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Natation - Célia Glover: « Après les études supérieures, j’aiderai les personnes en situation de handicap »

12 juillet 2021, 13:26

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Natation - Célia Glover: « Après les études supérieures, j’aiderai les personnes en situation de handicap »

 

Célia Glover a été parmi les nageurs de l’élite durant de nombreuses années. Sa passion pour la natation, elle a pu l’assouvir grâce au Lycée La Bourdonnais, lequel lui a donné l’opportunité de combiner le sport de haut niveau et les études. Studieuse et sportive, la nouvelle bachelière de l’établissement français est aussi détentrice d’une ‘Bourse Excellence Major’. Elle poursuivra bientôt des études supérieures en France dans le domaine du sport, lesquelles lui permettront de pouvoir aider, à l’avenir, les personnes en situation de handicap.

Bourse d’excellence et métier du sport

L’année 2020-2021 était l’année du BAC pour Célia Glover. Son objectif prioritaire était de réussir ses examens et de pouvoir poursuivre son projet d’études en France. Bachelière avec une moyenne de 18.34 sur 20, elle a aussi obtenu une Bourse Excellence Major, soit une bourse d’aide financière qu’octroie le gouvernement français aux élèves qui ne sont pas de nationalité française et qui sont scolarisés dans les établissements du réseau comme le Lycée La Bourdonnais.

Célia Glover se destine à une licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives),  à Nice, avec une option santé pour pouvoir aider les personnes en situation de handicap. «  Il y aura deux volets dans mon projet : l’intérêt que je porte aux handicapés et le désir de devenir coach de natation. Il y a le côté intégration sociale à travers les activités physiques et le développement ; parce que la thérapie dans l’eau est une des meilleures thérapies d’après moi. Je pense qu’ils méritent d’avoir cette opportunité-là. Par ailleurs, je pense que vivre de sa passion en vaut la peine. Il faut éliminer les stéréotypes liés aux métiers du sport car ces métiers demeurent très valorisants » dit Célia Glover. Celle-ci profite de l’occasion pour remercier le Lycée La Bourdonnais de lui avoir donné l’opportunité de concilier le sport de haut niveau et les études durant sa scolarité.

Célia Glover, à l’issue de l’épreuve du 5 KM de l’Open Water Swim organisé par la FMN,
à Mont Choisy, en novembre 2020

Débuts avec le PPRS en 6e

« Le Lycée La Bourdonnais m’a toujours accompagnée durant toute ma scolarité. L’aménagement d’emplois du temps m’a permis de faire tous mes entraînements et de ne rien rater. Je me suis souvent entraînée deux fois par jour, deux heures le matin et deux heures l’après-midi. Je pense que sans ce dispositif du PPRS, cela n’aurait pas été possible » affirme Célia Glover.

Qu’est-ce que le PPRS ?

Selon Bernard Moga, proviseur du Lycée La Bourdonnais, il s’agit d’un programme personnalisé de réussite scolaire créé depuis quelques années par l’établissement français de Forest-Side. Il consiste à mettre en place des moyens permettant à l’élève qui a un projet sportif et qui est athlète de haut niveau à Maurice, de pouvoir concilier à la fois ses études et le sport. « Le PPRS est dans l’ADN du Lycée La Bourdonnais. On a toujours été très attentif au sport. Et pas seulement au sport scolaire (EPS, éducation physique et sportive) mais aussi au sport que font nos élèves dans le cadre de clubs et notamment lorsqu’ils atteignent des résultats notables au niveau national voire international » précise Bernard Moga. Dans les faits, comment cela se passe ? Le LLB fait des aménagements au niveau des emplois du temps. C’est ce qui permet aux jeunes de dégager du temps sur leur temps scolaire, pour pouvoir faire des compétitions et faire leurs entraînements. « Dans le cas de Célia, c’est depuis la sixième qu’elle est dans ce dispositif (Ndlr : depuis 7 ans) » ajoute le Français.

Un dispositif qui ne porte pas préjudice aux études

A noter que nul n’est pénalisé par ce système. Il est demandé à des élèves, des tuteurs désignés dans la classe, de prendre les notes du cours et de les transmettre au jeune qui était absent parce qu’il a représenté le pays à l’étranger, au niveau sportif. «  Les enseignants vont avoir une attention particulière sur cet élève et le suivre. C’est ce qu’on appelle la pédagogie différenciée. Cela on le met en place. Mais c’est vraiment à la carte. Par exemple, l’année dernière, on avait, en natation, Célia Glover, qui relevait de ce dispositif. On avait également des élèves qui faisaient du tennis à un haut niveau et du badminton, pour lesquels on a fait ces aménagements. On leur a permis de ne pas assister à certains enseignements comme l’éducation musicale voire plastique, soit de manière récurrente sur toute l’année ou de manière temporaire, pour leur dégager du temps pour pouvoir commencer. Cela signifie pouvoir arriver à 9 heures du matin au lieu de 8 heures, pour faire les entraînements du matin ou à partir de 12heures ou 14 heures au moment où l’élève peut aussi faire ses activités sportives ». Ce dispositif n’a nullement gêné Célia Glover lors de ses études au Lycée La Bourdonnais. Au contraire, elle a fait partie des meilleurs élèves de l’établissement français de Curepipe et des plus brillants de Maurice (Ndlr : la nageuse a obtenu 18,34 sur 20 de moyenne au baccalauréat). « Le lycée m’a aidée pour mon sport, mon sport m’a aidée pour le lycée. Quand je revenais de compétitions à l’étranger j’ai eu pas mal de facilités à mon retour. J’ai pu rattraper ce que j’avais pu manquer  pendant mes déplacements. J’ai pu gérer entre mon sport, ma vie à l’école et ma vie sociale aussi » confie Célia Glover.

Un système qui débouche sur l’excellence académique et sportive

Selon Bernard Moga, le LLB avait monté un dossier pour Célia Glover et envoyé sa candidature à Paris avant le BAC (les demandes sont réservées aux élèves étrangers fréquentant les établissements français). Le LLB a monté un dossier pour elle. 500 lycées français dans le monde préparent des candidatures (réservées aux élèves étrangers et les envoient à Paris. « Sur les 750 dossiers envoyés à Paris, il y en a 200 dans le monde qui ont obtenu une bourse d’excellence. Célia a obtenu la bourse la plus élevée, c’est-à-dire la bourse au taux 2. Elle va donc bénéficier d’une aide financière de 685 euros par mois toute l’année, durant toutes ses études universitaires en France pour l’accompagner dans son projet. Vous voyez, c’est exceptionnel. Au Lycée La Bourdonnais, on a un dispositif qui nous permet, et la preuve est là, d’accompagner nos élèves dans leur projet sportif et également d’être dans l’excellence pédagogique. Dans les critères de sélection des dossiers, il y a les résultats académiques, c’est évident mais le jury regarde aussi la lettre de motivation. On regarde le projet et on constate que l’élève n’est pas seulement bon académiquement mais qu’il s’investit aussi dans des projets. Dans le cas de Célia, son projet sportif (Ndlr : Célia est inscrite à Nice, dans une licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives avec une option santé pour pouvoir aider les personnes en situation de handicap) et l’originalité de son parcours ont énormément joué. Célia est l’exemple même d’une sportive qu’on a accompagnée dans sa scolarité et qui a réussi dans tous les domaines. Je crois que c’est la première élève sportive de haut niveau bénéficiant du PPRS chez nous, qui obtient en même temps une bourse d’excellence major » déclare, ému et enthousiaste, le proviseur du Lycée La Bourdonnais.


 

Bernard Moga, proviseur du Lycée La Bourdonnais

Bernard Moga est agrégé de géographie

 

 

 

 

 

 

Bernard Moga, 57 ans, est arrivé au Lycée La Bourdonnais en août 2020. Professeur d’histoire-géographie depuis 1987, cet agrégé de géographie a débuté comme chef d’établissement en 2002. Avant de venir à Maurice, il a eu l’occasion de diriger le Lycée de La Paz en Bolivie, le Lycée français de Djibouti, et celui de Montevideo, en Uruguay.

Valérie Gérard, professeur référant dans le cadre du PPRS

Valérie Gérard (à dr.), professeur référant
dans le cadre du PPRS

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ancienne championne de triathlon et professeur d’EPS au Lycée La Bourdonnais est l’interface entre l’établissement et le sportif. «  Je suis le professeur qui, au début de l’année, voit le proviseur –adjoint pour adapter les emplois du temps des athlètes. Cela se fait dès la rentrée ; ce n’est pas évident d’aménager des emplois du temps, bouger des élèves, changer de classe etc. C’est à moi d’expliquer aux enseignants qu’il y a des athlètes de haut niveau, dans leur classe qui seront dispensés, par exemple, de musique ou des cours d’arts plastiques pour bénéficier de ce temps-là pour s’entraîner. Quand les athlètes partent en sélection et qu’ils ratent l’école, je vais m’assurer qu’ils ont des devoirs, que les cours sont pris par une amie de classe et qu’on lui envoie le travail à l’étranger quand l’absence est longue. Et puis, naturellement, à la fin de l’année, j’ai un regard sur le travail et les bulletins ». A noter que Valérie Gérard est responsable de Célia Glover depuis qu’elle a intégré le secondaire (en 6e) il y a sept ans.