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Paralysé après un accident de la route: Ryan Brette obtient un dédommagement de Rs 10,1 millions

18 août 2021, 19:30

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Paralysé après un accident de la route: Ryan Brette obtient un dédommagement de Rs 10,1 millions

Nigel Ryan Brette n’avait que sept ans et deux mois lorsque sa vie a basculé le 8 mars 2010. Alors qu’il sortait de l’école à Rivière-du-Rempart pour rentrer chez lui, il a été renversé par une fourgonnette après s'être descendu d’un autobus, sur la route Royale à Mon-Loisir. Le véhicule était conduit par Johann Lindsay Patrick Harvey.

Sheila, la mère de Ryan Brette, aujourd’hui âgé de 18 ans, est soulagée. Elle ne cesse, dit-elle, de remercier Dieu pour cette victoire, qui l’aidera à donner à son fils une vie meilleure. Le Privy Council a tranché en leur faveur. La somme de Rs 10,1 millions devra leur être versée par l’assureur de la fourgonnette. «J’ai appris la nouvelle par mes hommes de loi, mardi, et depuis je prie et je ne cesse de dire merci à Dieu. Se enn batay ki pé terminé par enn bon nouvel», confie la mère à qui nous avons parlé hier, dans la matinée.

Pour en revenir à l’accident, l’enfant avait subi de graves blessures et il est resté cloué au lit jusqu’à maintenant. Le procès a été logé par Me Yanilla Moonshiram et Me Gavin Glover, Senior Counsel. Les parents de Ryan Brette réclamaient des dommages de Rs 13,6 millions au chauffeur et à son assureur, Swan General Ltd, pour faute et négligence. Les parents, qui sont ses seuls aides-soignants en permanence, avaient expliqué que l’indemnisation aidera leur fils à avoir une meilleure qualité de vie avec des soins médicaux et des équipements adéquats, étant donné que depuis l’accident, il est resté handicapé. Nigel Ryan Brette ne peut ni bouger ni voir ou parler. «Il n’avale que de la purée et ne boit que du lait, quelquefois avec des céréales faciles à ingurgiter.»

«L’état de santé de Ryan ne s’est pas amélioré avec le temps. Il est toujours dans le même état. Mais il a grandi. Il est aujourd’hui devenu un homme. Il comprend tout mais ne peut pas réagir. Kan in gagn sa nouvel la, li ti extra dan la zoi mardi. Comme s’il voulait parler.» Sheila souligne qu’elle sera toujours au chevet de son fils tant que «Dieu me donnera le courage de le faire.» Aujourd’hui, grâce à cet argent, elle n’a pas de souci à se faire. «Je sais que quand je ne serai plus là, Ryan pourrait payer une personne pour s’occuper de lui.» L’affaire a pris beaucoup de temps. «Entre-temps, c’est comme si on attendait que mon fils ne soit plus là... Mais la vie en a décidé autrement, heureusement.»

Désormais, la priorité est de construire leur maison. Le père de Ryan possède déjà un lopin de terre à Piton. «Là, nous allons lui construire une maison qui lui sera adaptée. Avec sa chambre, une baignoire, pour qu’il puisse être mieux traité par apport à son handicap.» Puis, il faudra rechercher plus d’avis médicaux sur son état. «Ryan ne peut rien faire seul. Avec cet argent, nous allons consulter des médecins spécialisés pour essayer de voir s’il y a des solutions pour lui.»

Pour rappel, l’affaire a été appelée pour la première fois devant feu juge Hajee Abdoula le 25 mars 2014 mais le dossier a dû être repris devant la juge Véronique Kwok Yin Siong Yen après le décès du juge. La juge avait ordonné, le 15 mars 2018, à Johann Lindsay Patrick Harvey et Swan General Ltd de verser à la victime un montant de Rs 10 100 000 pour dommages et intérêts. Interjetant appel devant les juges Eddy Balancy et David Chan Kan Cheong, les défendeurs avaient été déboutés et ont ainsi saisi le Privy Council pour contester la décision.

Toutefois, le Comité Judiciaire du Conseil Privé, composé de Lord Lloyd, Lady Arden, Lord Kitchin, Lord Hamblen, Lord Stephens est d’avis que cet appel doit être rejeté car la cour d’appel de Maurice a eu raison d’exercer son pou- voir discrétionnaire d’examiner et de trancher les questions de fait.

Alors que le chauffeur avait soutenu que la cour aurait dû prendre en considération ses dépositions faites à la police même s’il n’a pas été sollicité pour apporter son témoignage en cour, les Lords estiment quant à eux qu’il était approprié que la cour d’appel n’attache aucun poids réel aux éléments contenus dans sa déclaration vu que le chauffeur n’a pas fait l’objet d’un contre-interrogatoire en cour.