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Journée mondiale sans sacs en plastique: quel bilan pour Maurice ?

4 juillet 2021, 17:45

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Journée mondiale sans sacs en plastique: quel bilan pour Maurice ?

Ce n’est un secret pour personne : le plastique a un impact nocif sur l’environnement. Afin d’y remédier, le gouvernement a promulgué l’Environnement Protection (Banning of Plastic Bags) Regulation 2020. Depuis le 1er mars, il est interdit de posséder, d’utiliser, de distribuer, de vendre, d’exporter, d’importer, de fabriquer ou encore de fournir des sacs en plastique non biodégradable ou compostable. Pour s’assurer que les pratiques soient conformes à la nouvelle loi, la Police de l’environnement continue ses contrôles, en collaboration avec les officiers du ministère de l’Environnement et ceux du conseil de district. D’ailleurs, selon les chiffres disponibles que la loi est en vigueur, 356 740 faux sacs en plastique biodégradable ont été saisis ; et 32 contraventions émises. Petit tour d’horizon, à l’occasion de la Journée mondiale sans sacs plastique, célébrée le 3 juillet.

Suivant la promulgation de cette nouvelle loi sur le plastique, l’inspecteur Vishwanaden Amasay, de la Police de l’environnement, constate «un grand changement de mentalité. La majorité du public aujourd’hui utilise des sacs conformes à la loi. En particulier grâce à la campagne de sensibilisation menée». Mais le combat continue, souligne-t-il, pour protéger l’environnement. Il lance d’ailleurs un appel aux petits commerçants et aux distributeurs : «Soyez vigilants et exigez un reçu lors de l’achat de sacs à certaines usines malintentionnées qui fabriquent et distribuent des faux sacs en plastique biodégradables.»

L’inspecteur attire l’attention sur les sacs sur lesquels est écrit «BIODÉGRADABLE ET COMPOSTABLE FABRIQUER : BIOPLAST - France NUMÉRO DE LOT : EN 13432». Mais pas que… Aussi les sacs sur lesquels est écrit «NATURE BIO PLASTIC FUTURE GREENER MAURITIUS» (voir photo). Ceux-ci, déplore-t-il, ne sont pas conformes à la loi. L’inspecteur Amasay souligne que les sacs en plastique conformes à la loi doivent afficher le nom et l’adresse de l’importateur, le pays d’origine, le numéro de lot, la date de production, la date de péremption, la norme (voir hors-texte) et les matériaux utilisés. Et si c’est un sac en plastique exempté par la loi, il doit aussi y figurer les coordonnées du fabriquant, entre autres.

Les types de sacs plastiques exemptés sont ceux utilisés pour l’emballage, l’élimination des déchets, les secteurs agricole et médical, ainsi que ceux destinés à l’échantillonnage et à l’analyse. Le ministère de l’Environnement souligne que le règlement encourage l’utilisation de sacs biodégradables ou d’autres solutions écologiques.

Sollicité, Sunil Dowarkasing, expert en développement durable, fait cependant ressortir que, selon des études, «les sacs en plastique biodégradables sont tout aussi mauvais que les plastiques conventionnels. Car ils se désintègrent en microparticules de plastique nocives et la dégradation prend aussi beaucoup de temps». Mais il ajoute qu’il y a différentes variétés de sac biodégradables et compostables et que tout dépend des produits utilisés pour les produire.

Du côté du ministère de l’Environnement, l’on indique que des recherches seront menées sur le sac en plastique biodégradable et compostable, y compris sur un nouveau plastique biodégradable, le Polyvinyl Alcohol. Et qu’il travaille également en collaboration avec le Mauritius and Research Innovation Council, les institutions académiques et les organisations non gouvernementales pour des recherches à court, moyen et long termes sur le plastique. Soulignant que «les sacs en plastique biodégradable et compostable portant les étiquettes OK Compost HOME et OK Compost INDUSTRIAL se décomposent en 180 jours dans les bacs de compostage domestiques ou les installations de compostage industrielles».

L’on fait ressortir que les sacs biodégradables et compostables utilisés localement se composent principalement d’éléments tels que le coton (toile) ; le jute (vacoas) ; le papier ; la fibre de bambou (sac hors-taxe) ; la cellulose provenant de l’amidon de maïs, de l’amidon de sucre, de la pomme de terre, entre autres ; et de l’acide polylactique. Les sacs à base de plantes se dégradent naturellement dans l’environnement, contrairement aux sacs en plastique à base de pétrole qui sont considérés comme des polluants permanents.

En ce qui concerne les fabricants et importateurs de sacs en plastique biodégradables et compostables, ils sont tenus de présenter une certification de conformité. Les certificats relatifs aux normes internationales (voir hors-texte) sont vérifiés par le Mauritius Standards Bureau. Des échantillons de sacs en plastique sont également testés par le National Environmental Laboratory.

Faisant référence aux sacs exemptés, Sunil Dowarkasing avance que «le problème reste entier. Car ce n’est qu’une demi-mesure. Il y aura encore beaucoup de sacs en plastique conventionnels dans nos décharges. Notamment les sacs poubelles très utilisés et les emballages. On n’a touché qu’un pourcentage de sacs en plastique, ce qui est un gros souci pour l’environnement». Comme l’utilisation d’un sac en plastique dure en moyenne entre 15 et 30 minutes, l’expert en développement durable est d’avis qu’il faudrait favoriser les sacs réutilisables, qui sont surtout plus économiques.

Les normes internationales des sacs biodégradables adaptés à la biodégradation et au compostage

1. MS ISO 17088
2. BS EN 13432
3. ASTM D 6400
4. AS 4736
5. ISO 18606
6. NF T 51-800

Qu’en est-il des amendes?

Possession ou utilisation – amende ne dépassant pas Rs 2 000 ;

Vente ou distribution – amende ne dépassant pas Rs 20 000 ;

Fabrication, importation ou exportation – amende ne dépassant pas Rs 100 000 ;

Importation ou fabrication de sacs en plastique biodégradable ou compostable non conformes à la loi – amende ne dépassant pas Rs 100 000.