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Tour de France: Mohoric-Roglic, heurs et malheurs slovènes

2 juillet 2021, 21:35

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Tour de France: Mohoric-Roglic, heurs et malheurs slovènes

Un favori en moins ! Le Morvan s'est avéré trop dur pour le Slovène Primoz Roglic, blessé en début de semaine et distancé vendredi dans la 7e étape gagnée au Creusot par son compatriote Matej Mohoric.

Le maillot jaune est resté la propriété de Mathieu van der Poel au terme de cette étape-marathon de 249 kilomètres. En attendant le verdict de la première journée alpestre, que le Néerlandais aborde avec 30 secondes d'avance sur son éternel rival, le Belge Wout van Aert.

Les deux compères, dynamiteurs des codes du cyclisme, ont osé partir à l'avant pendant cette journée dans une échappée-fleuve d'une trentaine de coureurs. Ils ont même collaboré dans le final sans compromettre la victoire d'étape conquise haut la main par Mohoric.

Le Slovène a porté son premier coup à 87 kilomètres de l'arrivée. Il s'est dégagé définitivement à 19 kilomètres de l'arrivée, dans le Signal d'Uchon, où il a distancé ses derniers compagnons (Stuyven, Van Moer).

C'est dans cette difficulté inédite sur la route du Tour, la «perle du Morvan», que Roglic a payé l'addition de sa chute de lundi dernier, à l'approche de Pontivy (Morbihan). Distancé sur les rampes les plus sévères, le Slovène, dauphin de son compatriote Tadej Pogacar l'an passé, a rallié l'arrivée à près de quatre minutes de ses rivaux directs.

L'équipe Jumbo dépourvue

Roglic a été laissé seul par ses équipiers, signe du renoncement du leader de la formation Jumbo pour le classement général. Qui pourrait prendre la suite du Slovène dans son équipe, en théorie le principal adversaire de Pogacar au départ de Brest ? Seul reste à portée le Danois Jonas Vingegaard, un néophyte venu en tant qu'équipier, dès lors que van Aert s'est dit «trop lourd» pour viser le classement.

A l'approche du sommet d'Uchon, l'Equatorien Richard Carapaz est sorti du groupe des favoris. Mais le vainqueur du Giro a été repris juste avant la ligne par ce groupe réglé par le champion du monde Julian Alaphilippe, à 5 min 15 sec du vainqueur.

Déjà gagnant sur le Giro (2018) et la Vuelta (2017), Mohoric a ajouté une étape du Tour à sa collection, quelques semaines après une chute spectaculaire sur le Tour d'Italie et une commotion cérébrale.

Remarqué pour ses titres mondiaux dans les catégories juniors en 2012 et espoirs l'année suivante, le Slovène s'est surtout fait connaître pour avoir adopté en premier une position aérodynamique et audacieuse en descente, assis sur le tube du vélo, ce qui est interdit par le réglement depuis le 1er avril.

Fin de bail pour van der Poel ?

«J'ai vu sur le livre de route que c'était une belle étape pour moi, elle correspondait bien à mes caractéristiques», a expliqué le champion de Slovénie qui court pour Bahrain, une formation très en vue ces dernières semaines. «J'ai réussi à prendre l'échappée, j'ai sprinté pour le maillot à pois et j'ai vu l'écart derrière moi, alors j'ai continué.»

«J'aime bien les étapes-marathon, je suis un peu un diesel», a ajouté après l'arrivée Mohoric tout en continuant à pédaler pour chasser les toxines après les 5 heures et demie de course: «J'essaye de récupérer !»

«C'était vraiment très dur, à bloc toute la journée», a reconnu pour sa part van der Poel, qui porte le maillot jaune depuis dimanche. «J'avais deux coureurs proches de moi au classement (van Aert et Asgreen) que je devais tenir à l'oeil. Je suis vraiment allé à la limite pour garder ce maillot.»

Le bail risque de se terminer samedi pour le petit-fils de Raymond Poulidor. Samedi, la 8e étape comporte les premiers vrais cols du Tour entre Oyonnax (Ain) et Le Grand-Bornand (Haute-Savoie). Avec trois ascensions classées en première catégorie dans les 50 derniers kilomètres (Mont-Saxonnex, Romme, Colombière).