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La semaine décryptée

15 août 2021, 09:00

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La semaine décryptée

Lundi 9 août

Gandia, chanvre, marijuana : What’s in a name?

Dans son édition de lundi, l’express rapporte que l’industrie du chanvre pourrait bientôt devenir une réalité à Mauricie. En effet, le gouvernement a pris l’initiative de lancer ce nouveau produit jugé porteur.

Quelques difficultés pratiques se présentent néanmoins dans la réalisation du pro- jet. Au départ même, le gouvernement devrait venir expliquer aux Mauriciens qu’il y a une énorme différence entre ce qu’on appelle le gandia et le chanvre qui, dans sa prononciation française, fait penser à des formules obscènes dans le parler local. Ensuite, des scientifiques devraient expliquer aux Mauriciens que les propriétés d’une plante de chanvre ne sont nécessairement pas celles d’une plante de gandia. Donc, qu’on perdrait son temps à tourn enn mas avec les premières feuilles recueillies.

Les éventuels cultivateurs de chanvre – possiblement en grand nombre dans les villages – devraient eux bien maîtriser les nouveaux concepts et termes. Imaginez un échange de propos entre un jeune et un ton où ce dernier dit que sa nouvelle vocation, c’est planter gandia. Il ne dira pas chanvre, sativa ou satini.

Bien que la composante intox du chanvre soit infime, cela ne découragera pas pour autant les roder nissa à dévaster toute une plantation pour recueillir un maximum de feuilles afin de réunir la dose nécessaire. Après tout, des feuilles naturelles sont plus rassurantes que poizon-léra. Les premiers cultivateurs de chanvre devront sans doute employer des commandos armés de mitraillettes pour protéger leur plantation.

Mardi 10 août

Angus goes international

Dans un article consacré aux dernières activités politiques de Roshi Bhadain, l’express de mardi rapporte que le leader du Reform Party a pris l’initiative d’internationaliser l’affaire Angus Road.

Il est plus qu’évident que sur le plan local, l’épisode Angus Road n’a provoqué aucune réaction au niveau des institutions. La nouvelle démarche de Roshi Bhadain viserait sans doute à débloquer l’affaire à un autre niveau. En effet, alors que des médias étrangers s’étaient contentés au cours des cinq dernières décennies à vanter les charmes soi-disant paradisiaques de Maurice, on constate ces derniers mois qu’on regarde l’île sous un autre angle maintenant.

De l’étranger, on ne cite plus Mark Twain – dont les propos moqueurs sur Maurice ont été détournés en compliments – mais on parle davantage des rapports d’une portée économique négative et des scandales. Le pays est effectivement sur la liste noire de certaines puissantes organisations à l’étranger.

Reste à savoir maintenant quel impact Roshi Bhadain aura sur les milieux officiels à l’étranger avec sa nouvelle campagne. Tout ce qu’on sait, c’est que dans les jours et semaines à venir, les institutions économiques et financières ainsi que les organismes de régulation devraient montrer patte blanche à des officiels étrangers pour nous sortir de la liste noire.

Mercredi 11 août

Rountree et Nemraj revisited

L’un s’appelle Patrick Rountree et l’autre Anil Nemchand. L’un était le grand patron de Bel Air Sugar Estate (BASE) et l’autre, son homme de confiance.

La nouvelle génération de Mauriciens connaît Patrick Rountree grâce à Roshi Bhadain dans la cadre de son offensive avec l’affaire Angus Road. Mercredi, l’express faisait remonter à la surface le fameux Anil Nemchand. Ce dernier, explique l’express, avait déclaré à l’ICAC en 2011 que le fameux Loganaden Govinden avait versé Rs 20 millions sur le compte de Rountree sur la base d’une simple «confiance» sans faire enregistrer cette transaction sur papier.

Le tandem Rountree-Nemchand s’était déjà fait remarquer en 2006 quand il avait été question d’une sollicitation de bribe pour un projet d’hôtel de BASE. Il était alors question de l’octroi d’un bail de 104 arpents de terres de l’État à BASE. Le nom d’un ministre et de quelqu’un prétendant agir pour le compte de ce dernier avaient été mentionnés. Le bribe sollicité était d’un million d’euros, soit Rs 40 M à l’époque.

Il semblerait que les personnages Rountree et Nemchand ne sont pas prêts à tirer leur révérence sur la saga BASE et qu’on devrait s’attendre à de nouveaux épisodes palpitants. En attendant, Rountree semble être comme «l’épouse de l’inspecteur Columbo». On entend parler de lui mais on ne le voit pas.

Jeudi 12 août

Kistnen papers et pétition Dayal

Les Kistnen papers reviennent dans l’actualité ce jeudi avec un article de l’express sur la convocation aux Casernes centrales d’Ashok Subron et Stefan Gua, deux dirigeants du mouvement Rezistans ek Alternativ (ReA). Ils avaient, il y a sept mois, porté devant la commission électorale des points soulevés dans les fameux Kistnen papers sur les dépenses électorales des trois élus de la circonscription no 8 (Moka-Quartier Militaire), en l’occurrence Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), Leela Devi Dookun-Luchooman et Yogida Sawmynaden.

Soopramanien Kistnen, retrouvé assassiné et brûlé dans un champ de cannes à Moka, avait apparemment gardé un registre des dépenses électorales du MSM au no 8. Lequel document a été par la suite baptisé Kistnen papers. Kistnen était de son vivant l’agent le plus proche au no 8 des dirigeants du MSM.

Le tandem Subron-Gua a demandé à la commission électorale de mener une enquête sur l’existence de possibles anomalies dans les dépenses des candidats MSM au no 8. D’après les Kistnen papers, leurs dépenses s’élèveraient à Rs 2 M alors que chaque candidat n’est pas autorisé à dépasser le seuil de Rs 150 000. Il faut noter que PKJ n’a officiellement encouru que Rs 124 333 de dépenses pour son élection.

Si Kistnen était toujours vivant et qu’il avait été invité par la police à donner davantage de précisions sur ses papers ou qu’il avait été assigné comme témoin par Suren Dayal dans le cadre de sa pétition électorale, le pays aurait eu l’occasion de mieux comprendre les complexités de la vie politique chez nous.

Vendredi 13 août

Good news du côté des jeunes

L’express de vendredi consacre sa une à l’excellente performance des jeunes Mauriciens aux examens du Cambridge School Certificate.

Dans un contexte largement dominé par l’épidémie de Covid-19 avec son effet perturbateur de tout le système scolaire, la réussite remarquable des candidats aux examens vient de donner l’espoir aux Mauriciens exposés à la sinistrose des mauvaises nouvelles et d’une succession de scandales.

Aussi, compte tenu des ravages causés par le business de la drogue synthétique dans toutes les classes sociales du pays chez des jeunes et adolescents, il est toujours réconfortant de noter qu’on croit toujours dans les vertus de l’éducation et dans la quête de la réussite.

On ne pourrait que souhaiter que les jeunes Mauriciens s’intéressent de plus en plus aux sports, comme on le faisait il y a quelques décennies. La performance zéro en termes de médailles de Maurice aux récents Jeux olympiques semble avoir laissé insensibles nos grands décideurs qui fonctionnent en mode business as usual.

Toutefois, le monde sportif mauricien suscite l’intérêt des médias à Maurice comme à l’étranger dans le domaine des mœurs avec la dénonciation de voyeurisme faite par une secrétaire d’une organisation sportive. La jeune femme a allégué qu’un portable avait été placé dans le cadre d’une opération de voyeurisme dans les toilettes. Même le tout sérieux Guardian britannique en a fait état.