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Immeuble effondré en Floride: l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise

26 juin 2021, 19:32

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Immeuble effondré en Floride: l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise

 

Au troisième jour après l'effondrement spectaculaire d'un immeuble résidentiel près de Miami, les secours poursuivaient samedi leurs recherches acharnées dans les décombres, mais l'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait, renforçant les craintes d'un bilan désastreux.

Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans cette catastrophe survenue à Surfside, au sud-est des Etats-Unis, dans la nuit de mercredi à jeudi et pour l'heure inexpliquée. 

L'une d'entre elles a été identifiée, rapportaient vendredi des médias américains. Il s'agit de Stacie Fang, la mère d'un garçon de 15 ans sauvé des gravats jeudi matin. Transportée à l'hôpital, elle n'a pas survécu, selon le Miami Herald.

159 personnes restaient par ailleurs manquantes, parmi lesquelles près d'un tiers sont étrangères. Neuf Argentins, trois Uruguayens et six Paraguayens, dont la soeur de la Première dame du Paraguay, font ainsi partie des individus toujours introuvables, et au moins quatre Canadiens, selon les autorités. 

72 heures 

Enchevêtrements de poutres et de métal, piles de gravats, odeurs de caoutchouc et de plastique carbonisés, pompiers, unités cynophiles et grues fouillent de façon frénétique les ruines du Champlain Towers, un immeuble de douze étages, dont la façade donnant sur la mer s'est écroulée. 

«Notre expérience nous montre que pendant les premières 72 heures, il y a de fortes chances que des personnes puissent être encore vivantes là-dedans», a déclaré à la chaîne CBS, Danny Cardeso, un pompier du comté de Miami-Dade. 

Les secouristes, qui entendent des bruits émanant des gravats, sans avoir la certitude qu'ils soient d'origine humaine, ont notamment créé un tunnel sous le parking inondé du bâtiment pour essayer d'atteindre les potentiels survivants.

Les opérations s'effectuent dans des conditions difficiles, un incendie ayant dû être maîtrisé vendredi sur le site, et les pompiers ont demandé au voisinage de rester chez eux, fenêtres et portes closes, pour se protéger de fumées nocives. 

Mais à mesure que les heures passent, l'anxiété et la colère des familles grandissent. 

«Pas un seul secouriste n'a essayé d'enlever les débris, petit à petit, même à la main, sans machine pour potentiellement évacuer des personnes», a assuré à l'AFP Maurice Wachsmann vendredi. 

Son meilleur ami et le fils et la belle-fille de celui-ci sont portés disparus. 

Un mémorial avec bougies, fleurs et une quarantaine de photos des personnes manquantes a été érigé près du site du sinistre. 

«Nous avons une amie qui a pu s'enfuir du bâtiment avec son mari», explique samedi à l'AFP, Gina Berlin, 54 ans, qui vit dans le quartier depuis 1992. «Je suis toujours sous le choc, et suis venue prier pour les personnes manquantes». 

«L'ami de ma mère est là (sous les décombres). Nous voulons avoir de l'espoir mais nous devons être réalistes. La prochaine étape consiste à être là pour les familles et savoir pourquoi c'est arrivé», souligne Mark, 55 ans, qui n'a pas voulu donné son nom de famille.

 Dommages structurels 

Le besoin d'explications sur les causes de cette catastrophe ayant touché environ 55 appartements se fait, en effet, de plus en plus pressant.

Un rapport portant sur l'état de l'immeuble avait noté dès 2018 des «dommages structurels majeurs», ainsi que des "fissures" dans le sous-sol du bâtiment, selon des documents publiés vendredi soir par la ville de Surfside. 

«L'imperméabilisation sous les abords de la piscine et la voie d'accès pour les véhicules, (...) est au-delà de sa durée de vie et doit donc être complètement retirée et remplacée», a écrit dans ce document l'expert Frank Morabito. 

«Des fissures et des écailles de degrés variés ont été observées dans les colonnes de béton, les poutres, et les murs», écrivait aussi Frank Morabito, sans toutefois relever de risque d'effondrement. «Bien que certains de ces dommages soient mineurs, la plupart des détériorations ont besoin d'être réparées dans un délai convenable.» 

L'attention s'est aussi portée sur une étude conduite en 2020 qui a montré que l'immeuble, construit en 1981, avait subi un affaissement d'environ 2 millimètres par an entre 1993 et 1999.

Dans un communiqué conjoint avec son université, l'auteur de l'étude a toutefois précisé que l'affaissement des sols ne causerait pas seul l'effondrement d'un immeuble.

Des travaux visant à mettre le bâtiment aux normes étaient par ailleurs en cours, notamment sur le toit, ont précisé plusieurs responsables, estimant néanmoins peu probable qu'ils soient la cause de l'effondrement.

L'enquête pour déterminer les causes exactes de cet effondrement durera probablement des mois, ont prévenu les experts.