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Tour de France: le Ventoux, «mythique» et «interminable», intimide toujours autant

7 juillet 2021, 10:25

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Tour de France: le Ventoux, «mythique» et «interminable», intimide toujours autant

«Mythique», «interminable», «une fournaise»: le mont Ventoux, ascension chargée d'histoire, inspire toujours le respect au sein du peloton du Tour de France, qui s'apprête à le gravir deux fois mercredi.

«C'est un des cols les plus durs de France», juge Jérémy Cabot (TotalEnergies), qui a fait l'ascension début juin lors du Mont Ventoux Dénivelé Challenge.

«Il n'a pas de pourcentages terribles, c'est du 9-10%. Mais ce qui est horrible, c'est qu'il y a zéro replat, aucun moment de répit!», poursuit celui qui dispute son premier Tour de France.

Et pour fêter dignement les retrouvailles du Géant de Provence avec le Tour de France, les organisateurs ont prévu une double ascension, d'abord par Sault puis par Bédoin, la voie d'accès classique.

«Ce n'est pas une mauvaise idée, c'est original de le monter par ce versant (Sault)», se réjouit Pierre Rolland (BB Hotels), double vainqueur d'étape sur le Tour de France en 2011 et 2012.

«Le Ventoux c'est quelque chose de mythique, de terriblement difficile. Après, la montée par Sault n'est pas trop exigeante. Par Bédoin, c'est très difficile, souvent une fournaise», avertit le grimpeur de 34 ans.

Exercice de survie 

Moins raide, la montée par Sault (1re catégorie) est aussi plus longue: 22 km à 5,1% de pente moyenne, contre 15,7 km à 8,8% pour l'ascension par Bédoin (hors catégorie). Mercredi, les coureurs l'aborderont après avoir déjà gravi le col de la Liguière, classé en première catégorie.

«Lors de la première ascension, même si le début de la montée est plus doux, une équipe essaiera sûrement d'imposer un rythme pour éliminer des rivaux», anticipe Enric Mas (Movistar). «La seconde ascension sera un exercice de survie», prédit l'Espagnol.

Une dramatisation à la mesure de la légende du "mont Chauve", largement alimentée ces dernières années par le quadruple vainqueur de la Grande Boucle Chris Froome.

En 2013, le Britannique avait crucifié Alberto Contador et Nairo Quintana pour s'offrir une victoire de prestige sur la route de son premier titre.

«En gagnant cette étape, je savais que sauf désastre ou grosse chute, la course était dans la poche», se remémore l'ancien leader de la Sky, passé entre-temps chez Israel SN.

Trois ans plus tard, Froome, encore paré du maillot jaune, avait brisé son vélo en percutant une moto bloquée par la foule. En attendant de recevoir un vélo de substitution, le leader privé de monture avait couru sur quelques mètres, offrant aux suiveurs l'une des scènes les plus marquantes de la 103e édition.

«L'arrivée avait été abaissée au Chalet Reynard en raison des vents extrêmes, et tout le public était descendu. Il y avait donc plus de monde dans un espace plus restreint, c'était un moment de chaos absolu», se remémore Froome.

«Je me réjouis cependant de revenir au Ventoux, c'est une ascension mythique du Tour de France», souligne le Britannique, qui ne vise plus le classement général.

Décor lunaire 

Loin du surréaliste jogging improvisé de Chris Froome, le Ventoux a aussi été le théâtre d'un évènement tragique: en 1967, un autre Britannique, Tom Simpson, y a trouvé la mort.

Une stèle honore encore sa mémoire entre le Chalet Reynard et l'observatoire posé au sommet du Géant.

C'est précisément cette dernière partie de l'ascension, après la jonction entre les routes de Sault et de Bédoin, qui a le plus contribué à la renommée du mont Chauve.

Quand les coureurs s'arrêtent comme en 2016 au Chalet Reynard, avant d'entrer dans le décor lunaire des derniers kilomètres, «ce n'est qu'une semi-découverte» du Ventoux, tranche Jérémy Cabot.

«Je ne suis jamais allé jusqu'en haut. Ca va être une découverte», confirme Franck Bonnamour (BB Hotels).

«Je pense qu'il y aura une grosse bagarre avec les favoris», prédit le coureur breton élu le plus combatif de la première semaine du Tour. «Je vais essayer de m'accrocher le plus possible!»