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Protocole sanitaire dans les prisons: la New Wing transformée en centre de quarantaine

17 août 2021, 10:30

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Protocole sanitaire dans les prisons: la New Wing transformée en centre de quarantaine

À hier, 213 cas de Covid-19 avaient été enregistrés parmi les détenus des prisons. Alors que les gardiens expriment leurs inquiétudes et affirment qu’ils sont sous-équipés, les autorités, elles, insistent sur le fait que depuis hier, un nouveau protocole sanitaire est en place et fonctionnera. Même si elles concèdent qu’il y a eu des hics au début, elles précisent que la situation est désormais gérable.

Ce nouveau protocole sanitaire a été établi par le ministère de la Santé et il est en vigueur depuis hier, avance d’emblée le Prison Welface Officer, Subhanand Seegoolam. À leur incarcération, les prisonniers condamnés sont mis en quarantaine à la prison centrale de Beau-Bassin alors que ceux en détention provisoire (on remand) sont envoyés à la New Wing. Des masques et du savon sont mis à leur disposition. Ils sont soumis à un test PCR rapide le jour de leur arrivée ainsi qu’aux 7e et 14e jours. 

Après cette période, ils sont envoyés au centre d’incarcération, qui leur a été attribué. Si le test rapide est positif, le prisonnier est mis en isolement jusqu’à ce que le ministère de la Santé le prenne en charge. Un test PCR est alors effectué et si la positivité est confirmée, il est envoyé à la prison de Petit-Verger, transformée en centre de traitement. Sur place, il y a des fonctionnaires du ministère de la Santé et de la prison, qui s’occupent de ces patients positifs. Et c’est là que les doléances commencent… 

Selon Hanson Mungra, président de la Prison Officers Association, plusieurs manquements sont à déplorer. Tout d’abord, il confie que les gardiens se plaignent du manque d’équipements. Entre les masques distribués au compte-gouttes, le gel hydroalcoolique «lor ration» et les Personal Protective Equipment (PPE), qui doivent être réutilisés, faute d’en avoir de nouveaux, les gardiens craignent pour leur sécurité. 

Le syndicaliste évoque aussi le manque d’effectifs car plusieurs gardiens sont désormais appelés à être en fonction à la prison de Beau-Bassin et Petit-Verger, ce qui pose problème aux divers shifts de travail. «Et puis, il y a le manque de formation pour travailler avec les personnes positives. On ne sait pas comment les gérer. De plus, il y a aussi la santé mentale de nos gardiens, qui prend un coup», explique-t-il. C’est la raison pour laquelle il estime que le ministère de la Santé doit aussi offrir un suivi psychologique aux gardiens de prison. 

Toutes ces doléances ont été communiquées au Commissaire des prisons par intérim et Hanson Mungra aura une rencontre avec lui dans le courant de cette semaine. 

Comment font les gardiens de prison, s’ils n’ont pas de formation ? Subhanand Seegoolam affirme le contraire. «Une personne externe à la prison est venue former les gardiens. Ils savent quoi faire lorsqu’ils sont affectés aux centres de quarantaine et de traitement», affirme-t-il. Quant au manque d’équipements, il explique qu’au début, comme partout, il y a eu des «teething issues». Mais samedi dernier, 1 400 unités de PPE ont été livrées à l’administration de la prison. Les masques et le gel hydroalcoolique sont aussi désormais disponibles. Et le sous-effectif ? «Cinq gardiens sont postés en permanence dans le centre et sont on-duty. Cinq autres y sont off-duty. Ils ont leurs repas et la Wi-Fi pour parler aux membres de leur famille», réplique-t-il simplement. 

Est-ce que ce protocole est suffisant pour prévenir de nouvelles infections ? Subhanand Seegoolam explique que le patient zéro a ramené le virus lors de sa comparution en cour. Raison pour laquelle la quarantaine pour ceux on remand a été instaurée. S’il est condamné, il devra repasser par la quarantaine avant d’être incarcéré. Est-il possible qu’ils soient infectés lors des visites ? «On ne peut pas interdire les visites non plus», lance le Prison Welfare Officer. 

À vendredi, 95 % des gardiens et 65 % des détenus avaient été vaccinés. Subhanand Seegoolam ajoute, dans la foulée, qu’à partir du 21 août, la vaccination obligatoire sera en vigueur pour tous les employés des services des prisons et même les visiteurs devront être munis de leur carte de vaccination.