas à prouver quelque maldonne autour de la computer room, n’existe-t-il pas une possibilité qu’un pétitionnaire dans une autre circonscription parvienne à prouver qu’il y a eu des irrégularités ?

Mercredi 01 septembre

STC new-look ?

La State Trading Corporation (STC), organisme qui avait participé pleinement à de graves actes de corruption dans l’octroi de contrats à des mignons du MSM, se lancera dans l’importation de certains produits afin d’introduire un élément de concurrence dans un marché qui, selon elle, serait dominé par des monopoles ou oligopoles.

C’est ce que rapporte l’express du mercredi 1er septembre. En effet, la STC importe déjà les produits pétroliers, la farine et le riz dit ration. Elle envisage maintenant de se lancer dans l’importation du lait en poudre et des médicaments.

L’entrée de la STC dans le business d’importation pour contrecarrer des pratiques de monopole remet en question le professionnalisme de la Competition Commission, qui est dirigée par le beau-frère du beau-frère d’une très haute personnalité politique du pays. Or la Competition Commission n’a pas manqué de sévir quand elle a réussi à établir l’existence d’une situation de monopole.

La STC est-elle vraiment sincère dans sa démarche d’importer des médicaments pour doper la concurrence ? En effet, il existerait une perception de pratique de prix forts dans ce secteur. Ou la STC maintenant placée sous la responsabilité de Rajiv Servansing tente-t-elle de redorer son blason en se livrant à un exercice superficiel de communication ?

On ne va pas tarder à le savoir. Tout comme on a su bien vite que le nouveau ministre du Commerce, malgré ses affirmations, n’a jamais pu remplacer le président et les membres du board de la STC après la mise au jour des gros scandales de contrats liés aux médicaments et équipements nécessaires à la lutte contre le Covid-19.

Jeudi 02 septembre 

Bel exercice pédagogique de Satish Boolell

L’express du jeudi 2 septembre consacre sa une au témoignage apporté par le Dr Satish Boolell, ex-patron du service médico-légal de la police, dans l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien  Kistnen.

Dans ce qui semble être un remarquable exercice de pédagogie dans le domaine médico-légal, le Dr Boolell a éliminé une fois pour toutes les différentes thèses de suicide qui ont été vendues jusqu’ici par des vested interests dans le cas Kistnen. Espérons que les médecins-légistes, médecins en général et officiers de police deviennent plus efficients après les leçons prodiguées par le Dr Boolell.

La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth soumettra son rapport bientôt au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Mais cette affaire pourrait ne pas prendre fin avec le cas Kistnen seulement, mais avec les retombées de l’exercice. Par exemple, le comportement des fonctionnaires et d’autres témoins devrait en principe faire l’objet de poursuites au criminel, suivies de sanctions professionnelles.

Lors de cette enquête judiciaire, deux cadres du secteur public se sont incontestablement distingués pour leur savoirfaire. Il s’agit de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth et du représentant du DPP, Me Azam Neerooa. Leur performance nous rappelle la prestation de Me Jean Yip Tong, Crown Counsel, qui se chargea de démolir légalement les assassins d’Azor Adelaïde lors de leur procès aux assises en 1972. Et aussi celle de Me Robert Ahnee lors de l’enquête préliminaire sur l’incendie du bâtiment du journal Le Mauricien quand il exposa les élucubrations du fameux mythomane Jean-Paul Sheik Hossen, qui avait réussi à convaincre Paul Bérenger que Sir Seewoosagur Ramgoolam avait comploté ce crime d’incendie.

Vendredi 03 septembre

«Meter dan fiol» ou super-génie ?

Retenez bien ce nom : Dr Pankaj Wadhwa. Cet Indien détenant aussi la nationalité mauricienne est appelé à jouer un rôle clé dans le lancement d’une gigantesque industrie pharmaceutique à Maurice. Dans son édition du vendredi 3 septembre l’express lève le voile sur ce médecin pas comme les autres.

Quand le ministère des Finances avait annoncé l’implantation d’un tel secteur, des Mauriciens s’étaient interrogés sur le sérieux de la démarche du ministre. Car le pays ne dispose pas de telles compétences. Paradoxalement, le pays s’était distingué dans la région, il y a 50 ans de cela, quand un jeune pharmacien, Kailash Ramdanee, avait monté une usine de fabrication de médicaments à Maurice.

Grâce à son entreprise, le gouvernement avait réussi, malgré la précarité de ses ressources, à offrir aux Mauriciens un service de santé gratuit. À cette époque, l’Inde ne fabriquait pas encore des médicaments génériques. Mais au fil des années, avec l’émergence de l’Inde comme un acteur de premier plan dans la commercialisation de produits génériques, l’absence d’économies d’échelle sur le plan local avait fini par affecter la production chez nous.

Le Dr Pankaj Wadhwa semble être devenu le blueeyed-boy du gouvernement car il a déjà obtenu la nationalité, trois arpents de terre de Landscope Mauritius et probablement quelques centaines de millions de la Mauritius Investment Corporation. Il projette même de monter des hôpitaux spécialisés.

Est-il le génie inspirateur qui manquait à Maurice après le travail de pionnier de Sir Kailash Ramdenee ou sera-til un meter dan fiol qui fera venir de l’étranger des touk de sirop en tous genres pour transférer le liquide dans de petits logements en plastique et les vendre ensuite comme des produits Made in Moris ?