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L'Inde veut lever 81 milliards de dollars par la location d'actifs publics

25 août 2021, 09:40

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L'Inde veut lever 81 milliards de dollars par la location d'actifs publics

L'Inde a annoncé lundi un plan consistant à louer au secteur privé une partie de ses actifs, dans l'espoir de récolter 6.000 milliards de roupies  (environ 81 milliards de dollars) afin de restaurer des finances publiques mises à mal par la pandémie et de financer de nouvelles infrastructures.

La troisième économie d'Asie a été bousculée par l'irruption du Covid-19 et l'instauration de confinements très stricts pour contenir le virus, créant un déficit budgétaire significatif et jetant des millions d'habitants dans la pauvreté.

Les sociétés privées auront la possibilité de louer à long terme plus de 26.000 kilomètres de routes, de lignes électriques, de centrales hydroélectriques et solaires, de réseaux de téléphone et près de 15.000 tours de transmission télécoms, selon le plan annoncé lundi.

Egalement mis en location, 8.000 kilomètres d'oéloducs, 15 gares ferroviaires avec leurs liaisons, 25 aéroports, et nombre de stades sportifs, selon ce plan sur quatre ans baptisé «National Monetization Pipeline».

«Le gouvernement conservera la propriété de ces actifs et il y aura un mandat de restitution», a souligné la ministre des Finances Nirmala Sitharaman

«Ainsi, en mettant en place la participation du secteur privé, on pourra mieux monétiser» ces actifs et «s'assurer d'investissements dans la construction d'infrastructures», a-t-elle souligné.

Les sommes reçues en échange permettront de reconstituer des finances gouvernementales pressurées par la pire récession depuis l'indépendance du pays, et de financer de nouveaux projets d'infrastructure.

L'opposition a dénoncé ces plans, le chef du parti du congrès Rahul Gandhi déclarant que «des actifs créés depuis sept décennies sont offerts à des copains».

«L'avenir de l'Inde est vendu», a-t-il estimé.

L'Inde avait procédé à l'un des confinements les plus sévères au monde en 2020, quand la pandémie a démarré, poussant des millions de personnes au chômage du jour au lendemain.

Les restrictions ont ensuite été lentement levées, puis imposées à nouveau en avril, lors d'une seconde vague dévastatrice qui a submergé les hôpitaux.

Le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi avait précédemment annoncé des plans pour lever des milliards de dollars via la privatisation d'Air India, de Bharat Petroleum et la vente d'actions de l'un des principaux assureurs du pays.